Le meilleur RTS de tous les temps. Point.
Vu de loin, Company of Heroes ne fait pas envie : la jaquette est d’un banal affligeant, le contexte peu inspiré (quoi, encore la 2nde Guerre Mondiale ??) et puis bon, encore un jeu de stratégie classique…
« Abruti ! Tu n’es qu’un abruti prétentieux qui croit connaitre un jeu avant même d’y avoir joué ! »
C’est exactement ce que je me suis dit quand j’ai compris que j’avais failli passer à côté d’un tel chef d’œuvre. Mais alors, pourquoi de telles éloges ?
Je vais essayer d’être synthétique : Company of Heroes, c’est un pur concentré de tout ce qui fonctionne et qui rend un jeu de stratégie addictif.
Au niveau du gameplay, c’est une parfaite alchimie entre la gestion des ressources, la production d’unités, l’anticipation, le jeu offensif et défensif ou encore le micro et macro management qui pour une fois ne sont pas antinomiques.
Les stratégies défensives sont enfin utiles dans un RTS : le jeu n’avantage pas forcément les « early rushers », plus prompts à cliquer à la vitesse de la lumière qu’à élaborer une stratégie pertinente.
Là, on peut créer des goulots d’étranglements avec des barricades ou des barbelés, plastiquer des ponts pour faire sauter une colonne de Panzer, obliger l’ennemi à emprunter le passage que vous aurez préalablement miné à mort et où vous allez concentrer vos tirs d’artillerie pour lui offrir le plus beau spectacle pyrotechnique du 20eme siècle.
Les combinaisons sont variées et les situations tactiques pléthoriques.
Et n’allez pas croire que tout ça est réservé à une élite, non !
C’est parfaitement accessible pour le commun des mortels, ou à quiconque qui a déjà touché un Age of Empires au moins une fois dans sa vie.
En plus, à sa sortie et pendant les années qui ont suivies, Company of Heroes se payait le luxe d’être un des plus beaux jeux vidéo tout court - il est resté pendant longtemps un mètre étalon technique régulièrement utilisé dans les benchmarks PC - et c’est encore aujourd’hui un des plus beaux jeux de stratégie disponibles.
Les détails foisonnent : soldats animés individuellement, explosions impressionnantes de réalisme, environnements totalement destructibles, terrain déformable sous les obus, modélisations incroyablement précises des chars d’assaut de l’époque et j’en passe.
D’ailleurs, concernant la modélisation des véhicules, je suis allé faire un petit tour au musée des blindés de Saumur pour m’en convaincre : et bien je vous garantie que le travail des développeurs est tout bonnement fascinant de méticulosité et de réalisme.
Company of Heroes, passé la maigre barrière de la jaquette et du tutorial un peu quelconque, c’est du grand art : à la fois simple et complexe, beau et accessible, efficace et incroyablement riche.
De l’art je vous dis.