La Mort vient pour nous tous
Le retour de War… ah non, il est dans la mouise après avoir tué tous les humains de la Terre. Du coup, quand on a des problèmes, c’est qui qu’on appelle? Oui, la famille. En l’occurrence, le frère de War, Death (pour rester dans la logique des quatre cavaliers de l’Apocalypse).
Darksiders 2 commence avec un résumé du premier en comic animé du plus bel effet, un procédé utilisé à la place des cinématiques et témoignant des origines « comicienne » de Darksiders en effet le dessinateur Joe Madureira (une star) est designer sur le jeu. Par la suite, on prend en main Death pour un prologue-tutoriel sympathique aboutissant à un combat contre un boss permettant de marquer une rupture avec le premier. Toutefois rupture s’il y a, elle est uniquement à ce niveau car le reste ne change pas.
On retrouve les mêmes sensations en incarnant Death qu’avec War sauf que le nouveau héros semble moins lourd et plus rapide. Par contre, je préfère largement War niveau charisme mais ce sera au goût de chacun. Le soft n’oublie pas non plus l’humour noir du premier, ni la grandiloquence des décors permettant largement de compenser les graphismes un peu datés. Parfois, j’étais tellement sur le cul devant les environnements que je m’arrêtais une minute, le temps de tout admirer (mention spéciale à la Forge avec son marteau géant) ou la Terre détruite. Le look du bestiaire est renversé, certains monstres sont tellement détaillés qu’on voudrait pouvoir mettre sur pause pour les admirer et miracle, ce sont rarement les mêmes qui reviennent. Il n’y a pas à dire, les gars de Vigil se sont surpassés.
Pour ceux n’ayant jamais joué au premier épisode, je vous encourage fortement à vous le procurer avant de jouer à Darksiders 2. Le jeu se rapprochant le plus de Darksiders n’est pas God of War mais bien The Legend of Zelda. Comme pour les aventures de Link, Darksiders laisse le joueur découvrir un monde à base de donjons aboutissant systématiquement à des boss démentiels. D’ailleurs ce deuxième épisode en offre un tellement immense que ça donne un duel épique à la Shadow of the Colossus.
Le gameplay se rapproche aussi du jeu de Nintendo en donnant la possibilité de cibler les ennemis qu’on veut affronter et d’utiliser des pouvoirs permettant de bien dépanner par moments comme le flingue/lance-pierre. Les énigmes sont aussi comparables avec de nombreux puzzles à résoudre. Mais là où le jeu est supérieur à Zelda, c’est dans ses combats où la multitude de combos/compétences disponibles offre des duels se ressemblant rarement avec une profusion d’effets visuels sans jamais nuire à la lisibilité (un tour de force). On pensera naturellement à Bayonetta/Devil May Cry/God of War. Grâce à l’aide de votre compagnon (un corbeau) permettant de vous indiquer le chemin à suivre, vous éviterez de tourner en rond dans les énormes donjons (un procédé souvent utilisé pour augmenter artificiellement la durée du jeu).
On pourrait s’arrêter là et ça serait déjà pas mal mais, mais… ce n’est pas tout. Le gameplay à base de puzzles est tout simplement prodigieux rappelant Soul Reaver: il vous faudra utiliser de multiples outils comme un vous permettant de vous scinder en deux ou un autre rappelant Portal sans oublier le voyage dans le temps! Ce panel est tout simplement prodigieux et évite à merveille la répétition de s’installer (c’est simple, les vingt heures pour boucler le jeu passent à une vitesse). Toutefois la plus grosse surprise concerne un passage où le jeu se transforme en ersatz de Gears of War, moins abouti certes mais l’idée est géniale! On se demande ce que vont bien pouvoir inventer les développeurs pour le troisième épisode.
D’ailleurs, on récupère une composante RPG plus poussée notamment avec une personnalisation d’équipements directement récupéré des Hack and Slash à la Diablo. On fait des combats, on récupère une nouvelle arme ou pièce d’armures et on l’équipe, etc… Je ne vais pas vous faire un plan non plus. Notons aussi un arbre de compétences vous laissant le soin de choisir vos pouvoirs.
Le bât blesse au niveau du scénario beaucoup plus confus et moins soigné que le premier. C’est à peine s’il ne passe pas au second plan, se contentant de nous refiler une succession de donjons sans jamais vraiment s’intéresser à l’intrigue. Quel dommage surtout vu la qualité de celle du premier. Un autre point négatif concerne la fin étrangement bâclée: un boss trop facile et un final très court renvoyant à celle du premier. On reste là à regarder le générique et à se demander mais à quoi sert cet épisode narrativement parlant? Quel dommage, Darksiders 2 a frôlé le summum du genre.
Pour les joueurs de la version PC, vous risquez d’être horrifié par les nombreux bugs du jeu. Heureusement, la mise à jour a permis de régler les plus dommageables (comme la suppression de sauvegarde) même si certains mineurs subsistent toujours. Malgré tout, graphiquement la version PC est au-dessus des versions consoles rien qu’avec la résolution de l’écran toutefois il ne s’agit que d’un simple portage des versions consoles donc pas d’option graphique. Manette indispensable aussi sinon vous allez en chier par moments surtout en difficile.
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