City of Heroes par NicoBax
MMORPG ? Vous avez dit MMORPG ?
A l'instar de titres connus et reconnus à travers le monde tels que Dark Age Of Camelot, Everquest ou Galaxies, City Of Heroes fait partie des jeux connus sous l'appellation MMORPG. Que peut-il bien se cacher derrière ce nom barbare ? En un mot comme en mille, un jeu de rôle jouable massivement en ligne (entendez par là par des milliers d'internautes) dans un univers persistant (la partie ne se met pas en pause quand vous vous déconnectez, le monde dans lequel vous évoluez continue de vivre). Alors certes, le monde n'a plus besoin de vous pour tourner mais une contribution de votre part sera la bienvenue !
Commençons avec une note qui pourrait vous freiner dans la démarche d'essayer ce type de jeu. Au-delà du coté addictif, l'accès à un univers persistant à un coût. A l'heure où nous écrivons ces lignes, le jeu n'est sorti qu'aux Etats-Unis mais une sortie française est dors et déjà prévue pour janvier 2005. Actuellement, le jeu coûte 49$ (38€) et est disponible sur le site du jeu. Ensuite, il faudra s'acquitter d'un abonnement : 29,99$ (23€) pour 60 jours, avec un tarif dégressif suivant la durée.
J'en vois déjà crier au scandale « 11,50 € par mois pour jouer ?! ». Oui. Relativisons quelque peu. Un jeu PC à la durée de vie limitée dans le temps vous coûtera 60€ et pourra vous lasser ou être fini très rapidement. Avec un MMORPG, pour peu que vous accrochiez au concept et à l'univers, il pourra vous durer des mois et des mois, avec en plus la possibilité de tisser des liens avec des joueurs aux quatre coins du monde. De plus, la pérennité d'un univers persistant implique des coûts de fonctionnement constants. Sans oublier les patchs correctifs et autres updates régulières qui viendront rendre le jeu encore plus agréable à ses joueurs. Et puis, au final, ce n'est l'équivalant que de deux films au ciné par mois.
A méditer pour peser le pour et le contre...
A coté de moi, Superman c'est une tafiole...
Avec City Of Heroes, vous avez enfin la possibilité de devenir un super héro. Et cette fois, pas question de choisir parmi un nombre limité de personnages, vous créez le votre à vous : sexe, taille, corpulence, costume, couleur... Les développeurs ont mis à la disposition des joueurs un nombre incroyable de paramètres réglables pour que chacun puisse créer son héro à son image (ce qui n'empêche pourtant pas de croiser un nombre incalculable de Hulk, de San Goku ou de Flash). On rencontre parfois d'étranges créatures, classes, grotesques ou hilarantes (mention spéciale pour un pimp croisé lors d'une partie) et vous vous surprendrez parfois à passer du temps pour admirer l'aspect de la concurrence.
Si une fois votre personnage créé vous ne pourrez pendant un temps pas en changer l'apparence, avec le temps et l'expérience, vous pourrez acquérir la possibilité de changer de costume.
Outre l'apparence physique, et avant la classe de personnage, vous devrez choisir l'origine du pouvoir de votre personnage parmi plusieurs : magique, mutante, naturelle, scientifique ou technologique. Suivant votre choix, les manifestations de vos pouvoirs ainsi que vos ennemis naturels varieront. Et accessoirement, cela permet de mieux s'immerger dans la peau de votre sur-homme/femme.
Imaginez-vous balancer des rafales d'éclairs que même l'Empereur vous envierait, des salves de lave en fusion ou encore projeter un vol de sac contre un mur grâce à vos pouvoirs psy... Et bien c'est possible, et beaucoup plus encore avec l'expérience grandissante.
Avant dernière étape, un choix particulièrement crucial puisqu'il déterminera le gameplay à adopter, le choix de la classe de personnage. Se proposent ainsi à vous cinq archétypes aux profils variés :
- Le Blaster, adepte de l'attaque puissante à distance mais fait en carton-pâte.
- Le Tanker, particulièrement apprécié des joueurs les plus bourrins, il est hyper résistant mais très peu efficace de loin. Il servira le plus souvent de mur pour protéger ses coéquipiers.
- Le Scrapper ou l'expert en corps à corps. Défensivement avantagé, il faudra l'oublier si vous devez attaquer à distance, il en est incapable.
- Le Defender, rôle ingrat par excellence et pourtant si indispensable. C'est à lui qu'incombera de remettre en état ses coéquipiers ou d'ouvrir à distance une offensive (domaine dans lequel, s'il est moins efficace que le Blaster, il reste très doué).
Comme vous l'avez déjà pressenti j'en suis sur, il existe une grande complémentarité entre les classes, complémentarité qui fera grandement l'intérêt du jeu. Il ne restera plus qu'à trouver un nom et vous pourrez vous lancer à corps (et heures) perdues dans l'aventure.
Et y a même un semblant d'histoire !
Le background historique du jeu est relativement simple car c'est surtout à vous qu'il incombe de créer l'histoire. En gros, histoire que vous sachiez dans quoi vous mettez les pieds, il y a eu une invasion de méchantes bébêtes "les Riktis" qui furent âprement combattues par cinq (de mémoire) super héros. Malgré le fait que ces légendes aient finalement botté le train de ces extraterrestres belliqueux, le monde glisse de nouveau vers le chaos et c'est à vous et vos compagnons de nettoyer la place et de rétablir l'ordre dans la ville de Paragon City.
Ainsi certains quartiers de très haute sécurité de la ville (comme Boomtown ou Perez Park) sont encore infestés de créature ou super vilains en tous genre, empêchant le retour à une vie normale... mais vous offre un superbe terrain de chasse peuplé de très méchants vilains (aïe ça fait mal !).
Comment ça marche ? C'est paaaaaas compliqué.
Une fois le perso créé, direction immédiate le tutorial qui vous apprend en un petit quart d'heure à vous déplacer, attaquer un ennemi ou prendre contact avec ceux qui vous fourniront vos missions. Tout se fait à la souris et au clavier avec un minimum de touches pour une prise en main des plus rapides.
Avec le clavier, vous déplacez votre personnage dans l'immensité des villes de City Of Heroes. Avec votre souris, vous décidez des actions à effectuer par un simple clic sur l'icône appropriée : ouvrir une porte, attaquer un ennemi, se protéger, utiliser un item ou tout simplement utiliser la foultitude d'attitudes (plus ou moins sérieuses) qui sont à votre disposition pour communiquer avec les autres joueurs.
En parlant de communication, vous pourrez bien évidemment parler à tous les joueurs que vous rencontrerez et ainsi créer des équipes (pour passer une mission qui pose problème ou pour bénéficier de sa supériorité pour gratter de l'XP héhé), insulter les gagne-petit mauvais joueurs ou raconter à vos potes la dernière blague à laquelle vous avez eu droit autour de la machine à café. De quoi créer de vraies communautés.
En cours de jeux, en massacrant la racaille qui pollue les rues de votre belle ville, vous récupérerez des items et autres enhancements qui seront un bonus non négligeable dans votre ascension dans la haute société des super héros.
Attention, comme on dit à Ajaccio, « ça se corse ».
Comme tout bon RPG, il est de bon ton que votre personnage évolue avec le temps, le plus souvent grâce à des points d'expérience (XP). Pas de points de constitution, de force ou d'agilité, ici tout est simplifié de ce coté là. Comment gagner de l'XP ? C'est très simple sur le papier, plus compliqué parfois dans la pratique.
Soit vous arpentez les rues, le nez au vent, à la recherche de voleurs de sacs à main de votre taille pour leur faire la peau et rétablir l'ordre contre quelques points, soit vous allez voir votre (ou vos) contact(s) pour qu'il vous envoie sur une mission (le plus souvent, décimer un gang qui fout le bordel ou récupérer des items).
Quand on dit « à votre taille » en parlant des punks à défoncer, c'est parce que vos ennemis seront de résistance et de force différentes suivant les endroits (cet état de fait étant représenté par une gamme de couleurs symbolisant le nombre de niveaux qui vous séparent d'eux). Plus ils seront physiquement supérieurs à vous, plus vous gagnerez d'XP en cas de victoire. Mais oubliez tout de suite une éventuelle tentative d'exécution de zombie « mauve » (la couleur symbolisant les créatures les plus fortes), vous ne leur causerez aucun dégât et ils vous traqueront sans relâche.
L'objectif en gagnant ces points, c'est de faire augmenter les niveaux d'expérience de votre héro. En effet dans CoH, à chaque fois que vous passerez un niveau (on dit « Ding » en cours de jeu, ce à quoi il faut répondre « Gratz » héhé), vous pourrez upgrader vos caractéristiques. A chaque niveau paire, vous pourrez obtenir un nouveau pouvoir (à choisir parmi une liste qui dépend de votre classe et de votre origine). A chaque niveau impaire, vous obtenez un nouveau slot de pouvoir. Ces slots permettent d'attribuer des « enhancements » qui boostent différentes caractéristiques (vitesse, puissance, précision, récupération...).
Au fur et à mesure, de nouvelles capacités s'offriront à vous, très pratiques et souvent amusantes : à vous les sauts de Hulk, le vol de Superman ou la vitesse de Flash !
You need some action, bub ?!
Vous avez intégré ? On passe à l'action ! Ici, elle tient plus du beat 'em all qu'autre chose puisque dans votre quête éperdue de l'XP, vous aurez comme envie de massacrer tout ce qui est massacrable (à l'heure d'aujourd'hui, uniquement des persos non-joueurs mais bientôt un add-on permettra des combats entre internautes). Les combats, à la 3ème personne comme le reste du jeu, s'ils ne se font pas au tour par tour, ont un rythme qui en est souvent proche. En effet, il faut en permanence gérer sa barre d'endurance, celle qui vous permet de déclencher vos différents pouvoirs. Chacun de vos pouvoirs vous coûtera une partie de votre barre et il faudra donc bien gérer cette endurance pour ne pas se retrouver à cours en plein combat (en utilisant des items ou tout simplement en patientant, elle remontra d'elle-même).
Ce système sera à l'origine de pas mal de suées : si vous ne pouvez plus frapper, vos ennemis le peuvent encore ! Souvent, la solution la plus raisonnable sera la fuite... qui ne vous sera pas facilitée ! Ces raclures de punks et de zombies vous traqueront jusqu'à ce que vous ayez mis suffisamment de distance entre vous et eux ! Tentez donc d'affronter une bande de zombies en état de putréfaction avancée, rapidement vous sentirez la tension monter ! Un vrai bonheur !
Petit détail sympathique, il est à tout moment possible de déplacer la caméra pour pouvoir apprécier un combat avec le meilleur angle possible (accessoirement, vous pourrez vous en servir pour admirer les muscles saillants ou l'opulente poitrine de votre perso hé hé hé).
Banqueroute !
Mais méfiez-vous. Certes, ne fois votre barre d'énergie à plat (ce qui arrive bien vite parfois), vous n'êtes pas mort, votre héro est toujours utilisable mais cette résurrection (si elle n'est pas effectuée en utilisant un item ou par un Defender) vous en coûtera de l'XP ! On n'en perd pas, on devient débiteur. I do explain... Admettons qu'un ennemi tué rapporte 20 d'XP en temps normal, si vous venez de vous faire péter le casque, cette expérience fraîchement acquise de divisera entre le remboursement de votre dette et un gain d'XP. Au début, il est assez aisé de rembourser mais si vous avez le malheur de tomber au combat plusieurs fois de suite, la tâche risque de devenir très ardue et pourra vous décourager...
Dis, tu veux être mon copain ?
L'intérêt d'un MMORPG se situe bien évidemment au niveau de la possibilité de collaboration avec les autres joueurs. Vous pourrez bien évidemment vous lancer dans l'accomplissement de missions en solo mais rapidement, affrontez l'immensité un peu vide des maps de City Of Heroes vous pèsera. Du coup, au grès de vos rencontres, vos formerez des équipes qui pourront, avec le temps se transformer en guilde (une sorte de team permanente liant une communauté de joueurs). Grâce à cela, les missions seront plus vite expédiées et vos course à l'XP grandement facilitée (à chaque ennemi abattu, c'est l'équipe complète qui bénéficie du gain). Toutefois, inutile de vouloir vous raccrocher comme un morbac à un pote qui aurait 20 niveaux de plus que lui pour bénéficier de l'XP de monstres qui ne seraient pas à votre portée, vous ne toucherez rien.
Surtout, gardez à l'esprit l'importance de la complémentarité des classes : partir avec sa bite et son Blaster vous conduira mais vers une mort rapide et douloureuse si vous n'avez aucun Defender ou Tanker sous la main pour vous aider. De même, le Tanker ou le Scrapper auront bien besoin de quelqu'un pour les délester de leur travail de sape.
Mais si vous voulez (et vous le voulez, on le sait... coquines va) vraiment entrer dans l'histoire de Paragon City, c'est vers les Task Forces que vous devrez vous tourner. Ces missions spéciales données par les survivants de la bataille de Rikti nécessitent un certain level (ni trop haut ni trop bas) et la présence d'un certain nombre de joueurs de classes définies et surtout... pas mal de temps devant soi. En effet, une TF peut durer 5h et il est impossible de l'abandonner pour la reprendre plus tard (mais si vous revenez dans le jeu alors qu'elle est toujours en cours, vous la reprenez automatiquement) ! C'est l'occasion de lier des contacts, de rencontrer des monstres nouveaux et super balaises et de gagner un max d'XP ! Très addictif.
Pour conclure...
Alors certes, on peut être rebuté par le fait que parfois on ait l'impression qu'il y a plus de super héros que de citoyens dans certains quartiers et qu'on ait un peu l'impression que le jeu se résume à une course à l'XP... Mais on caricaturerait le genre. CoH est un jeu original parmi les MMORPG, graphiquement très réussi et dont l'intérêt se situe dans l'immersion, le role-play et surtout le jeu en équipe qui fera toute la différence. Définitivement, ce dernier est absolument fendard (on a de ces discussions autour de la stratégie à utiliser parfois... je vous laisse imaginer lol) et risque d'attaquer sérieusement votre vie sociale !
PS : en 2005 sortira l'extension tant attendue « City Of Villains » qui permettra aux joueurs de créer des super-vilains et d'affronter les super héros de Paragon City. Enfin du Player vs Player dans CoH !
PS bis : Il y a quelques jours, City of Heroes a été élu meilleur jeu de l'année par le magazine Billboard ! Le soft peut égalementse targuer d'avoir su générer pas moins de 180.000 abonnements en quatres mois d'exploitation. Nuff said.