Attendu comme la suite de Dark Souls premier du nom, Dark Souls 2 a été vu comme une suite magique de ce jeu hardcore où l'on meurt et on revit dans le but d'amener un nouvel âge sur Lordran après celui du feu. Mais c'est un autre lieu, et une autre époque. Exit donc Lordran, bienvenue à Drangleic ! Mais c'est où et surtout, c'est quoi Drangleic ?
L'histoire du premier Dark Souls n'était pas très étoffée au départ mais on comprenait ce qui se passait en suivant le cheminement. Elle s'est d'ailleurs enrichie avec l'arrivée du DLC Prepare To Die.
Le scénario de Dark Souls 2 reprend certes le côté un peu gothique décadent de l'univers, mais il est bien moins présent que dans le 1. Il a du coup du mal à démarrer réellement : on éprouve des difficultés à connaître l'histoire du monde environnant. On a la sensation d'être catapulté en milieu hostile et surtout d'être perdu ; c'est une chose de devoir se débrouiller et de comprendre l'histoire petit à petit, surtout via les dialogues avec les PNJ, mais l'histoire est ici décousue. On a beau avancer, au bout de plusieurs heures beaucoup de questions restent en suspens et on ne sait pas trop pourquoi on doit faire tout ça.
Côté Gameplay, le jeu est plus nerveux par rapport à Dark Souls 1. Toutes nos actions sont plus rapides à l'écran. Le moteur graphique n'a pas beaucoup évolué, on peut le reprocher car les animations des personnages sont un peu figées (exemple : ils ne bougent pas les lèvres) et on pouvait s'attendre à mieux au vu des tests en bêta.
Le jeu conserve également certains problèmes déjà présents chez son aïeul : les mouvements de caméra qui vous faussent la jouabilité, les attaques ennemies passant parfois à travers les décors, les objets dont on ignore les effets car on ne voit rien changer dans nos statistiques... fort dommage en sachant que les développeurs avaient pris en compte les remarques des joueurs à ce sujet.
L'interaction qu'il y avait entre les zones géographiques dans Dark Souls 1 n'est plus présente dans le 2 : rien n'a l'air harmonieusement connecté comme c'était le cas à Lordran. L'idée des feux reliés entre eux devient du coup plus plausible mais il y en a vraiment beaucoup trop à mon goût.
Point noir : le graphisme. je m'explique : les previews du jeu montraient des décors bien plus sombres avec une luminosité bien plus orientée "Clair-obscur", avec peu de visibilité sans la torche (déclarée comme essentielle en preview et finalement reléguée au second plan dans la version finale), une ambiance floutée dans les décors et plus sombre que le premier. Au final nous avons l'impression d'avoir reçu une version édulcorée, avec moins de textures et beaucoup plus claire. On est dans Dark Souls non ?
La bonne nouvelle est que le multijoueur est plus développé et plus simple d'utilisation qu'auparavant : invocations plus faciles (bien qu'il y ait une mécanique de "mémoire des âmes" où il faut avoir un total pas trop éloigné pour jouer avec un ami), invasions "contrôlées" dans le premier cycle de jeu (ou NG), le jeu vous habitue à recevoir des envahisseurs puisqu'un certain nombre sont scriptés dans le scénario. Autre point déjà présent dans le 1 mais mieux amené ici : les serments. Des buts différents bien distincts, pas très difficile à rejoindre, la mécanique est mieux articulée ici.
Par contre certaines interactions avec des PNJ sont vraiment difficiles à comprendre : on passe à côté de leur(s) quête(s) sans s'en rendre compte, tellement il est difficile de les trouver.
La durée de vie est là, la rejouabilité est toujours, voire plus grande que son prédécesseur. Les 3 DLC ne sont pas de simples zones supplémentaires avec leur lot d'adversaires et d'objets nouveaux, ils apportent un peu plus de profondeur à l'histoire et une sensation de ruine plus forte, bon pour la licence.
La bande-son s'est appauvrie par rapport au premier, qui insufflait une dimension grandiose à l'ambiance (musiques de Sif, ou de Smough et Ornstein...), ici rien de très galvanisant, mis à part quelques morceaux c'est plutôt le calme plat.
Au final une impression en demi-teinte pour cette suite : l'ambiance de décadence qui fait en grande partie l'identité du titre est moins forte, du fait des graphismes notamment. La jouabilité est plus dynamique mais la perte de repaires scénaristiques est plus importante que dans le premier, et si l'on ne connaît pas la série avant cet opus on passe à côté de beaucoup de clins d’œil et un peu de l'histoire aussi finalement ! Reste un jeu plus agressif que son prédécesseur.
On a l'impression que le studio ne voulait pas trop se fouler : on ne peut pas se permettre de reprendre une formule et penser que la magie va suivre comme par enchantement ; triste illusion qui se perd dans le brouillard...