Sans mentir, Darkest Dungeon a tout du jeu indépendant de l'année. En bêta depuis début 2015, le studio Red Hook n'a cessé d'agrémenter son jeu de mises à jour et de contenus, de rééquilibrages et de débogages et ce pendant toute la durée de cette pré-sortie. Et le plus beau, c'est que ça continue encore aujourd'hui. Mais Darkest Dungeon, avec sa dernière update "Everything Burns", a atteint le dernier stretch goal de son kickstarter et le jeu est désormais complet, malgré les promesses des développeurs d'en ajouter encore plus. Il est temps d'ouvrir la bête en deux pour enfin voir ce qu'elle a dan le ventre. Préparez vous pour une difficulté intolérable, une ambiance incroyable et un jeu qui vous roulera sur la gueule pendant des heure. Vous êtes prévenus.
Une virée en enfer
Vous aimez Lovecraft? Moi aussi! On a tellement de choses en commun! Darkest Dungeon se distingue de prime abord par son esthétique très (trop?) inspirée du mythe de Cthulhu et ses dérivés. Tentacules, hommes-cochons, runes mystico-mystifiantes, déments accusateurs et j'en passe. Les "héros", les personnages que vous dirigez, ont tous des classes qui ont soit un rapport avec la lumière divine, soit avec la mort. Oubliez donc le guerrier, le prêtre et toutes ces broutilles. Ici on parle de Croisés en armure rutilante, de Pilleuses de tombes encore infectées par les dépouilles des cadavres et d'Abominations effroyables. Le mieux dans tout ça? Des décors à tomber, des musiques excellentes, un narrateur que vous aurez envie d'épouser et vous avez une des meilleures ambiances jamais vue dans un jeu vidéo.
Vous allez pleurer
Vous aimez la difficulté? Moi aussi! On a tellement de choses en comm.... Bref. Darkest Dungeon est effectivement un jeu impitoyable. Il est parfois injuste dans sa difficulté, voire même sadique. Mais tout cela sert à l'ambiance du jeu, l'impression à chaque fois que l'on part en quête que c'est peut être la dernière fois que l'on voit Hubert de Montmirail, fidèle croisé niveau 5 (oui...). Vous êtes de toute manière de base plus forts que les monstres que vous rencontrez. Vous êtes souvent plus nombreux, mieux entraînés, mieux équipés. Mais un enchaînement de critiques sur un personnage, et c'est la quasi-mort assurée. Le jeu instaure un système de mort permanente, quand un personnage meurt, il disparaît pour de bon. Et impossible de charger une sauvegarde précédente, le jeu sauvegarde automatiquement à chacun de vos mouvements. Cela rend les prises de décisions extrêmement importantes, d'autant plus qu'il y'a trés peu de moyens de se soigner hors-combat. Et c'et ce qui fait tout le sel du jeu, que ça plaise ou non.
Pas de stress, y'a.... Ah beh nan en fait
Vous aimez le stress? Ouais nan moi non plus.... La grande particularité de Darkest Dungeon, c'est d'avoir instauré une gestion du stress sur les personnages. Le stress augmente de différentes manières: laisser la lumière de sa torche basse, subir des attaques de stress, tomber dans des pièges, la famine, etc... Une fois arrivé à 100 points de stress, un personnage rentre en mode "résolution". Il gagne alors une affliction, ou parfois mais très rarement, il peut gagner un buff. Les afflictions sont nombreuses et sont du genre masochistes, irrationels, craintifs, etc... Cela affecte tout le groupe, même les non-affligés, et peut changer l'issue des combats en faisant passer un tour au personnage, s'infliger lui même des dégâts ou bien même lancer une attaque aléatoire. A 200 points de stress, la crise cardiaque vous guette. Il est possible parfois d'y survivre mais la prochaine vous sera fatale. La gestion du stress est primordiale. Si vous n'apprenez pas rapidement à la gérer, vous n'irez pas bien loin dans le jeu.
Mais c'est un jeu de gestion en fait?
Tout juste, Auguste. Darkest Dungeon a deux dimensions: la dimension rpg/stratégie dans les donjons, et la dimension gestion avec le hameau. Le hameau vous permet de soigner le stress de vos héros, améliorer leur équipement, leurs capacités, etc... Touts les bâtiments s'améliorent par la récupération d'héritages dans les donjons, mais pour les utiliser, vous devrez payer en monnaie sonnante et trébuchante. Gestion du stress, de votre groupe, de votre argent, votre héritage. Y'a du boulot. Heureusement, il y'a les événements de hameau, qui vous aideront la plupart du temps à gérer tout cela, en rendant gratuite une amélioration de bâtiments ou soigner toutes les maladies gratuitement, par exemple. Trés complet donc.
**Bon tu conclus? **
En conclusion, Darkest Dungeon est un rogue-like extrêmement gratifiant. Sa progression est lente et routinière mais on y avance avec plaisir, pas à pas, prudemment. Une véritable bouffée d'air frais dans le monde du jeu indé, et il était temps. Si vous aimez Lovecraft, les rpg old-school ou tout simplement le jeu vidéo, Darkest Dungeon est absolument fait pour vous. Son côté trop aléatoire peut être rebutant mais vous apprendrez trés vite à surpasser tout ça et devenir le véritable ennemi dans ces donjons maudits.
WE ARE THE FLAME!