Crash Test

Si Toys for Bob n’avait que très partiellement travaillé sur le remake de la trilogie originale des Crash Bandicoot, ils ont été ici livrés à eux-même pour nous pondre un nouvel opus, reprenant l’essence des titres de Naughty Dog et y apportant leurs propres ajouts. Et nous pouvons le dire de but en blanc, c’est un franc succès.

On retrouvera donc tout ce qui faisait le charme de la série, des décors variés, une musique soignée et des level design faisant la part belle au challenge. On alternera donc les phases de plateforme 2D et 3D, les phases de poursuite chères à la franchise, des phases en véhicule et des boss plus ou moins inspirés. Mais Toys for Bob a également ajouté de nouveaux pouvoirs contextuels sous la forme de masques afin d’apporter encore plus de variété : inversion de la gravité, tourbillon permettant de planer, phasage dimensionnel, ralentissement du temps… Chacun de ces éléments sera intégré dans de courtes sections de niveaux, renouvelant sans cesse l’intérêt à travers la myriade de niveaux disponibles. Car oui, le jeu n’est également pas chiche niveau contenu, avec trente niveaux uniques, huit niveaux revisités via un personnage différent ayant ses propres compétences (Tawna, Dingodile, Néo Cortex), cinq boss, et une vingtaine de niveaux secrets faisant la part belle à la précision (enchaîner 180 rebonds de caisses en caisses quasiment sans poser le pied à terre, ce genre de défis bien corsés). Ca fait déjà un bon paquet. La décision de proposer tous ces niveaux en mode miroir est discutable, tant elle ne semble qu’allonger artificiellement la durée de vie, mais le contenu initial étant déjà bien conséquent, on ne va pas non plus cracher dans la soupe.

Si finir le jeu en ligne droite est relativement simple (il y a tout de même des moments bien corsés, surtout sur la fin où les level designer se sont lâchés), le complétioniste en vous risque de jeter l’éponge assez vite. Chaque niveau propose 6 gemmes. Les trois premières consistant à récolter un certain nombre de fruits wumpas viendront naturellement avec la quatrième consistant à ramasser toutes les caisses du niveau. La cinquième vous demande de finir le niveau en trois vies ou moins, tandis que la sixième est cachée quelque part dans le niveau. Rien que ça, ce n’est pas forcément chose aisée. Mais là où ça prend des tournures cauchemardesques, c’est pour obtenir la médaille N’Sane consistant à récolter ces cinq premières gemmes en une run, sans mourir ne serait-ce qu’une seule fois. Argh ! Et si cela ne vous a pas suffi, il vous faudra ensuite vous attaquer au Time Attack demandant d’obtenir les temps platine sur tous les niveaux : donc pas de mort, et surtout, se mouvoir comme un speedrunner pour espérer atteindre le chrono désiré. Si c’était relativement abordable dans les Crash précédent, ici c’est d’autant plus compliqué que les niveaux sont longs, allant souvent avoisiner les cinq minutes ou plus.
Les niveaux inversés ne demandent heureusement “que” l’obtention des six gemmes initiales.
Bref, si vous espérer atteindre les 100% (voire les 106% pour les plus téméraires), préparez vous une bonne dose de thé relaxant car vous allez en baver comme pas possible. J’ai personnellement abandonné l’idée après avoir fait la moitié des niveaux avec la médaille N’Sane, et que je commençais à passer plus d’une heure à tenter la run parfaite (et encore, sans chrono).

Bref, Crash Bandicoot 4, sous ses apparats colorés et cartoonesques est un véritable condensé de bonnes idées, un juste milieu entre nostalgie pure et nouveautés bien senties, et qui donnera à manger tant aux casuals qu’aux plus acharnés du challenge. Une suite digne des soft Naughty Dogs qui à n’en point douter relancera la franchise vers de nouvelles heures de gloire. Il était temps !