Resident Evil 1916

Conscript est un jeu d'action-horreur en vue du dessus, se déroulant en pleine première guerre mondiale. Nous jouons André, poilu français qui tente de survivre aux tranchées tout en essayant de retrouver son frère Pierre, également engagé dans la même compagnie. Il nous faudra naviguer dans des tranchées exigües à la recherche de la moindre ressource, munition, bandage, pour survivre au conflit face à l'armée allemande (bon OK les tranchées c'est le premier chapitre, après on sort un peu se dégourdir les jambes). Il faudra alterner intelligemment entre la discrétion et les combats, en évitant au maximum les ennemis quand il n'est pas nécessaire de les tuer (d'autant plus que laisser des cadavres attire les rats aussi gros que ceux de Princess Bride).

En réalité, les vieux cons comme moi trouveront de nombreuses similarités avec les premiers jeux Resident Evil sur PS1 : on explore des lieux sans vraiment savoir ce qu'on cherche, on trouve des portes verrouillées avec des symboles bizarres qui indiquent précisément quel type de clé il faut, on ramasse des objets sans avoir la moindre idée de pourquoi on les ramasse, et on s'entraîne au marathon en faisant des aller-retour vers la salle de sauvegarde et le coffre "magique" qui permet de retrouver nos réserves à n'importe quel stade du jeu. Chaque zone est indépendante, si un soldat nous a vu et nous court après, il suffit d'ouvrir une porte et d'aller dans la salle suivante pour qu'il oublie notre existence. Même les soldats ennemis ont un comportement similaire à des zombies : ils marchent sans but, sans parler, comme déshumanisés.

Le jeu pourra rebuter par son gameplay, par la rigidité de ses combats, par les nombreux aller-retours qu'il faudra faire à cause de la taille très limitée notre l'inventaire. Assez souvent on aura du mal à viser les ennemis (souvent à cause d'un coin de mur soi-disant dans notre ligne de mire), et les ennemis on parfois un comportement aléatoire (ils nous remarquent parfois à travers les murs, parfois on passe à coté d'eux sans qu'ils nous remarquent). De plus, la rareté des munitions nous pousse à la discrétion et à tenter de oneshot les ennemis par derrière, mais parfois ça ne marche pas sans qu'on comprenne forcément pourquoi. Mais qu'on soit clair, cela n'empêche pas pour autant de jouer et d'apprécier le temps passé.

L'histoire quant à elle, est passionnante, et c'est ce qui nous pousse à continuer, et retransmet à merveille toutes les horreurs de cette guerre. A rencontrer d'autres soldats à moitié cassés comme Gaston, le lieutenant qui nous donne l'ordre d'aller trouver les resquilleurs pour les envoyer au front (et de leur mettre une balle dans la tête s'ils refusent), le toubib qui nous ramasse par terre et nous soigne à plusieurs reprises...

Les environnements sont grands et variés (les tranchées, un village, un fortin, une zone campagnarde), toujours plaisants à l'oeil (enfin "plaisants" vous aurez compris que je ne parle pas du pays des Bisounours, on parle bien de guerre et de désolation, des maisons en ruine et des amoncellements de cadavres), et les détails de la carte nous permettront de ne jamais nous sentir bloqués.

Et la petite cerise sur le tas de cendres, c'est qu'en fonction de vous actions au fil du jeu, la fin de l'histoire ne sera pas la même.

Une surprise légèrement déprimante mais une bonne surprise quand même.

Temps de jeu : 23h (quand je vois qu'un des succès consiste en terminer le jeu en moins de 3h, j'hallucine autant que quand je repense aux speedruns de RE1 en à peine une demi-heure...).