Castlevania: The Adventure
5.6
Castlevania: The Adventure

Jeu de Konami (1989Game Boy)

1989. Quelques grosses licences commencent à peser dans le milieu et certains titres ont déjà posé les bases d'un bon standard. Les joueurs se convertissent aux consoles salon, plus accessibles, plus grand public. Pour confirmer l'essai et toucher une nouvelle génération, Nintendo nous offre son Game Boy, transgenre portable absolument top mega fun ; un petit prétexte de plus pour vendre tout et n'importe quoi, mais aussi une chance d'assurer succès et pérennité à une licence (même 7 ans après la sortie de la console). On ne va d'ailleurs pas attendre longtemps avant de voir débarouler toute une flopée de portages ou d'épisodes lambda, voir carrément profiter d'une série qui marche déjà très bien pour en lancer secrètement une nouvelle... Konami ne perd pas de temps et nous pond d'emblée un Castlevania qui, lui, a certainement fait perdre celui de nombreux êtres purs.
La Game Boy, ayant donc l'avantage d'être trimbalable (c'est moche et ça existe pas, mais j'ai pas mieux là...), se voit aussi contrainte de proposer des jeux, en général, à courte durée de vie. C'est vrai que le concept veut surtout qu'on passe le temps ; rendre l'attente anecdotique ou encore raccourcir la durée d'un pénible et monotone trajet en bus scolaire... Alors autant rendre tout ça agréable, fun, divertissant ; nous préparer, en somme, pour un de ces dispensables moments de vie sociale. Donc bon... c'est vrai que les défis hardcore... On gardait ça à la maison, pour les grands, sur la télé. Oui, c'est dans la logique d'expansion commerciale et tout et tout, mais la postérité est une arme redoutable, à double tranchant. Et les enfants, hier perdus parmi les joueurs les purs les durs, aujourd'hui se dévoilent et ont le pouvoir d'achever ce titre, déjà bien amoché par le poids des âges.
Pour être honnête, 'faut s'accrocher pour aborder ce jeu aujourd'hui. Ça paraît bête, mais c'est important de se mettre dans le contexte de sa sortie. Enfin, de ne pas l'oublier surtout, autant que faire se peut, car du recul, il en faudra pour surmonter sa difficulté... exquise :).

J'étais tombé dessus à 10 balles je sais plus quand, je sais plus où et, comme je runnais déjà pas trop mal le premier sur NES, intrépide fougueux que j'étais, je me suis dit : « YOLO, advienne que pourra, je suis sûr que je vais passer un petit moment bien sympa ! » Et on le passe, le petit moment sympa, bien trop vite... Pour avoir fait le test, une première partie de Castlevania : The Adventure ressemble à un truc du genre :


Wouah, p****n ! La musique elle claque ! […] Wah p****n c'eeeest leeeeeeeent... […] Wah p****n c'est lent mais la musique elle claque ! P****n !


La motivation, le désenchantement ; bien et mal, dualité en toute chose, espoir fatal... C'est le destin que l'on condamne alors que retentissent les première notes de Battle of the Holy. Donc ouais, c'est lent, assurément, c'est super rigide et Christopher mérite sa place sur le podium des pires jumpers. Je râle beaucoup sur ça en général mais dans ce jeu, au moins 7 morts sur 10 sont dues aux sauts en ce qui me concerne...


Brrrref. Si, comme d'habitude, on nous met dans le bain avec un premier niveau tranquille nous présentant l'ensemble des éléments de gameplay, on passe sans transition à une mise en application un poil plus corsée. La difficulté est certes progressive, mais sur quatre stages seulement... D'ailleurs, la première moitié du jeu se fait sans gros problèmes. On apprendra surtout à bien temporiser ses actions pour conserver son fouet au niveau 2 ou 3 (parce que oui, y a le système d'upgrade comme dans les opus sur NES, mas ce qui est encore plus sympa et convivial, c'est de le downgrade quand on se fait toucher, c'est rigolo... surtout face aux random bats du cœur). Lorsque celui-ce est amélioré au max, le fouet de Chris balance une boule (de feu paraît-il) et c'est à la base un élément intéressant, qui remplace un peu les armes secondaires. Et pendant cette première moitié de jeu, et bien c'est sympa ; y a des passages secrets, des musiques prenantes, on se fait plutôt bien aux défauts du jeu. On prend confiance, quoi. Et puis le stage 3.
Magistral. Un cadeau béni. On a la preuve par trois que le niveau de puputerie de ce jeu est proportionnel au charisme de sa bande-son. En l’occurrence, ici, ça sonne comme une blague : *Death Fair*, qui accompagne chacune de nos pathétiques tentatives. Même après tout ce temps, même après cent fois, cette maudite ascension me fera toujours pâlir. Quand au stage de Dracu... bon... inutile de s'étendre dessus, c'est ni plus ni moins qu'un concentré de saloperies, comme j'aime à le dire. Le seigneur des Ténèbres a certainement passé plus de temps à établir des pièges (du coup on peut pas dire qu'il ait merdé) qu'a préparer sa lutte contre l'envahisseur ; en témoigne son parcours quasi unique que l'on peut déranger d'un safe spot. Un peu dommage que les boss ne soient pas plus pertinents. Cela dit, ça n'enlève rien à la jouissance d'une victoire sur un jeu injuste.
Une sacré aventure, ouais. Et pour un des premiers jeux GB. Ce qui est dommage, c'est que la majorité des joueurs ne retiendra que ses principaux défauts : lenteur, lourdeur et sauts dissidents. Pourtant, ce n'est pas que le masochisme qui m'a retenu dans ce jeu, et qui fait que j'y joue encore avec un plaisir discutable aujourd'hui. Il respecte le gameplay des grands frangins et retranscrit avec fidélité l'univers et l'ambiance propres aux débuts, notamment grâce à une B.O dévastatrice, la qualité primant sur la quantité. Grosso modo, le skill nécessaire est du même gabarit que celui demandé pour les opus de l'époque, avec ce que ça implique de pièges et de contraintes. En fait, l’expérience de jeu est grandement alternée par les restrictions de la console. Un détail de l'histoire qui sera corrigé pour le second volet. Pour le reste, c'est un excellent jeu Game Boy et un Castlevania correct, voir pas mal du tout une fois qu'on le connaît bien.

Et pis p****n, on a envie d'y croire !! https://www.youtube.com/watch?v=Ez4bBE6TpA0

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le 18 févr. 2016

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