Car si la forme du jeu, à savoir un hommage aux cartoons des années 30 (avec musique jazzy qui fait taper du pied comme jamais) est enchanteresse et saura plaire à peu près tout le monde, son fond à la fois simple et très exigeant risque d’être moins fédérateur.
Et même quand on a déjà entendu chanter les louanges du jeu à peu près partout, on reste sur le cul face à une telle qualité visuelle. L’animation à la main possède un charme exceptionnel, le pastiche est extrêmement bien fait (avec une influence Fleischer plutôt que Disney), et le jeu est un délice visuel de bout en bout.
Et du coup ça rend le fond bien plus acceptable à mes yeux, car Cuphead est un die-and-retry pur et dur, du genre qui vous fera recommencer entre une et plusieurs dizaines de fois chaque boss / niveau avant de réussir. Mais le jeu est tellement beau, et chaque progrès que l’on fait étant l’occasion d’admirer une nouvelle forme d’un boss ou un nouveau décor, il est très rarement frustrant. On meurt, certes, mais on y retourne avec plaisir parce qu’on ne cesse de s’amuser.
Alors bien sûr, il faut quand même être un peu ouvert à la proposition du die-and-retry, et si on y est totalement hermétique, pas sûr que ça prenne malgré l’aspect visuel du jeu. Mais le jeu est tellement juste dans sa difficulté (jamais de passage trop long ou trop ennuyeux à recommencer - à une exception près), qu’il y a quand même de bonnes chances que la sauce prenne.
L’exception, parlons-en : un couloir de boss sans checkpoint, vers la toute fin du jeu, avec une part d’aléatoire dans le choix desdits boss, qui pour le coup m’a vraiment gavé, à devoir refaire encore et encore les mêmes boss pas forcément trop durs avant d’aller perdre sur un autre plus difficile, et de devoir tout recommencer. Clairement une erreur de parcours à mes yeux, pour un jeu qui jusqu’ici avait su si bien éviter d’être frustrant.
Et tant qu’on parle des défauts, mentionnons aussi certaines hitboxes pas évidentes (logique vu la complexité des modèles 2D), des projectiles parfois difficile à lire (parce que pas de la bonne couleur), mais aussi des objets au premier plan qui peuvent gêner la lecture de l’action. Bref, le style, aussi ensorcelant soit-il, a conduit à des compromis sur le gameplay.
Outre les boss, il y a aussi des niveaux façon Contra, au level design pas forcément exceptionnel, et du coup un bon cran en-dessous des boss. Mais il vous faudra les faire à 100% pour débloquer toutes les armes du jeu.
Car oui, il y a un peu d’options tactiques, avec différents projectiles qu’il vous faudra alterner en fonction de leur efficacité sur tel ou tel boss. Ca apporte un peu de fraîcheur au gameplay, mais ça reste assez léger, et j’ai joué 90% du jeu avec la même arme tellement les autres me convainquaient moins.
Bref Cuphead m’a beaucoup plus, malgré quelques errances de gameplay, et je découvrirai avec plaisir son DLC, mais pas tout de suite, laissez-moi souffler un peu.
15/20