Le phénomène des démos sur Playstation nous avait laissés de bons souvenirs grâce à la multitude de titres et trailers disponibles en achetant un magazine - plus ou moins - spécialisé, permettant de prendre en main des jeux auxquels on aurait pas idée d'y toucher.
Sur la Playstation 2, il existait une petite compilation à la manière de "Demo One" pour la console précédente, avec notamment Dark Cloud, ce RPG développé par Level 5, les futurs papas de la série du Professeur Layton.
L'histoire est la suivante : le monde est en proie à un général militaire qui décide de faire appel à la magie noire pour dominer le monde. Par un long rituel, apparaît un génie noir qui peut dématérialiser les villes et leurs habitants à l'intérieur de sphères, disséminées dans de profondes cavernes, gardées par des légions de monstres. Le joueur incarne un habitant de Nolan, un village fermier récemment dévasté par le génie noir. Un magicien légendaire vient à sa rescousse et lui annonce qu'il est tout simplement "That Special One". Le jeune garçon part donc à la rescousse pour rétablir l'équilibre et délivrer les citoyens du monde entier.
Chaque monde possède un donjon, dont les niveaux sont générés de façon aléatoire, mélangeant des phases de combat à la troisième personne et des "Quick Time Events" (ceux-ci ne réapparaissent pas une fois terminés). Il faut récolter les nombreuses sphères qui détiennent un élément particulier (maison, personnages, arbres, route) ; les bâtiments nécessitent plusieurs objets afin d'être totalement réhabilités. Une fois que toutes les sphères ont été trouvées dans un donjon, le héros peut agencer la ville à sa guise, ou presque. Car il doit répondre aux exigences des habitants comme se situer près de la rivière ou bien loin d'un voisin trop bruyant (ou trop moche, c'est selon). Conséquence : on obtient des nouvelles armes, des upgrades ou encore des personnages.
Le système d'amélioration des armes s'effectue ainsi : l'expérience est cumulée à chaque monstre vaincu. Plus il est coriace, plus vite l'épée deviendra puissante. Par contre, il ne faut pas appuyer tout de suite sur "Passer au niveau suivant" pour bien l'augmenter. En explorant les donjons, on obtient des bonus d'attaque ou d'élément qu'il faut additionner à son arsenal. Il est aussi possible de transformer son couteau de base en une épée bâtarde si toutes les conditions ont été remplies, ce qui est très profitable, en particulier pour la durabilité.
L'aspect le plus fastidieux de Dark Cloud s'avère être sans nul doute les interminables allers-retours entre les niveaux à explorer et les villes où se trouvent les boutiques d'armement. Il faut régulièrement revenir en terrain pacifique pour acheter des poudres de réparation, des amulettes anti-poison (le seul état réellement handicapant durant l'aventure) et, par dessus tout, des plumes de vitesse. Les zones des donjons sont très vastes et vos personnages, toutes situations confondues, sont d'une lenteur sans précédent. Ces bonus de vitesse rendent l'exploration plus palpitante, mais ne permettent pas de cacher l'autre problème du jeu : les espaces vides. Par une alternance couloirs/grandes salles, on note que les aires de jeu sont cruellement désertes, avec un maximum de trois ennemis par salle. Etant donné qu'on a besoin d'eux pour monter en expérience, la tâche s'annonce plus délicate que prévue.
Autre point négatif : les combats. Certains adversaires peuvent vous pilonner en quelques instants alors que votre dague se fracasse malheureusement sur leur armure, faisant perdre toutes les améliorations placées dessus. Heureusement, il existe deux personnages qui frappent à distance, disponibles dès le troisième monde.
Quant à la bande-son, elle souffre d'une absence totale de voix (on perçoit quelques onomatopées dans la bataille, mais c'est tout) et les musiques restent très répétitives, voire creuses. L'utilisation d'un baladeur MP3 est fortement recommandé au bout d'une demi-heure de jeu.
Au final, par une réalisation médiocre et un charisme d'un ornithorynque, Dark Cloud ne séduit pas. Les points positifs sont gommés par l'abondance de restrictions qui fait oublier une sensation de liberté et, surtout, de plaisir.