Alors voilà…j’ai enfin fini Dark Souls 2. Certains iront me rire au nez que c’est loin d’être le plus difficile, je m’en moque. Dark Souls 2 m’a volé trois ans de ma vie, une manette, plus de cinquante heures et encore, je ne suis allé qu’au générique. Je ne me suis pas amusé à visiter tous les autres lieux car j’en aurai encore pour des années.
Mais voilà, Dark Souls 2, je l’ai démarré en 2017 après une opération lourde qui m’a valu trois mois couché au lit. J’ai forcé comme un malade, je l’ai lâché, je suis revenu, je l’ai lâché, j’y suis revenu encore et encore. Je crois que c’est vraiment le jeu qui m’a le plus résisté, et pourtant, j’ai persisté comme un Dieu. Alors entre temps, j’ai aussi eu Demon’s Souls ainsi que le tout premier Dark Souls (mais je n’ai pas beaucoup joué à ceux-là). Mais à chaque fois que je jouais à ces deux autres opus, j’avais le perpétuel désir de revenir sur DS2 et d’en finir une bonne fois pour toute.
Donc me voilà en 2020, dépité de moi-même. Parce que c’est un jeu qui me fait rager, et que généralement, au bout d’un moment, je lâche. Mais pas ici, pas sur Dark Souls 2.
Mais voilà, pourquoi je revenais constamment sur DS2 alors qu’il me procurait des crises de nerf et la destruction totale de mes manettes de PS3 ? Parce qu’en dépit de son gameplay d’une difficulté ahurissante, c’est un jeu beaucoup trop bien réalisé pour le laisser au fond du placard.
Dark Souls n’est pas ce jeu mal branlé à la difficulté ahurissante parce que le gameplay ne te permet pas d’avancer. C’est un jeu dont le gameplay requiert une patience et un sens de l’attention extrêmement accru. Un jeu avec un gameplay tellement précis, avec tellement d’approches que malgré mille et une défaite, tu réfléchis encore à comment t’en sortir. Est-ce que je dois changer mes statistiques, revoir mon armure, réfléchir à mon approche, envisager un nouveau sort ? Moi j’ai opté pour le corps à corps, j’ai jamais été fan des rôles de sorciers dans les jeux vidéos, j’aime bien avoir mon épée à la main défoncer du méchant (en tant que fan de Legend of Zelda).
En sommes, même si j’ai « fini » Dark Souls 2, je n’ai à peine effleuré toutes ses possibilités. Merde quoi, le nombre d’armes, de statistiques, d’items et d’effets même aujourd’hui, je m’y perds. Et c’est sans doute pour ça que je déteste Dark Souls autant que je l’aime. C’est un jeu tellement complet que je me retrouve perdu entre mon admiration et mon incompréhension. Je suis persuadé que si j’avais été plus attentif à mes statistiques, je n’aurai pas autant perdu. C’est un jeu qui m’a forcé à me concentrer comme aucun autre jeu vidéo, et j’ai aimé ça.
C’est peut-être ça la formule From Software, plus le jeu est dur, plus tu forces, donc plus tu rentre dedans. C’est foutrement vicieux, mais ça marche. Et une fois qu’on y arrive, la satisfaction de battre un dragon est immense.
Et puis bordel, que c’est beau. C’est peut-être le plus beau jeu que j’ai dan mon catalogue PS3. Je sais que les fans pestent contre DS2 pour son level design moins inspiré que le précédent, mais moi, c’est mon premier Souls, et j’ai trouvé ça tout bonnement magnifique. Les paysages surtout, contempler les lointains horizons et m’imaginer ce qui se cache derrière cette montagne. Seul un Zelda arrivait à me faire vivre ça. Cette béatitude complètement idiote face à des paysages dans un jeu vidéo.
Finalement, même après l’avoir fini en saignant, j’ai envie d’y retourner. De tout recommencer avec plus d’assurance. Peut-être qu’enfin, je finirai par être un pro sur Dark Souls, en attendant, il me reste bien d’autres volets à affronter. En espérant que ça me coûte moins de manettes.