Sur le papier Convoy a littéralement tout pour plaire: un savant mélange entre FTL et Mad Max, de bonnes idées de gameplay et la capacité de rendre ses combats intenses malgré son aspect jeu textuel fini entre deux bières. Pourtant à sa décharge, il possède toute les tares de son genre et de sa catégorie, c'est-à-dire ce jeu indé mis en solde tous les quatre matins et qui attend sagement une gloire d'initié. Parce que soyons honnêtes deux secondes vous et moi, la dernière décennie est essentiellement marqué par l'utilisation de plus en plus irrationnelle de l'aléatoire et du procédural dans les jeux indés et il va falloir se mettre une bonne fois pour toute d'accord que l'aléatoire, quand il n'est pas réfléchi, ne fait pas un bon jeu qui donne envie de s'accrocher péniblement à son clavier jusqu'à des heures pas possibles.


Parce qu'en soi, Convoy, c'est plus un concept qu'un véritable jeu. On devine dans les choix de game design là où les développeurs voulaient aller mais force est de constater qu'on reste quand même sur les sentiers déjà trop battus. ll n'y a en somme que le système de combat qui redonne un semblant d'originalité au titre et encore, c'est comme être jeté sans sommation dans un bain dont on a pas pris la température. D'autant plus complexes que si les adversaires obtiendront une variété d'armes et de protection au fur et à mesure des quêtes, il faudra armer à votre convoi avec de la patience avant de trouver les évènements ou les campements qui permettront de survivre à une poignée de combat de plus. Ce ne sont donc pas tant vos erreurs de jugement que la génération de la map et des enchaînements d'évènements qui détermineront le cours d'une partie. On sent bien que pour gagner il s'agit de micro-gérer chacune des ressources et d'optimiser chaque achat par un calcul coûts/bénéfices des plus bête et méchant, tout en prenant en compte que l'on peut tout aussi bien commencer une partie avec assez de carburant pour terminer la première mission, ou pas selon le bon vouloir de la RNG. Bref, aussi intéressant que de gérer son budget étudiant de 200 euros par mois.


J'ajouterai ensuite qu'il existe bien une histoire dans le jeu mais les textes sont parfois si longs et si peu intéressants qu'on oublie bien vite son existence. C'est l'équivalent d'un jeu d'aventure sur Dos, en moins bien écrit.


Le seule véritable point positif, c'est ce système de combat assez bien réfléchi et qui semble tout droit sorti d'une adaptation vidéoludique plutôt intelligentes des affrontements motorisés de Mad Max. Si jusque-là, le jeu souffrait clairement d'un manque de rythme, c'est la dernière chose que l'on peut s'autoriser à dire sur les combats qui sont à la fois nerveux et rythmés, tout en se payant le luxe d'une dimension stratégique plutôt sympathique. La prise en main n'est pas des plus intuitive mais en quelques parties, on finit très vite par comprendre à quel point les phases de déplacement sur la carte sont des plus artificielles et que tout à été construit autours du système de combat parce qu'en définitive, le jeu n'a rien de plus à proposer.


Si je n'avais donc qu'un conseil, c'est de ne pas investir sa caillasse dans Convoy. Il y a plein d'autres jeux dans la même veine qui sont bien mieux équilibrés. Certes, on peut y passer quelques heures plutôt sympas mais le jeu devient à la longue - si ce n'est répétitif - plutôt limité. Ce qui est un comble pour un jeu qui se base essentiellement sur la rejouabilité. Ce qui en fait, pour les plus curieux ou pour les développeurs du dimanche, un excellent exemple de ce qu'il ne faut pas faire lorsque l'on se lance dans un rogue-like.

Thepunkowl
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le 27 mai 2019

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Engy Near

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