L'histoire du jeu vidéo est jalonnée de titres mythiques qui ont laissés une trace indélébile dans le cœur des joueurs, Chrono Trigger en fait indéniablement partie. Pour parler de ce jeu, je dois d'abord vous raconter ma vie, ayant bien conscience qu'elle n'intéresse personne j'adresse ce message à tous ceux qui n'ont n'en rien à faire : Zappez cette partie de mon avis ou ne le lisez pas. Nous sommes en Septembre 1995, mon anniversaire est proche et j'attends depuis un moment la sortie de Chrono Tigger qui n'adviendra jamais puisqu'il n'est sorti qu'au Japon et aux USA. Mais un miracle s'est produit parce qu'un beau jour chez mon vendeur habituel, je découvrais les yeux écarquillés des exemplaires en version américaine de Chrono Trigger vendus au prix de 550 francs (on n'était pas encore à l'Euro). N'y tenant plus, je me dépêchais d'acheter le jeu et je le lançais sur ma Super Nintendo grâce à l'adaptateur pour jeux imports que j'avais acquis précédemment, le choque fut grand. En effet je me retrouvais face à un des plus beaux jeux de la 16 Bits de Nintendo, un jeu fourmillant de détails, profitant du chara design fabuleux d'Akira Toriyama (le papa de Dragon Ball), du talent des concepteurs de Final Fantasy et de Dragon Quest (Chrono Trigger a été développé conjointement par SquareSoft et Enix pour fêter les dix ans de SquareSoft) pour le scénario, du génie de Yasunori Mitsuda et de Nobuo Uematsu pour l'OST et d'un système de combat novateur à base de combinaisons de pouvoir entre les personnages, d'affrontements se déroulant sans transitions avec les zones d'exploration mais aussi l'apport d'un New Game +, une première dans le monde du jeu vidéo à l'époque. Chrono Trigger suit donc le parcours de Chrono, un héros muet (un archétype courant dans les J-RPG des années 80/90) qui se retrouvait transporté dans le temps à cause d'un fâcheux concourt de circonstance, il rencontrera divers protagonistes comme la princesse Marle, l'ingénieuse Lucca, le chevalier grenouille Frog, le robot humaniste Robo, l'impétueuse cheffe préhistorique Ayla et le ténébreux Magus. Si le titre se révélait un peu court (une vingtaine d'heures avec les quêtes annexes), il fut pour ma part d'une jouissance totale tant il était magnifiquement réalisé, profitait d'une histoire originale qui ne cessait de rebondir jusqu'au dénouement à fins multiples (13 fins possibles, du jamais vu pour un J-RPG), d'une OST sublime que j'écoute toujours en 2023, d'un système de combat autant dynamique que prenant et d'une bonne rejouabilité grâce aux différentes fins mais aussi à l'introduction du New Game +. En guise de conclusion je reviens à la question que j'ai posé en entête, Chrono Trigger est-il le meilleur J-RPG 2D de l'histoire du jeu vidéo ? Chacun à son avis et préfèrera sans doute Final Fantasy IV ou VI, Dragon Quest III ou V, Phantasy Star IV, Tales of Phantasia ou encore Star Ocean mais de mon point de vue, Chrono Trigger représente la quintessence de ce que le J-RPG 2D pouvait apporter de meilleur, devenant une master piece qui traverse le temps avec une rare insolence, un comble pour une aventure basée sur les voyages temporels.