91 heures Steam m'annonce que j'ai passé 91 heures à jouer à Crypt of the NecroDancer, alors il va peut-être falloir que je lui fasse une critique.
Crypt of the Necrodancer (non, je ne l'abrégerais pas en CoN) fait partie de ce genre de jeux indés nés après le succès de The Binding of Isaac, lorsqu'on a redécouvert que les jeux de "rogue-like"( un genre trop souvent cantonné à des ersatz de donjon et dragons) pouvaient être incroyablement addictifs déclinés à toute les sauces. On a eu donc le "Rogue-like shooter" (Binding of Isaac) le "Rogue-like-combat-spatiaux" (Faster Than Light) le "Rogue-like-jeu-de-survie" (Don't Starve) le "Rogue-like-héréditaire" (Rogue Legacy) le "Rogue-like-exploration-de-caverne" (Spelunky) et les gamers ont appris un nouveau gros mot "procédural."
Un habille mélange de deux styles :
Crypt of the Necrodancer, fait par le génial musicien de Binding of Isaac et de Super Meat Boy, Danny Baranowsky est donc le "rogue-like jeu-de-rythme" et c'est vrai qu'il est très réussi en cela qu'il corrige les défauts qui me rebutent dans ces deux genre.
Du problème du "rogue-like" il en corrige le côté "absurdement punitif" en permettant une courbe de progression plus qu'honnête. Certes, il y a des runs où vous serez plus chanceux au niveau des objets que d'autres, mais plus vous comprendrez le patern des ennemis tout en améliorant votre skill et plus vous pourrez vous démerder, quand bien même vous êtes face à une vague d'ennemi armé de votre petit poignard.
Le problème des jeux de rythme est, qu'en plus de devoir bien souvent acheter des accessoires en plastiques pour les rendre funs, il y a rarement un défi autre que de devoir afficher le meilleur score ou de débloquer tel ou tel truc. Ici, le jeu permet de rajouter une narration, assez fine, certes, mais surtout un but qui nous pousse à toujours vouloir y revenir. Au départ on essaye tout simplement de survivre et d'aller "au moins" jusqu'au boss de fin de niveau (vous rigolez mais dans les premières heures de jeu c'est vraiment pas évident...) puis on recommence afin de collecter le maximum de gemmes, nous permettant de débloquer des objets de plus en plus badass, puis on tente de débloquer le niveau 2, puis le niveau 3, puis le niveau 4. Et comme la musique est vraiment chouette, on a vraiment envie de se faire "une petite partie" et on fini par y passer deux ou trois heures.
Et puis, un beau jour, on se rend compte que mine de rien, on est toujours sur ce jeu, qu'on a passé les 40 heures de jeux cumulés, débloqué un tas de personnage et qu'on est pas loin de battre le boss du jeu. Quelques heures plus tard, on a détruit le Necrodancer et là, le jeu nous dit que l'histoire n'est pas fini et qu'il va falloir poursuivre avec de nouveau personnages. Alors, on continue.
Aria, mon Everest à moi
Et c'est là, que j'arrive mon GROS problème. Pour finir l'histoire du jeu, il faut le finir avec Aria l'un des personnages les plus "punitivement dur" du jeu (sans doute le deuxième en terme de difficulté) : Vous n'avez pas le droit de vous faire toucher plus de deux fois, vous vous faites toucher si vous ne bougez pas en rythme et vous commencez au niveau le plus balaise ! Bon courage !
Mais je me suis dit que j'allais pas me laisser faire et j'ai pris cela comme un défi (un peu comme battre Sans en mode "Génocide" dans Undertale...) et je me suis dit que j'allais m'affronter le Mont Everest en terme de difficulté vidéo-ludique. Une fois par jour, je prenais une heure et tentais de faire 30 tentatives d'affilées (pas plus, après j'avais mal au poignet... un problème aussi avec ce jeu) et notais jusqu'où j'allais. Si au départ, je ne dépassais que rarement le pallier 1, plus je tentais et plus j'atteignais couramment le pallier 2, puis 3 et parfois le boss.
Commencé mi-octobre, j'ai eu une belle progression jusqu'au mois de novembre quand une mise à jour de windows (ou d'un programme) a rajouté un programme en arrière plan qui consomme "un peu" plus de mémoire et à pour effet de faire laguer le jeu de temps à autre. Or, à cause d'un petit lag, l'ordi considérait que j'avais pas appuyé sur une touche et tuait mon personnage.
Ma courbe de progression à chutée, dépassant rarement le pallier 2 et j'encaissais morts injustes sur morts injustes. Ce qui m'a fait donné de moins en moins l'envie de recommencer. Ayant acheté des nouveaux jeux sur Steam je m'aperçois que je vais laisser Crypt of the Necrodancer de côté pour un temps.
Mais je garde quand même le jeu dans un coin du bureau. Un jour je prendrais le temps de nettoyer mon PC et de corriger les lags. (Ou je racheterais la R.A.M. qui lui fait défaut...) Je relancerais le jeu. Je me boosterais à coup de challenges et de graphique incroyables.
Et JE BATTRAIS ENFIN LE BOSS FINAL DE CE JEU.
ET J'ACCOMPLIRAIS ENFIN MA DESTINÉ !!!!!
Mais pas aujourd'hui, je dois rendre des livres à la bibliothèque et passer à la poste.
PS : Il a fallut attendre le mois d'Avril 2017 (soit 4 mois après cette critique) pour que je finisse par finir le jeu avec Aria. Est-ce que c'était long, frustrant et rageant ? OUI. Est-ce que ça en valait le coup ? Peut-être. Pas tant pour la cinématique de fin que pour me dire que je suis allé jusqu'au bout.