Debaser
6.9
Debaser

Manga de Raf (2008)

Sur fond d'une France qui va maaaaaaaaaaaal, se vautre dans la superficialité, et où la musique (la vraie, la seule, la pure, celle qui a des couilles : le rock'n'roll) a été opprimée, certains se découvrent un pouvoir magique : celui d'avoir un avis et de l'exprimer. Ce faisant, cela peut donner lieu à des boules de feu et autres pouvoirs destructeurs.
On suit ainsi les pérégrinations de Joshua, excité de service qui n'aime rien, Anna, l'intello qui sait lire des livres (si si !), et Nathan, frère-punk de Joshua. Ceux-ci se découvrent leur pouvoir et décident de le mettre au service du Dieu-Rock afin de remuer la société et lui rendre son âme.

Ambiance manga, mais néanmoins français (publié chez Ankama), Debaser (du nom d'une chanson-phare des Pixies) a des relans de dystopie (notamment Globalia, de mon humble avis) : l'oppression a opéré pour le bien du plus grand nombre, afin que chacun puisse vivre une existence sucrée et prémâchée. Évidemment, il y a toujours des gens à qui cela ne convient pas, qui rêvent d'une vie plus vraie, plus pure. Le dilemme de la pilule rouge ou la pilule bleue, en quelque sorte.

Stylistiquement parlant, c'est du manga-style assez chargé, péchu, dynamique, qui reprend les codes classique du manga délirant, avec des filles aux opulentes poitrines, et de la baston sans sens. Mais pas que, étant donné que l'univers est résolument décalé et rock'n'roll : les références aux groupes déchus pullulent (notamment les noms de chaque chapitre), voire à des éléments de notre monde actuel.
L'histoire est sympa et fraîche, et change de ce qu'on a l'habitude de lire. On sent clairement le côté engagé de l'auteure, il faut donc s'attendre à lire en filigrane des critiques de notre société actuelle. Engagé... et parfois trop, je dirais : on a l'impression que le filigrane disparaît parfois au profit de critiques pures et simples, ce qui desserre légèrement l'histoire.
Au fil des 7 volumes (8ème et dernier tome à paraître prochainement), il y a des hauts et des bas : les personnages vont et viennent, prennent de l'importance avant de disparaître complètement. Là encore, le style reste décalé : il n'y a pas un et un seul héros que l'on suit de bout en bout. Ceci dit, les retournements de situations sont au rendez-vous, et au final il se dégage de l'œuvre une ambiance bien sympathique... pour peu que l'on soit touché par le thème !

Petite cerise sur le gâteau : le premier volume est disponible gratuitement sur internet : http://www.label619.com/fr/news/focus-debaser
floow58
8
Écrit par

Créée

le 12 juin 2012

Critique lue 465 fois

2 j'aime

floow58

Écrit par

Critique lue 465 fois

2

D'autres avis sur Debaser

Debaser
RomainNannola
9

il n'est pas trés original mais j'ai adoré !

ce mangas reprend les clichés de la société en les exagérant fois 1000, je me suis un peu reconnu au héros principal c'est souvent ce qui fais la force du manga. les graphismes sont très...

le 26 janv. 2016

Debaser
edjaw
9

Critique par Edjaw

L'histoire de debaser commence en 2008, le président décide de durcir les lois contre le téléchargement (en gros hadopi envoie les flics au lieu d'envoyer des lettres), suite à quoi les gens...

le 23 déc. 2014

Du même critique

One Time for All Time
floow58
10

Critique de One Time for All Time par floow58

One time for all time... un album hors du temps ? planant, assurément... comme une invitation au voyage. 65daysofstatic, groupe anglais de post-rock, sorte de mélange rock (guitares saturées, basse,...

le 21 juin 2012

2 j'aime

Debaser
floow58
8

Critique de Debaser par floow58

Sur fond d'une France qui va maaaaaaaaaaaal, se vautre dans la superficialité, et où la musique (la vraie, la seule, la pure, celle qui a des couilles : le rock'n'roll) a été opprimée, certains se...

le 12 juin 2012

2 j'aime

Catherine
floow58
8

L'épopée d'une poupée

Catherine... Des mois avant sa parution dans nos rayons, les forums de jeux vidéos pullulaient déjà de posts prenant part pour ou contre ce jeu. Certains se délectaient d'avance d'une expérience...

le 13 juin 2012

1 j'aime