Pepite 80's

Crossing Souls, jeu indépendant en "pixel art" avec une direction artistique retro et fluo, bref, rien de bien original en perspective, on pourrait citer en vrac pour la DA "Hotline Miami", "Far Cry Dlood Dragon", "Retro City Rampage" (liste volontairement hétérogène afin d'illustrer au mieux la diversité de la tendance "retro/fluo" et le fait que c'est bien une tendance assez suivi ces dernières années).

Et cependant à la vue des vidéos et screenshot, un quelque chose m'interpelle dans cette oeuvre, une diversité d'environnement, une pointe de mélancolie semble poindre à certains endroits.
Et effectivement, une fois ma curiosité piquée, je me plonge dans cet univers hyper référencé, avec un gameplay un peu boiteux (basé sur des compétences propres à chaque personnage que l'on peut switcher à l'envie). Là ou le jeu touche c'est par sa sensibilité, sous couvert d'un exercice de revival 80's, la mélancolie de l'enfance propre aux œuvres cinématographique ou littéraire "pop" comme Ca,Gremlins, Goonies ou les enfants se révèlent bien souvent être plus ambitieux, plus mûre et finalement plus "vivants" que les adultes qui représentent un monde ennuyeux et régie par des règles absconses qui n'ont d'autres intérêt que de nuire à toute forme de spontanéité et de naturel.
C'est en réalité plus un hommage à une époque définitivement révolue, comme un été d'enfance dont on regarde les polaroids jaunies en guise de souvenir.

Le scénario est intéressant et bien menée, les thèmes sont plus mûres qu'on pourrait le penser au premier abord, la mort va même être ne fin de compte le thème principal, et le final est juste et touchant. Coté clin d'oeil on est servie, on croisera en vrac un Delorean, John McClane, il y aura une course à vélo poursuivit par des agents de l'état. Bref, on est servit, c'est généreux, jamais trop long, c'est un vrai plaisir à parcourir, il y'a même des K7 audio cachés à retrouver, des cartouches de jeux et des VHS qui sont une belle occasions de revenir sur des oeuvres des années 80 revisitées avec plus ou moins de malices.

La musique est à la fois rétro et juste selon les moments du jeu, je me prends ponctuellement à la réécouter tant elle fait également honneur à la période 80, on retrouve des sonorités de John Williams ou encore des synthés typique de l'époque. Le thème de fin est également touchant (un peu mielleux pour être honnête mais on se laisse prendre si la sensibilité a été suffisamment touchée durant le jeu).

Bref, je recommande chaudement cette petite pépite, si l'on a été enfant dans les années 80 et que l'on peut passer outre un gameplay un peu mou (ou irritant sur certains court passage de plateforme, handicapé par une perpective inappropriée).