Dark Souls II
7.5
Dark Souls II

Jeu de FromSoftware et Bandai Namco (2014PlayStation 3)

C'est l'histoire d'une troisième claque...

Etre la suite directe de Dark Souls est un tel défi que j’avais un peu peur que le jeu se rate. D’autant qu’il n’a pas été fait par l’équipe derrière Demon’s Souls et Dark Souls, mais par une équipe secondaire. Aie, on pouvait craindre le pire. Et pourtant, force est de constater que cette équipe secondaire s’est inspiré du meilleur (ou presque) des deux jeux pour nous pondre un nouveau chef-d’œuvre.

Se situant 1000 ans après Dark Souls, les liens unissant les deux jeux peuvent être totalement loupés par les nouveaux joueurs. Les anciens, eux, reconnaîtront les clins d’œil, une phrase par ci par là, un PNJ faisant une allusion, des décors qui feront penser à ceux du premier… Avec Dark Souls II, le background commencé dans le précédent s’enrichi encore plus, est même encore plus développé grâce aux PNJ et à leurs dialogues, qui nous en apprennent plus sur le monde, le passé, le présent de cet univers vaste. Même le scénario a gagné en ampleur, mais ne vous attendez pas à des tonnes de cinématiques intéressantes, encore une fois, ça reste assez minime, mais y’a un petit pas de fait.

L’exploration est encore une fois à son comble, on se perd dans cet univers, même s’il est légèrement moins ouvert que son prédécesseur. On se sent un peu moins livre à vrai dire, pour je ne sais quel raison. Peut-être dû au feu de Majula (le village qui servira de hub), qui permet de se téléporter n’importe où dans le monde (il faut bien évidemment avoir découvert les feux des différentes zones avant de pouvoir le faire), je ne saurais dire. Mais ce n’est pas réellement un défaut, le jeu restant encore une fois un monde ouvert vaste et explorable comme on le souhaite.

Au commencement, après une cinématique en CG toujours aussi bonne, on devra créer son personnage, sa classe. Et là, on note un joli progrès dans la conception de son personnage, qui ressemblera enfin à ce que l’on veut. Pas mal de choix de disponibles pour cette création, j’ai été satisfait pour le coup. Tout comme le choix des classes, comme d’habitude. Et bien évidemment, on pourra façonner son personnage comme on le souhaite, avec en plus la possibilité de tout remettre à zéro grâce à un objet que l’on trouvera lors de notre périple.

Envie de jouer un mage sans devoir recommencer la partie ? C’est possible grâce à cet objet, qui permettra de redistribuer les points comme on le sent. Une brillante idée, cela pourrait être vu comme la solution de facilité, mais il faut savoir que l’objet en question n’est pas illimité, ce ne sera pas possible autant de fois qu’on le souhaite.

Le gameplay général reste le même que dans les précédents Souls, à quelques différences près. D’une part, on ne pourra plus monter de niveaux à chaque feu. Pour cela, il faudra aller à Majula et parler à une PNJ, à la manière de Demon’s Souls ou il fallait parler à la jeune fille en noir pour augmenter son niveau. Non seulement celle de DSII vous fera monter de niveaux, mais elle améliora aussi votre fiole d’Estus si vous lui rapportez des Fragments de fiole d’Estus disséminés dans le monde.

En effet, pour se remettre de la vie, la fiole d’Estus sera de retour, mais pas que. On trouvera au cours de notre splendide aventure des Gemmes plus ou moins puissantes qui serviront à nous soigner sur la durée (comprenez que si la fiole vous remet instantanément de la vie, les Gemmes vous en remettent moins rapidement, et moins selon la gemme utilisée), qui m’ont rappelé les Herbes de Demon’s Souls.

Ais-je vraiment besoin de rappeler le gameplay des Souls ? Bon, allez, un peu quand même ! Dark Souls II reprend le même gameplay que les précédents jeux, c’est-à-dire un gameplay exigeant, technique, réaliste dans les coups tout en le sublimant une nouvelle fois. D’une part, les sauts sont maintenant plus réalistes, ce que l’on porte sur le dos est pris en compte, ainsi que la gravité. Impossible de sauter à trois mètres de haut avec une grosse armure sur le dos. Le poids de l’armure est toujours d’actualité, on sera ainsi capable d’effectuer des roulades rapides si l’armure n’est pas trop lourde, ou l’on se roulera comme une daube avec une grosse armure.

Pareil pour les armes et la rapidité des coups donnés, rien ne change de ce côté-là. Pour le gameplay en combat, c’est aussi la même chose, les gâchettes droites de la manette serviront à frapper avec le côté droit, et les gâchettes gauches pour le côté gauche. En revanche, ce qui change, c’est lorsque l’on choisit une certaine classe et que l’on aura une arme dans chaque main, on pourra frapper en même temps avec les deux armes. Un petit ajout sympa. On retrouvera évidemment les Serments, qui n’ont pas réellement changé, mais qui sont toujours un petit plus pour le jeu, on gagnera des objets spécifiques au Serment auquel on appartient.

Une nouveauté dans le gameplay consiste à avoir une Torche qui éclaire les endroits sombres, très sombres. Sur le papier, l’idée est excellente, malheureusement elle est un peu sous-exploité, sauf pour un niveau où l’on doit obligatoirement utilisée la Torche. Sachez que lorsque vous utilisez la torche, vous n’aurez pas le Bouclier, ce qui vous obligera à être plus prudent. On trouvera dans les zones des braseros, qui, une fois allumés, éclaireront plus l’endroit où vous êtes. Mais à part ça, ça ne sert à rien malheureusement, sauf dans une zone comme je l’ai dit, ou effrayé quelques ennemis.

C’est dommage, ça aurait été sympa d’approfondir plus ce système, d’autant qu’elle n’est pas illimitée dans son utilisation. On ramasse des torches dans les zones, ce qui augmente la durée de vie de notre torche, et dès qu’on l’allume, à l’aide de feu ou de papillons ardents, un compte à rebours se met en marche. Atteint zéro, la torche s’éteint. Honnêtement, je n’ai jamais été en manque de torche, comme je l’utilisais simplement pour allumer les braseros ou éclairé de temps en temps certains coins trop sombres. A noter que la Torche s’éteint aussi lorsque l’on fait une roulade dans l’eau. C’est un détail certes, mais toujours agréable de voir ça. Une bonne idée donc, mais sous-exploitée…

Et niveau difficulté, ça vaut quoi ? Toujours aussi « dur » ? Et bien ma foi, oui et non. Si les boss nous donneront beaucoup de fil à retordre et que l’on cèdera rapidement à la coopération (online ou avec les PNJ dispo), le cheminement des niveaux est moins difficile j’ai trouvé, sauf à quelques endroits. Le level-design est toujours aussi ingénieux et recherché, on se doit d’être prudent à chaque recoin, mais globalement, le jeu est un tantinet moins difficile, aussi parce que l’on a pas mal d’objets pour se soigner. Mais c’est toujours aussi bien foutu cette difficulté, et lorsque l’on maitrise le gameplay, tout devient relativement plus simple. Et si vous trouvez le jeu trop simple, les développeurs ont eu la bonne idée d’augmenter cette difficulté avec des Ascètes de feu.

Qu’est-ce que c’est donc que ça ? On trouvera de temps en temps des Ascètes de feu dans les zones que l’on explorera, et si l’on vient à en faire brûler une au feu d’une des zones, les ennemis et boss seront beaucoup plus puissants, et cet effet est permanent. Attention donc à bien être sûr de son choix, en sachant que ça ne s’applique qu’à la zone où l’on a fait brûler cet objet (par exemple, si je brûle cet objet à la Forteresse de Fer, les ennemis seront plus puissants seulement dans cette zone). Du coup, les pleureuses qui se plaignent que c’est trop simple pourront rendre le jeu plus difficile.

Bref, si Dark Souls II brille une nouvelle fois sur le background, le gameplay, le level-design, il m’a déçu sur un point : les musiques. Si je suis complètement fou de la musique de Majula (mon dieu, cette ambiance musicale de fou, mélange de tristesse, de mélancolie), je reste sur ma faim concernant les musiques de boss, moins inspirées. Celles de Dark Souls racontaient une histoire en même temps, là, ce n’est malheureusement pas le cas. Il y en a des très bonnes, mais la plupart ne m’ont pas marqués, c’est vraiment dommage… En revanche, la musique de fin est sans doute la meilleure des Souls.

Et le online, dans tout ça ? On retrouve les messages sur le sol, l’entraide entre joueurs, la coopération, on pourra toujours envahir le monde, il y a du PVP, bref, c’est toujours aussi génial comme Online, il n’y a strictement rien à reprocher, d’autant que maintenant, il est possible d’avoir des sortes de « clans » pour que l’on puisse jouer avec nos amis. Par exemple, on devra choisir une divinité (ça reste optionnel), il suffit de choisir la même divinité que ses amis pour que ce soit plus simple de voir leurs marques. Ca évitera d’attendre longtemps avant de voir la marque de celui que l’on veut, comme dans le premier !

Niveau durée de vie, on tape encore dans du très bon, le NG+ est évidemment de la partie avec ce qu’il apporte comme d’habitude, il m’a fallu près de 50h pour finir le jeu une première fois, et évidemment avec les Souls, il est quasi-impossible de tout faire en une partie, le NG+ est indispensable pour ma part.

Les graphismes ont été légèrement rehaussés, décidément, la série Souls ne brillera pas pour sa technique. On note quand même que les éclairages sont beaucoup plus crédibles et beaux, et que l’on a cette fois des vêtements dynamiques. En fonction du vent, d’où vous vous tenez, vos vêtements bougeront, ce qui n’était pas présent dans les anciens Souls. Ce sont des petits détails qui rendent le jeu forcément plus crédible et sympathique. En revanche, artistiquement, cet épisode place la barre encore une fois très haute. C’est la claque, voilà. C’est juste méga beau, les panoramas sont bluffants, les différentes zones nous en mettent plein la vue, je ne spoilerai rien du tout, mais sachez que certaines zones vous décrocheront la mâchoire.

Dark Souls II est bel et bien la digne suite de Dark Souls, et malgré ma préférence pour le premier épisode, ce dernier reste un chef-d’œuvre du jeu vidéo. Original, bluffant artistiquement, possédant un gameplay toujours aussi redoutable, des boss peut-être moins inspirés mais aussi épiques et exigeants qu’avant, un monde dont on découvre les enjeux au fil de l’aventure, qui se veut passionnante. Une vraie exploration, un Online excellent, Dark Souls II est une merveille, il me tarde de voir Project Beast, qui sera, lui, fait par l’équipe derrière Demon’s Souls et Dark Souls.

En tout cas, cette série aura été une véritable découverte et bouffée d’air pour moi, je la considère tout simplement comme la meilleure série créée. L’aventure que l’on nous livre est passionnante, les trois jeux possèdent une ambiance unique, mature, glauque, triste, un online révolutionnaire, une patte artistique unique… Un vrai délice, un concept original et totalement absorbant.
Sephrius
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le 8 juin 2014

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