Colin McRae: DiRT 2 par Math
C'est ultra rare que je m'arrache les ongles pour finir un jeu. Vraiment, hein. En plus de 25 ans de jeux vidéo, je peux compter sur les doigts de la main (généralement, ceux à qui il reste des ongles) le nombre de jeux que j'ai terminé. Dirt 2 fait donc désormais partie de ceux que j'ai fini. Alors soit je me ronge moins les ongles, soit j'arrête de jouer.
Parce que Dirt 2, sous son emballage vert fluo du plus mauvais goût, et malgré l'ambiance "yo dude, je suis Ken Block, viens avec moi on va faire des drifts de furieux en buvant du Red Bull", c'est un jeu qui distille les challenges avec suffisamment de brio pour accrocher le médiocre joueur que je suis jusqu'au moment où, fourbu, tremblant, baignant dans un jus composé à 20% de sueur rance, 30% de coca et 50% de chips, on repose la manette pour regarder défiler les credits en se disant qu'enfin, on a fait quelque chose de sa vie.
C'est pas vraiment le jeu du siècle (l'ambiance cretino-tuningesque m'a fait vomir 3 fois du sang par les narines tellement j'ai eu l'impression d'être un assidu télespectateur d'un mix foireux entre Ma Chaine Sport Extreme et AB Moteurs), mais il y a quelque chose d'assez magique qui nous pousse à continuer, encore, pour aller chercher ce défi, pour finir cette course en mode ultra-hardcore où l'IA est manifestement cheatée par tous les trous. Les modes Baja sont chiants comme la pluie, mais tout le reste est la preuve que les gens de Codemasters connaissent leur partition sur le bout des doigts. Le gameplay est aux petits oignons, avec un comportement des véhicules (je ne peux pas dire voiture, on pilote aussi des pick-ups) pile-poil entre l'arcade et une simu décomplexée, des tracés particulièrement jouissifs, et un challenge de tous les instants.
Alors oui, j'aime ce jeu, de l'amour honteux qui nous pousse à zapper sur AB Moteurs pour mater Monster Garage quand tout le monde est parti se coucher. Mais ici, pour vous, je l'assume.