Catherine...
Des mois avant sa parution dans nos rayons, les forums de jeux vidéos pullulaient déjà de posts prenant part pour ou contre ce jeu. Certains se délectaient d'avance d'une expérience pseudo-érotico-vidéoludiques, tandis que les déjà-détracteurs de ce titre accusaient l'éditeur de jouer sur la corde sexuelle des ados pour vendre, faire des pubs aguicheuses, et proposer un produit aussi vide que les bourses des joueurs sont pleines.
Les mois passent, Catherine sort enfin sur notre continent.
Connaissant Atlus et les jeux qu'ils ont produits, m'étant également renseigné sur celui-ci, je finis par l'acheter, hésitant tout autant qu'impatient de voir de mes yeux ce qu'il en est.
L'histoire, racontée maintes fois ici, est relativement stéréotypée : Vincent, 32 ans, vit sa relation de couple en concubinage avec sa copine Katherine, brune, à l'apparence sage et chaste. Cette dernière veut avancer, commence à parler mariage, enfants... Le sieur n'est pas très chaud... Parallèlement à cela, il commence à faire des cauchemars dans les lesquels il doit grimper au sommet d'une structure faite de cubes à déplacer. S'il chute, c'est la mort, dans son rêve comme en réalité. Un soir d'alcool, il rencontre Catherine, opposé exact de Katherine, à savoir blonde, généreuse, fofolle, et qui a envie de vivre chaque jour comme s'il n'avait pas de lendemain. Au petit matin, il se réveille avec la belle à ses côtés, et apparemment la nuit a été sulfureuse !
* fin de l'accroche *
Le gameplay alterne entre :
- des phases de vidéo à regarder, type manga animé. Les vidéos sont de bonne facture, typées tout de même parfois assez glauque, à l'image du reste du jeu. Ceci dit, elles conduisent parfaitement l'histoire, et nous amènent sans cesse à vouloir en savoir davantage.
- des phases dans le bar des habitués: tous les soirs, Vincent retrouve ses amis dans leur repère. A l'instar d'autres jeux d'Altus, le gameplay met en avant des moments de gestion de "vie réelle". Typiquement dans Catherine, il s'agit là de converser avec ses amis, avec les habitués, mais aussi de recevoir et écrire des textos, boire des verres, jouer à la borne d'arcade, ou changer la musique du juke-box. La vie, quoi ! A noter que durant ses phases, Vincent aura parfois à répondre à des questions, ce qui influera sur une jauge "bien / mal". Selon l'inclinaison qui vous lui donnerez, ses réponses ou réactions seront différentes durant le jeu.
- des phases de puzzle-game : il s'agit, la nuit, de grimper des cubes afin d'atteindre le sommet.Tirer, pousser, grimper, tirer, pousser, pousser encore, s'accrocher, grimper, et on continue ! C'est une phase extrêmement casse-tête avec une ambiance assez tordu : sur fond de musique classique réorchestrée, Vincent, affublé de cornes de bouc, gravit ses cubes, entouré de congénères moutons, dans un décor d'église gothique. Une fois une épreuve terminée, un palier permet de se reposer et échanger des tips de grimpeurs avec d'autres moutons. Ce fait, une question vous attend dans un purgatoire : celle-ci influe également sur votre jauge "bien / mal"
Avis général : ce jeu est clairement de ces jeux qui ont une âme, qui tentent l'originalité plutôt que la sécurité, en prenant le risque de ne plaire qu'à un nombre restreint de joueurs. Cela a ses bons et ses mauvais côtés : le thème abordé, l'ambiance relativement pesante, et surtout la teneur des phases de jeu "pur jus", cela attire comme rejette. Selon moi, c'est un peu du "tout ou rien" : on adore ou on déteste.