Lifting à Lordran
Réclamé par une cohorte de fan souhaitant voir débarquer le phénomène Souls sur leur bécane de nantis, Dark Souls premier du nom a fait une entrée fracassante dans un catalogue Steam qui manquait...
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le 28 mai 2018
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Ma note se focalisera sur Dark Souls, le jeu, et non sur mon avis concernant le Remaster. Ayant récemment commencé cette fabuleuse saga, je n'ai pas connu la version Prepare to Die (donc originelle) et estime qu'il s'agit d'un bon départ pour ceux qui, comme moi, commenceraient seulement leur épopée en Lordran. Ceci étant expliqué, je puis désormais entamer ma critique.
On ne peut vraiment décortiquer Dark Souls et dire que ce qui fait l'identité de ce jeu est un seul élément. Il serait malhonnête et peu avenu de ma part de dire que Dark Souls se résume à seulement son gameplay, son level design ou son lore. La vérité c'est que c'est un tout mais je vais quand même développer chaque grand point qui me tient à cœur.
Commençons en premier temps par parler du gameplay de ce qu'on appelle désormais les Soulsborne. Vos premiers pas en tant que Mort-Vivant élu (ou Chosen Undead pour les anglicistes) vous permettront de prendre compte des différentes mécaniques de combat que le jeu a à vous offrir à travers une sorte de tutoriel culminant en l'affrontement face à un boss.
Vous commencerez à prendre connaissance des touches et très rapidement votre lame fendra les airs pour occir les premières carcasses qui se tiennent face à vous dans les couloirs de l'asile. Vous apprendrez à bloquer les coups et les projectiles grâce à votre bouclier, comprendrez qu'il est possible de poignarder vos ennemis en vous tenant dans leur dos, d'effectuer des roulades pour esquiver efficacement ou même de simples pas en arrière.
A cela s'ajoutera la possibilité de choisir de tenir votre arme à une main ou deux mains, ciel il vous sera même possible d'effectuer une parade suivie d'une riposte pour des dégâts supplémentaires dans le cas où vous parviendrez à saisir le bon moment.
Vous prendrez aussi connaissance de la mécanique de la fiole d'Estus, grande alliée de vos périples elle vous servira à vous soigner au cours du jeu, celle-ci pouvant être améliorée pour accroître son efficacité.
Ni une ni deux, voilà que vous apprendrez en très peu de temps les sensations d'inquiétude et de stress à la rencontre d'ennemis puissants - ou boss -, la frustration de recevoir des coups d'une multitude d'ennemis suite à une erreur de votre part. Car oui, Dark Souls n'est pas un hack & slash, c'est un action RPG où vos actions ont des conséquences, foncer tête baissée causera sûrement votre mort certaine et de devoir retourner au lieu de votre mort si vous espérez seulement récupérer les âmes récoltées auparavant.
En parlant des âmes, celles-ci s'obtiennent en tuant des ennemis, elles vous permettent une fois à un bonfire - les checkpoints du jeu, en somme - de monter de niveau, et c'est là que le jeu prend une ampleur plus intéressante dans ses mécaniques, en effet vous pourrez monter différentes statistiques qui définiront votre personnage, votre "build" en quelque sorte. Ce jeu vous permet d'être ce que vous souhaitez, ce qui vous rend le plus confortable, même si vous décidez d'une classe à la création de votre personnage, c'est la façon dont vous répartirez vos âmes qui sera gage de qui vous êtes et de comment vous jouez. Attention cependant à ne pas aveuglément déposer vos points car il ne vous sera pas possible de faire marche arrière, certaines statistiques s'avérant inutiles par rapport à d'autres bien plus vitales !
Dark Souls n'est pas une épopée uniquement par les landes que vous traverserez, c'en est aussi une par son gameplay qui vous pousse à apprendre, à vous surpasser. Les ennemis qui vous terrifiaient jadis sont les farces de maintenant. Les boss sur lesquels vous succomberez, source de frustration intarissable et peut-être de multiples pauses deviendront une fontaine de satisfaction une fois leur trépas sous vos coups avisés.
En effet, le jeu est dur, il peut aussi être cruel mais il est majoritairement juste car vous devrez apprendre de vos erreurs, vous devrez vous mettre en tête que la mort n'est pas une fin mais une issue pour vous perfectionner et malgré vos moments de rage vous reviendrez pour réussir et vous serez fiers de vous car il n'y a meilleure réussite que celle où l'on affronte ses obstacles.
Le gameplay de Dark Souls est riche, il peut-être rebutant au début mais une fois que vous l'aurez adopté, vous comprendrez que tout a été fait pour une raison, qu'il a été mûrement réfléchi. L'intérêt n'est pas vous rendre fou de colère mais de vous offrir la joie d'avoir vaincu.
Je pense avoir assez parlé du gameplay de Dark Souls qui mérite qu'on le découvre par soi-même plutôt qu'à travers une critique. Passons au level design qui saura sublimer vos pas de damné à travers les ruines de Lordran.
Une fois le tutoriel passé, vous quitterez l'asile pour atterrir dans ce qui est considéré comme le hub, le Sanctuaire de Lige-Feu (Firelink Shrine en anglais) et c'est ici que vous vous heurterez à plusieurs chemins possibles, certains observateurs chercheront les objets qui traînent ici et là avant de quitter les lieux et s'aventurer là où ils le souhaitent. Certains auront la chance de prendre le bon, d'autres auront la désagréable surprise en tentant d'autres voies de se retrouver sur des zones - bien qu'accessibles à tout niveau - beaucoup trop dures pour eux à leur niveau actuel. Et c'est là l'une des beautés du level design, vous pouvez décider d'où vous allez dans les débuts du jeu et vous découvrirez au fil de vos aventures que nombreux chemins se croisent, vous découvrirez des raccourcis, des chemins alternatifs.
Le level design a été pensé pour que vous ayez l'impression d'être un étranger sur une terre où vous n'êtes pas le bienvenu, il s'agit d'un monde se mourant, désireux que la première flamme soit embrasée de nouveau. C'est un environnement hostile mais pourtant pas moins fascinant.
Des murs illusoires aux échelles vous permettant de retrouver aisément votre précédent bonfire - ou de revenir plus rapidement au lieu de votre mort - votre curiosité sera satisfaite si tant est que vous êtes en mesure de tenir tête au bestiaire varié patientant pour vous occir inlassablement.
Le level design est aussi très varié, même s'il s'agit d'un monde en proie à la ruine, vous aurez par de multiples occasions des émotions tout aussi riches, qu'il s'agisse d'une crainte accrue en foulant pour la première fois les profondeurs ou blighttown (que cet endroit soit damné) ou d'une extase totale en posant votre mire sur Anor Londo pour la première fois.
Au fil de votre péril vous viendrez naturellement à vous demander à quoi pouvait bien ressembler le royaume de Lordran durant son âge d'or...
C'est ce qui m'amène à la partie suivante, une partie qui pourra mettre en désaccord certaines personnes. Pour certains, le lore de Dark Souls sera problématique non point pour sa richesse mais surtout à cause du fait que vous n'aurez pas des conteurs ou autres éléments pour vous hurler à voix haute ce que vous devez savoir du lore.
Il est vrai que vous rencontrerez divers PNJs au fil de vos aventures mais il vous sera primordial de lire les descriptions des objets que vous obtiendrez car ceux-ci révèlent des points importants du lore très riche que détient Dark Souls.
Par ailleurs, en parlant des PNJs, vous aurez l'occasion tout de même de rencontrer autre chose que des carcasses sans aucun souvenir de leur passé, qu'il s'agisse du brave Siegmeyer de Catarina, le chevalier vêtu d'une épaisse armure faisant penser à un oignon gigantesque, ou même de l'incandescent Solaire d'Astora désireux d'être aussi lumineux que l'astre solaire. Vous trouverez bien des lurons au fil de vos aventures, il n'y aura pas non plus de quêtes avec des marqueurs comme dans un Skyrim, vous devrez chercher et comprendre ce que tel ou tel PNJ désire faire et il arrivera que vous ne fassiez pas les bonnes choses ou omettiez simplement une rencontre fatidique qui vous empêchera de poursuivre leur quête.
N'ayez cependant crainte car le jeu disposant d'une rejouabilité par ses builds, mais aussi son New Game +, vous aurez tout naturellement la chance de découvrir les pans du lore que vous auriez manqué durant votre premier parcours.
Il y a un quelque chose de fascinant dans ce lore qui saura vous déprimer à souhait à bien des occasions. Il n'y a pas que des joyeux lurons dans Dark Souls, vous l'aurez compris, et il ne s'agit pas non plus d'une histoire manichéenne où les frontières du bien et du mal sont définies aussi clairement que le soleil et la nuit.
Vous assisterez à la transformation en carcasse de certains ayant abandonné, vous verrez que ceux ayant l'air sympathiques et méritant votre confiance sont peut-être des créatures à la moralité inférieure à ces boss que vous redoutez et sur lesquels vous avez longuement crié.
Oui, vous aurez de la pitié pour les boss. Vous serez même triste par certaines occasions, les joueurs assidus de Dark Souls sauront de qui je parle mais je tairai les noms pour vous laisser savourer tout ça. Tous les boss ne sont pas forcément des incarnations du mal au désir de détruire le monde et de gouverner, vous apprendrez même que certaines abominations sont simplement des victimes d'un sort qu'ils n'ont pas choisi. Ce monde est injuste, il se meurt, vous êtes plongé dans la peau d'un Mort-Vivant choisi alors qu'il n'en est rien car en effet, beaucoup se sont essayé avant vous, pensant être le fameux Mort-Vivant choisi qui fera jaillir les flammes de nouveau. Nenni. Vous en êtes parmi tant d'autres et les fantômes des joueurs que vous croiserez (si tant est que vous jouez en ligne) renforceront ce sentiment.
Dans l'histoire du jeu, vous êtes le mort-vivant qui aura réussi à embraser les flammes ou qui les laissera s'éteindre tout comme un autre aurait pu l'être à votre place. Tel est le lore de Dark Souls, il n'a pas besoin de crier ses mérites par-dessus les toits, il n'a besoin que de votre attention pour le comprendre.
Bien entendu, cela ne convient guère à tout le monde et c'est bien normal, nous ne sommes pas tous pareils, pour ma part j'ai adoré et j'adorerai toujours ce pan du jeu.
Voilà qui, je pense, peut clore cette critique de Dark Souls. On pourra croire que je suis biaisé dans mon jugement mais ce n'est pas le cas, j'ai tendance à être colérique et à me plaindre des embûches que je trouve sur mon chemin et pourtant, malgré les doutes et les crises, je me suis accroché et ce jeu s'est révélé être un coup de cœur que j'aurais souhaité avoir bien avant.
Je n'ai franchi le cap il n'y a que quelques semaines seulement et déjà je souhaite pouvoir retourner dans le temps et redécouvrir le jeu comme à ma première fois. Ceux qui hésiteraient à se lancer, n'hésitez plus, tentez. N'ayez pas honte si vous n'accrochez pas, cela peut arriver, mais donnez la chance à ce jeu de vous séduire ou de confirmer votre aversion.
Serez-vous une carcasse ayant abandonnée tel le Guerrier découragé du Sanctuaire ? Ou deviendrez-vous l'élu qui réanimera les braises de la première flamme ? Déciderez-vous de les laisser succomber ?
C'est à vous d'en décider.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 10 juil. 2019
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9 j'aime
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3
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Par
le 10 juil. 2019
9 j'aime
En plusieurs point très bref : - Vous avez déjà fait Dark Souls et avez encore le jeu ? Passez votre chemin, c'est du foutage de gueule même à 20€ (rappelez vous que la Skyrim Special Edition était...
le 11 juin 2018
7 j'aime
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