Énième Shooter dans un monde ouvert avec des zombies à buter, des camps ennemis à nettoyer, du craft et des objectifs secondaires par dizaines. Sur le papier, Days Gone a l'air d'un jeu pondu par des costards-cravates qui ont entassé tous les trucs qui marchent en ce moment pour en faire ce qui pourrait être le jeu le plus bancal de ces dernières années. Le résultat est tout autre.
En effet, si on arrive à lui pardonner le manque d'originalité dans les idées que Days Gone pioche ici et là, on se rend rapidement compte que le jeu prend le temps de digérer toutes idées pour les intégrer intelligemment à son univers.
Le monde ouvert est justifié et a du sens. La carte, par sa petite taille, est plutôt plaisante à parcourir : on prend rapidement connaissance des coins dangereux à éviter (horde, camps ennemis, ponts ou routes démolis).
Le craft est également légitime : dans un monde post-apo où la société semble avoir disparue, la capacité à crafter de notre héros ne semble pas n'être qu'un choix paresseux de game design pour occuper le joueur bêtement.
Sans vraiment être un survival horror, le jeu sait nous confronter à des situations difficiles et nous pousse à fouiller chaque cadavre ou voitures accidentées en quête de loot ou d'essence qui nous permettrait d'atteindre le prochain camp allié sans encombres.
Les zombies (ou mutants) de Days Gone savent nous surprendre par leur variétés. En effet, on abordera le combat complètement différemment selon le monstre en question. Ce n'est pas ce qui va redéfinir le genre, mais mêlé aux autres éléments du jeu, on se retrouve avec un cocktail très séduisant.
Contrairement à ce que pourrait croire l'ami Deacon St. John, tout n'est pas que recyclage. Plusieurs très bonnes idées plus ou moins originales viennent pimenter l'expérience.
- La moto et la gestion de l'essence.
- Les hordes. Ces zombies sont très faible, mais pas si bêtes. Aligner un groupe de dix mangeurs de cerveaux n'est déjà pas une mince affaire, mais quand on tombe sur une horde de plusieurs centaines de ces freaks, mieux vaut être bien préparer.
- La stratégie : un bien grand mot pour ce que je cherche à définir, néanmoins, les hordes étant ce qu'elles sont, sans un minimum de jugeote, on se retrouvera très rapidement enseveli par les mutants. La pose de pièges et l'utilisation des distractions sont deux atouts indispensables pour venir à bout des multiples hordes.
On fera aussi bien attention à l'heure qu'il est avant de prendre la route, les mutants étant bien plus présent la nuit.
- Les camps alliés et le système de confiance incite le joueur à s'impliquer dans les missions secondaires pas toujours très intéressantes, mais qui permettent de débloquer un arsenal puissant ainsi que des améliorations pour la bécane.
Dans les qualités moins originales mais non négligeables, on remarquera une écriture des personnages et des dialogues soignés, ainsi qu'une très bonne bande-son, parfois mélancolique, tragique ou oppressante.
Malgré un final très décevant, une réalisation technique affreuse et un manque de finitions général, Days Gone est un très bon jeu dont une quantité de joueurs passera à côté faute d'un bon accueil critique.