Cosmic Chasm
6.7
Cosmic Chasm

Jeu de GCE, Milton Bradley Company et Cinematronics (1982Vectrex)

Vous aimez les shmups, mais vous en avez un peu marre de sempiternellement incarner le "dernier espoir de l'Humanité pilotant le tout dernier vaisseau à la pointe de la technologie qui s'en va défier seul le grand méchant pabô et son immense armée privée" ? Cosmic Chasm est alors peut-être fait pour vous !


Enfin, techniquement, vu qu'il n'y a pas vraiment de scénario à proprement parler, rien ne dit que ce qui semble être une immense station spatiale nous faisant face n'appartient pas à un méchant dictateur alien dont l'unique but dans la vie est de mettre fin à l'existence des homo sapiens… Mais plutôt que l'habituel combo upgradage de l'arsenal et génocidage de la puissance ennemie, Cosmic Chasm propose une approche différente : s'infiltrer au cœur de la base des envahisseurs pour y déposer un joli cadeau explosif, et bien évidemment se tirer avant que celui-ci ne fasse son effet…


Chaque niveau se déroule de la manière suivante : on a tout d'abord un plan général de la station spatiale ennemie, qui nous sert à planifier notre itinéraire ; une phase importante à ne surtout pas négliger, pour deux raisons : la première, c'est qu'une fois lancé dans le niveau, on n'a plus accès à loisir à cette carte (on la revoit par contre à chaque changement de zone). La seconde, c'est qu'une fois la bombe amorcée, on ne dispose que de 15 secondes pour faire le chemin inverse et fuir la station, ce qui est COURT, et se paumer à ce moment-là n'est donc pas la meilleure des options…


Vous me direz que c'est complètement con, et qu'avec une activation de la bombe à distance, il n'y aurait pas eu de problème… Je suis d'accord avec vous mais, d'une part, c'est pas moi qui ai fait le jeu (j'étais même pas né en 1982!) ; d'autre part, c'est une astuce grossière souvent employée, notamment dans les bons gros blockbusters d'action, pour soi-disant maintenir le spectateur -ici le joueur- en haleine…


Revenons-en à notre chère station. Celle-ci est subdivisée en "chambres" (les zones précitées), toutes reliées entre elles. Dans chaque chambre, il y a une poignée d'ennemis nous barrant la route, ainsi qu'une sorte de réacteur, qui grossit continuellement. Petit détail à ne pas négliger, un contact avec quoi que ce soit signifie purement et simplement la mort. Pour se défendre, on a un très efficace armement laser, ainsi qu'un bouclier fort pratique (surtout quand l'ennemi tente de nous prendre en sandwich). Une fois les gêneurs vaincus, il faut encore fuir de la chambre en forçant l'une de ses sorties grâce à notre foreuse intégrée (en suivant notre itinéraire précédemment planifié) avant de finir écrasé. Et ainsi de suite jusqu'au cœur de la station…


Même s'il est toujours très délicat d'évaluer des graphismes vectoriels, qui plus est monochromes, Cosmic Chasm est un jeu visuellement très propre. Notre vaisseau est relativement détaillé, au contraire des ennemis qui ne sont que de vagues losanges, alors que les chambres se ressemblent toutes un peu. Et bien sûr, jouant sur émulateur, pas d'overlay (le procédé m'a de toute façon toujours laissé dubitatif). Quant à la partie son, elle est plutôt réussie malgré l'absence logique de musique, que ce soit les tirs, les explosions, le moteur du vaisseau ou le bruit de la foreuse…


Je serais malheureusement bien incapable de vous dire si Cosmic Chasm possède une grosse durée de vie ou non, mon skill ne me permettant pas de dépasser le niveau 8… Si on se réfère aux jeux relativement proches (genre Minestorm), il en possèderait éventuellement le double, ce qui est correct pour l'époque. Le jeu peut aussi sembler répétitif par moment, mais quel shmup ne l'est pas ? Sachez enfin qu'il est possible d'y jouer à deux, mais seulement en alternance, ce qui est un peu dommage, mais très certainement induit par les capacités limitées de la machine…


Finalement, Cosmic Chasm est un jeu vraiment sympa, qui plaira très certainement au joueur (fana du genre ou non) souhaitant un peu d'originalité et de stratégie dans ce genre surcodé qu'est le shmup. Au pire, si vous n'adhérez pas au trip, il reste de formidables représentants "classiques" vers lesquels se tourner, comme l'excellent Scramble ou Vector Pilot (un très bon homebrew).

Wyzargo
8
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le 17 janv. 2016

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