Cloudberry Kingdom par castormalin
Cloudberry kingdom est un jeu de plateforme qui a été vendu comme un jeu ultra-hardcore en témoignent les multiples gif publiés à sa sortie et à son trailer dispo dans la démo. C'est un jeu de plateforme version die and retry en scrolling horizontal. Graphiquement, ce n'est pas très beau voire moche, générique au possible, très inintéressant. Les cinématiques apportent un peu plus de style, mais non, c'est clairement pas la force du jeu. Niveau musique, une playlist de morceaux plutôt électro est diffusée, ils ne suivent pas la thématique du niveau. Plein de bonnes idées ont été piquées à gauche à droite : le replay de super meat boy qui superpose tous les essais (ce replay n'est disponible que tous les 10 niveaux, pourquoi ?), des niveaux dans lequel le temps avance en même temps que le joueur repris de braid. Le jeu peine à trouver sa propre identité.
Niveau maniabilité, c'est pas tout à fait du mario, le air control, le poids sont un peu différents, on s'y retrouve assez aisément. Ceci est le gameplay principal, mais au fur et à mesure de la progression, certains niveaux auront des gameplays particuliers, bob (le héros) pourra ainsi être attaché à une roue rendant son accélération et son freinage plus difficiles, une sorte de monkey ball, aura double saut ou une fusée, sera petit ou aura une taille variable. Ces transformations enrichissent le gameplay, certes, mais à un moment on arrive au niveau 195, là bob est dans un carton, on ne pourra progresser qu'en sautant (un peu comme la botte dans un des niveaux de mario 3) sauf que direction ne fera pas avancer bob contrairement à mario. Le niveau étant très difficile, j'ai eu beaucoup de mal à en venir à bout. Et là, j'ai maudit le jeu car étant donné qu'il n'y a pas de carte, on est obligé de terminer un niveau pour passer au suivant, pas de way of the coward ou de quota de niveau à passer pour passer à la suite. Mais, j'ai pas signé pour ça, j'ai acheté un jeu de plateforme, pas un jeu avec un personnage dans un carton... Je pense que l'on pourrait me dire la même chose pour les phases à fusée de donkey kong country returns et on aura peut-être raison, mais je m'échapperai par une petite pirouette ayant adoré ces phases.
Niveau difficulté, les premiers niveaux sont bien sûr très simples puis le jeu ressemble très vite à un manic platformer. Mais il ne faut pas se laisser impressionner, souvent les niveaux se font dans la fluidité comme si les niveaux avaient été construits autour du parcours de bob, sur les derniers niveaux de l'histoire, il faudra cependant trouver le chemin et le timing au prix d'une quantité monumentale de morts (dernier niveau : 458 morts, 28 minutes de jeu, le niveau doit durer une dizaine de secondes), mais j'ai pas eu beaucoup de difficulté pour terminer les 180 premiers niveaux. Après l'histoire, le chapitre 7 : the masochist devrait offrir un challenge encore plus corsé. De mes recherches succès/trophées/steam, je n'ai trouvé qu'un seul compte ayant terminé ce chapitre (la personne en question n'a pas l'air d'avoir triché). J'ai vu le niveau en question sur youtube (joué par l'ordi grâce au bonus), il a en effet l'air infaisable. Donc oui, cloudberry kingdom peut-être très difficile, mais dans n'importe quel jeu on peut créer des niveaux arbitrairement difficiles. Un mario, donkey kong ou super meat boy proposent une vraie progression. Là, je n'ai pas l'impression de devenir plus habile, il faut trouver un itinéraire et un timing pensé par le créateur. D'ailleurs, on apprend vite à raisonner en terme de zone dans laquelle on meurt ou pas qu'en terme de piège. En cours de progression, les gemmes collectées pourront être échangés contre des bonus : le niveau joué par l'ordinateur, l'itinéraire montré, une sorte de karaoké jeu, un ralenti (on joue réellement au ralenti, c'est assez bizarre). Je ne m'en suis servi que pour le niveau 195 et ça ne m'a pas été très utile (sauf le premier bonus pour confirmer que j'avais bien le bon itinéraire).
Le mode arcade propose plusieurs modes de jeu avec un scoring assez intéressant, un perfect (toutes les gemmes ramassées) augmentera un multiplicateur de score jusqu'à ce qu'on meurre. J'ai bien aimé, je ne suis pas encore arrivé à bout des 100 niveaux de chaque mode, mais j'ai eu du mal à lâcher la manette.
Le free play crée des niveaux de manière aléatoire, le studio prétend avoir développé son algorithme de génération en deux ans. Je ne l'ai pas encore attaqué. Mais ça en plus des 320 niveaux du story (240 + the masochist) et du mode arcade, c'est assez énorme.
En conclusion, j'ai plutôt apprécié cloudberry kingdom (à part le niveau 195) mais je conseillerais plutôt de faire les originaux avant la copie que ce soit les classiques (mario (pas les new, faut pas déconner non plus), les donkey (surtout le returns), rayman), ou ceux de la scène indé (super meat boy, braid, splosion man ou même des titres comme electronic super joy). Concernant la difficulté, oui, il y a des niveaux impossibles, il est toujours frustrant de ne pouvoir terminer un jeu. Mais the masochist est un niveau à part. Et pour tout ce qui est du jeu libre, on peut générer des niveaux humainement impossibles, mais c'est la logique de jeu, on joue jusqu'à ce qu'on meurre comme un tetris où on va enchaîner les niveaux jusqu'à ce que ce soit trop rapide. En tout cas, je pense que la difficulté excessive n'est qu'une toute partie du titre, the masochist n'est pas représentatif du jeu.
