Les premiers visuels du jeu laissés penser que Catherine serait un jeu porté sur le sexe : on y voyait Catherine, magnifique jeune blonde pulpeuse dans une posture érotique.
Mais ne vous y trompez pas, vous ne verrez aucun bout de nichon ou de fesse !
Catherine est un jeu ne flattant que peu les bas instincts des joueurs, au contraire, il essaye de vous faire grandir, vous élever.
Vincent, le héros, sort depuis longtemps avec Katherine, femme jolie mais assez dure très/trop droite. Elle veut que son petit ami soit carré et mène sa vie à la baguette. Elle lui annonce qu'il serait temps de passer à la vitesse supérieure entre eux, qu'ils se marient.
Notre héros fait alors comme tout le monde, il se pose plein de questions sur l'engagement, sa vie, sa liberté. Le soir-même, il fait la rencontre de Catherine, la magnifique blonde, qui contrairement à sa petite amie, est extrêmement fraîche et insouciante. Forcément, Vincent se fait avoir et trompe Katherine avec Catherine. Et c'est là que commence le jeu.
La problématique (chose assez rare dans le jeu vidéo) est simple et terriblement humaine ; Vincent doit-il se marier avec Katherine et mener une vie paisible mais heureuse. Ou doit-il quitter cette dernière pour sortir avec Catherine, femme beaucoup plus fun mais peut-être plus volage ?
Le jeu se compose de deux parties : l'une se déroule dans le bar où Vincent retrouve ses amis pour boire un verre, et l'autre se déroule lorsque Vincent dort et il doit échapper à une mort certaine en escaladant des niveaux pour atteindre la rédemption (car une malédiction semble affectée les hommes ayant trompé leur petite amie).
La partie dans le bar est simple, vous pouvez discuter avec de multiples personnages, répondre à des sms, voir jouer à un jeu d'arcade. Ensuite, Vincent va se coucher et la phase de "jeu" se lance. Le héros se retrouve en caleçon avec un oreiller à la main et doit monter des cubes formant un niveau afin d'atteindre une porte lui permettant de sortir. La chute est mortelle et c'est parfois un véritable casse-tête de se frayer/construire un chemin. A la fin de chaque niveau, Vincent se voit poser une question très personnelle dans le confessionnal, question adressée au joueur. Par exemple :"Si vous tombez amoureux de la copine de votre meilleur ami, laisseriez-vous tomber votre amour ou les forceriez-vous à rompre ?"
Vincent dispose d'une jauge de karma influencée directement par la réponse à ce type de question.
Catherine est jeu atypique, qui ne ressemble à rien d'autre, un croisement entre un sim-date et tetris. Si le terme "ludique" est un peu abandonné, bien que les niveaux soient plaisant à escalader (tant qu'on y arrive sans trop de problème) le jeu tire sa force de sa narration, de son scénario (simple mais bien écrit), et de la crédibilité des personnages. Que ce soit dans le monde réel ou dans les limbes, tous les personnages principaux sont travaillés, et évoluent à fur et à mesure du jeu (il suffit de voir les réactions de Vincent quand il arrive dans un niveau, elles commencent par un "Oh mon dieu mais qu'est-ce que je vais faire" pour devenir "Allez ! Je suis devenu un ace de l'ascension, je vais te faire ça en deux temps trois mouvements").
C'est sûrement le seul jeu qui parle de la crise de la trentaine mais il en parle d'une façon exemplaire ! On se met à hésiter à répondre à certaines questions, à se demander ce qu'on ferait à sa place, entre ce que l'on voudrait faire et devrait faire.
Catherine ne vous demandera qu'une seule chose : vous mettre totalement à la place de Vincent, ce qui ne devrez pas être trop dur, car finalement Vincent, c'est un peu vous et moi.
Si l'on peut comprendre que le jeu ne plaise pas, vous devez au moins l'essayer ! Une telle prise de risque de la part des développeurs méritent d'être récompensée. A moins d'être hermétique à tout jeu intelligent, vous ne serez pas déçu !
D'ailleurs, Atlus devrait compiler les scènes cinématiques et nous offrir un anime de qualité, ne serait-ce que pour les joueurs rebuter par la difficulté ou le côté bizarre du titre.