L'arnaque.

Difficile d'y échapper, la série des Souls n'obtient qu'éloges et admiration de la part des joueurs, a tel point qu'il a déjà sa place parmi les œuvres cultes du jeu vidéo et qu'il nous a offert deux suites, tout aussi bénéficiaires de très bonnes critiques.

Mais quand est venu mon tour de jouer à l'un des jeux les plus marquants de la génération 360/PS3, je me suis vraiment fait violence pour le parcourir, ne serait-ce qu'un peu.

Et pourtant, le jeu partait sur des bases excellentes : un gameplay exigeant et bien ficelé, où il faut habilement mêler agressivité et esquive tout en prenant attention à notre endurance et à la force des ennemis. Le système des âmes XP et du fait de les perdre en mourant est également bien trouvé.Si le jeu avait su accompagner ses mécaniques avec des choix bien plus judicieux, je l'aurais sans doute fini plusieurs fois.

Ces choix n'ont pas été faits. On se retrouve avec un univers qui se permet d'être à la fois fade, compliqué et à peine exposé, mais paradoxalement trop omniprésent pour que le jeu rate son effet "On arrive de nulle part et on doit chercher ce qu'on doit faire". Sans les roulades, Dark Souls est également d'une rigidité cadavérique qui donnera beaucoup d'occasions aux ennemis d'abuser des faiblesses du personnage que l'on incarne, envers lui-même ou le level-design qui vous demande le moins d'errements possibles.

Ce qui m'a également agacé, c'est que le jeu vous force à jouer d'une certaine manière. Si vous ne comptez pas frapper très fort au corps à corps en lançant occasionnellement des sorts à distance, vous ne servirez à rien. Dark Souls demandera ainsi aux archers d'aller se faire voir et ne proposera même pas un vrai personnage au style discret ou rapide, ce qui irait pourtant parfaitement à l'expérience.

Enfin, le jeu est cryptique au possible. Vous allez me donner des exemples de jeu pour lesquelles c'est une qualité, mais pour Dark Souls, c'est tout bonnement du troll. La moitié des stats et des items sont impossibles à déchiffrer et à départager sans wiki à côté (et parfois, les descriptions vous mettent sur des fausses pistes, c'est très la joie). Le jeu aurait gagné a être plus comme The Binding of Isaac de ce côté là, avec des objets engageants et du mystère bien entretenu. Sinon, la mécanique d'humanité est une complication dont on aurait pu se passer, l'interface est lourde et le portage PC, même avec Dsfix, est une aberration.

Je n'ai donc pas dépassé les gargouilles suite à tous ces écueils qui ne font pas de Dark Souls 1 un jeu pourri, mais un bon concept caché derrière des couches grossières de foirage.