J'avais soif de plateforme, Celeste m'a servi un grand verre de jus de fruit, m'a installé confortablement et m'a fait un massage sur fond de musique relaxante.
Ce jeu est incroyable. Je l'attendais depuis son annonce, j'avais même joué au prototype sur pico-8 à sa sortie. J'ai évité tout spoil en baissant les yeux lors du Nintendo Direct lorsqu'il était mentionné. Aujourd'hui, je me remercie de m'être épargné.
Déjà, le jeu est beau. Le pixel-art peut rebuter au début, mais les animations sont superbes et les environnements riches graphiquement. De plus, le jeu alterne entre différents types de graphismes : 3d pour la map, dessin traditionnel pour des images à des moments clefs du jeu, etc... ce qui ajoute une espèce de dynamisme au jeu pas déplaisant lorsque l'on joue pendant de longues périodes. On trouve également des élément de UI qui ne sont pas en pixel art : les touches à presser, les textes, les transitions entre les écrans, ... J'apprécie aussi beaucoup les couleurs du jeu.
Le gameplay est bien calibré, le personnage répond bien aux contrôles. La palette de mouvements à notre disposition permet une sorte de créativité dans ses déplacements, ce qui fait que plusieurs solutions sont parfois possibles pour passer des sections d'un niveau.
Un gros point fort que j'ai trouvé au jeu est son équilibrage. La difficulté est juste parfaite par rapport à ce que j'attendais : le jeu est difficile, sans être trop frustrant. Je suis mort environ 1500 fois avant d'en voir le bout. Le level design est suffisamment exigeant pour mettre le joueur dans un état de concentration, mais n'est pas du pixel-perfect pour autant.
Ça aurait pu s'arrêter là. Celeste aurait été un super jeu de plateforme, honnêtement juste avec ça je lui aurait quand même mis 9 ou 10. Mais Celeste nous offre aussi une histoire intéressante et différente de ce que l'on peut voir dans le jeu vidéo actuellement.
Divulgâchage, ne passez pas votre souris dessus si vous comptez jouer à Celeste :
Madeline est un personnage anxieux et manquant de confiance en elle, et semble poursuivie par des épisodes dépressifs. Le jeu en parle avec une grande justesse et n’éjecte pas juste le truc comme ça.
De plus, on s'attache aux personnages introduits le long de la montagne.
Le jeu laisse tout de même la possibilité de passer les cinématiques et laisse une grande partie des dialogues optionnelle pour ceux que ça n'intéresse pas. Ce qui est franchement cool de la part des développeurs (accepter qu'une histoire sur laquelle on a travaillé et réfléchi n’intéresse pas certains joueurs tels que les enfants ou les speedrunners).
Niveau musique, c'est céleste. La musique varie entre des airs de piano et de guitare en fonction des zones traversées, avec des sections un peu chiptune. C'est difficile pour moi d'en parler comme ça, mais les airs sont accrocheurs sans être trop répétitifs même après être resté une demi heure dans la même zone. Bref ost ++.
Niveau contenu, il y'a ce qu'il faut. Finir l'histoire principale vous prendra entre 6 et 10 heures en fonction de si vous ramassez les fraises et autres trucs optionnels. Le jeu propose également un chapitre supplémentaire que je n'ai pas encore débloqué, et il est possible de jouer à des niveaux supplémentaires hardcores (un pour chaque zone). Il y'a 175 fraises au total dans le jeu, cachées un peu partout mais toujours assez compliquées à attraper.
Un dernier point que je trouve important : j'aime la vision du jeu vidéo qu'offre Celeste en général. Le jeu nous précise que les fraises sont purement optionnelles et nous encourage à ne les prendre que si l'on en a envie. Le jeu propose également un mode facile, qui, en étant activé, nous explique d'abord que le jeu a été pensé pour être difficile mais qu'il devrait pouvoir être accessible à tout type de joueur. De ces deux éléments, j'ai trouvé très noble la démarche des développeurs d'accepter de laisser de côté des grosses parties du jeu (écrans supplémentaires, level design qui perd un peu de son sens en mode facile) pour améliorer l'expérience globale de chacun.
Bref c'est mieux que Super Meat Boy oups je l'ai dit.