Je m'ennuyais dans mon petit comté de Thouars à chipoter avec mes vassaux, l'incapable bourgmestre de La Rochelle et ce bigot d'évêque de Luçon, pour les convaincre d'accepter une augmentation d'impôts quand j'en eut assez et décidai de me préoccuper de ce qui m'importait le plus: l'avenir de la Maison de Thouars.
Il m'avait déjà fallu, quelques dizaines d'années auparavant quand j'incarnais mon propre grand-père, assassiner mon fils qui pour une raison inexplicable était de la Maison de Mauléon et m'aurait fait perdre la partie si j'étais mort alors qu'il était mon héritier. Car tout le jeu tourne autour d'un principe simple: quand votre personnage meurt, vous incarnez celui qui hérite de votre titre, à condition que celui-ci soit de votre dynastie sinon Game Over.
Me voilà donc parti à écumer le botin mondain médiéval à la recherche d'un bon parti pour mon fils. Je lui dégotte la comtesse de Nevers et organise les fiançailles, quitte à passer les 10 années suivantes à déjouer les complots pour que tous deux arrivent sains et saufs devant l'autel (les deux gamins étant âgés de 4 et 6 ans ç'eut été compliqué de les marier directement).
Et il peut s'en passer des choses en 10 ans ... Je me rendis compte un beau matin que ma future belle fille était une héritière potentielle du duché de Bourgogne. J'usais alors de tous mes pouvoirs pour que cela arrive, mettant largement à contribution mon chancelier pour ses talents diplomatiques ainsi que mon maitre espion, pour faire des trucs d'espions.
Au soir de son mariage, mon fils ainé était donc l'époux de la duchesse de Bourgogne et s'employait à concevoir un héritier mâle afin que le duché revienne de droit à la Maison de Thouars.
Je mourais donc tranquillement quelques années plus tard pour me réincarner en ledit mari.
Je n'étais toujours que comte de Thouars, mon but était alors d'amener mon fils sain et sauf à l'âge adulte, en lui donnant la meilleure éducation possible afin qu'il ne soit pas trop débile au cas où ma femme meure avant moi et qu'il doive gérer le duché en tant que PNJ en attendant ma propre mort.
Forcément c'est ce qui arriva, mon rejeton devint duc de Bourgogne, décida de prendre son frère pour vassal en tant que comte de Mâcon et moi, comme un con, je les regardais de loin en espérant qu'ils ne fassent pas de bêtises, et priant pour mourir rapidement.
Ironiquement, la seule mort que l'on ne puisse pas provoquer dans le jeu est la notre. (bien qu'on m'ait suggéré après coup qu'une tentative d'assassinat de l'Empereur du Saint Empire Romain Germanique commanditée par notre personnage a de grandes probabilités de provoquer l'effet inverse ...)
Mon duc de fils se tint à peu près à carreaux pendant quelques temps, il eut juste la mauvaise idée de faire une fille, ce qui est bien mais pas top en fonction des lois de succession en vigueur.
C'est le moment que choisit le roi de France pour se fâcher avec la duchesse de Poitou et d'Aquitaine (ma suzeraine), lui retirer ses titres et m'attribuer l'Aquitaine (le lobbying ça paie), tandis qu'il donnait le Poitou à mon second fils (le duc de Mâcon pour ceux qui suivent pas).
Wouhou, 3 ducs dans la famille! Ce serait pas mal si on pouvait regrouper les 3 titres. Suffit que je meure pour que le duc de Bourgogne soit également duc d'Aquitaine, mais le Poitou ... comment récupérer le titre du frangin? On va quand même pas ...
Je retournais la question dans tous les sens quand la mauvaise nouvelle arriva: mon héritier était mort à la guerre, sa fille devenait duchesse de Bourgogne et le titre m'échappait.
Mon nouvel héritier était mon second fils que j'avais finalement bien fait de ne pas délester du Poitou. :)
Mais quand même, la Bourgogne c'est vachement plus prestigieux et ça permet d'accéder à une revendication d'indépendance, je vais pas la laisser à une gamine de 2 ans, fut-elle ma petite fille!
Et d'ailleurs si elle meurt, qui c'est qui récupère le bouzin? un péquenot d'Auxerre ou de Dijon?!!!
Ah non tiens ... c'est son oncle ... mon fils donc ... mon héritier en fait ... le personnage que j'incarnerai d'ici quelques heures (minutes) ...
C'est si vite arrivé un accident, et c'est d'autant plus tragique quand ça touche un enfant. Ma pauvre petite fille fut retrouvée baignant dans son sang, sans que l'on sache ce qui c'était passé.
Mon fils eut le coeur gros en héritant du duché de Bourgogne, et plus gros encore lorsque je décédais quelques années plus tard, lui léguant le Poitou.
Me voilà donc à la tête de trois duchés, lorgnant sur le trône de France, faut que je me mette le Pape dans la poche, je vais participer aux croisades tiens.
Hé mais! C'est qui le débile qui a instauré la loi de partage salique?!!!