Dead Cells
7.8
Dead Cells

Jeu de Motion Twin et Sébastien Bénard (deepnight) (2018Nintendo Switch)

L’histoire de Dead Cells commence alors que, dans une sorte de geôle où gît un cadavre de géant, une espèce de masse verdâtre informe tombe du plafond et… Vient se loger dans le corps d’un autre défunt proche de celui du géant. Le corps prend ainsi vie, et tout de suite après une guerrière vous informe que votre âme a enfin retrouvé votre corps décapité. Ainsi, notre héros anonyme ne peut plus parler (mais ses pensées nous serons confiées à maintes reprises durant l’aventure) et doit tenter de s’échapper de ce château étrange.


Très vite, vu la difficulté du soft de Motion Twin, vous allez mourir et revenir au point de départ. Oui, le jeu est un Rogue-Like, c’est-à-dire chaque game-over vous obligera à recommencer du début. Évidemment, le château où vous êtes coincés est comme ensorcelé et votre progression dans ses salles ne ressemblera jamais à la précédente. Notre mort-vivant a donc fort à faire pour s’échapper et devra récupérer moult Cellules Mortes (Dead Cells, donc) à confier à un certain Convoyeur en échange de nouvelles capacités permanentes. Il n’y a que comme ça que le protagoniste pourra avancer dans ce lieu maudit et découvrir la vérité qui s’y cache…


Dead Cells peut se targuer de posséder un gameplay à la fois complet, riche et nerveux. Chaque touche de la manette a son utilité : Select affiche la map, Start le menu et le joystick/D-Pad servent à se diriger. Les touches lettrées, elles, servent à… Survivre et occire ! En effet, notre âme errante peut s’équiper de deux armes principales parmi une grande variété (arbalètes, épées longues, doubles-lames, marteaux etc) ayant souvent des effets secondaires dévastateurs. La touche B sert à sauter et passer à travers les plates-formes, tandis que le A sera votre meilleur allié dans ce jeu puisqu’elle est associée à l’esquive. Et croyez-moi, vu la difficulté de Dead Cells, vous avez intérêt à savoir vous en servir !


Car en effet, le titre se veut non seulement Rogue-Like mais également Souls-Like, c’est à dire que le jeu est exigeant mais pas injuste et si vous mourrez, ce sera généralement parce que vous avez été trop impatient, trop présomptueux. Les ennemis sont puissants et certains peuvent largement vous tuer en deux coups. Heureusement, au cours de chaque traversée du château, vous trouverez des items pour améliorer santé et dégâts. Il y aura entre chaque zone un lieu de repos où vous pourrez troquer vos cellules, acheter des mutations bien utiles et regagner votre santé.


Sachez être patient et attendez vous à mourir encore et encore… Votre persévérance vous octroiera de nouvelles compétences et vous pourrez aller toujours plus loin à chaque recommencement… Enfin, si vous n’êtes pas trop sûrs de vous !


Les français de chez Motion Twin ont bien compris que lorsqu’il s’agit de jeux indés, les graphismes en pixel art ont la côte lorsqu’ils sont bien réalisés. Ainsi, Dead Cells adopte ce format et cela lui réussit clairement. Le jeu est beau, vivant et fourmille de détails. Les jeux de lumière et d’ombres sont impeccables, les effets spéciaux liés à vos coups et aux éléments sont crédibles, les décors parfois à couper le souffle… Bref, là aussi le soft s’en sort très bien. En plus de ça, certains éléments du décor réagissent à votre passage même si vous ne faites que les effleurer, de quoi largement augmenter l’immersion. Les développeurs ont vraiment réalisé ce jeu avec amour, et cela se voit.


Au niveau de la bande-son, nous avons droit à des musiques d’ambiances qui ne sortent pas vraiment du lot, en revanche chaque zone possède la sienne qui s’accorde avec le type de lieu que l’on traverse. Les boss ont aussi leur thème, rythmé et imposant, à l’image de la puissance de ces ennemis qui vous donneront du fil à retordre. L’équipe en charge des bruitages n’y est pas allé de main morte non plus, puisque chaque ennemi a ses propres cris et râles, chaque objet du décor avec lequel on peut interagir produit des sons bien reconnaissables et crédibles.


Si vous comptez ne serait-ce que terminer le scénario de Dead Cells, sachez que vous en aurez pour de très nombreuses heures. La progression empruntant à la fois à Rogue, Castlevania et Dark Souls, autant vous dire que cela va combiner du die & retry, de la recherche et de la concentration. Vos virées dans le labyrinthe peuvent durer 5 minutes comme 2h, mais comme vous allez en faire par paquets de douze, vous en aurez pour votre argent. Le jeu est très long à terminer, sachant qu’en plus chaque zone possède des portes optionnelles qui se ferment définitivement si vous ne rushez pas le jeu (mais se rouvrent après chaque mort).


En outre, un mode « Défi Quotidien » vous permettra de traverser un labyrinthe unique dans le but d’obtenir certaines nouvelles récompenses pour le jeu principal. Bref, avec tout ça et si vous comptez par exemple obtenir toutes les Dead Cells du jeu, vous pourrez compter sur des dizaines et des dizaines d’heures d’amusement.


Long, beau, difficile, complet, prenant, tant d’adjectifs pour qualifier le dernier né de Motion Twin. Si le genre Rogue-Like ne vous effraie pas, foncez sans hésiter sur cette petite perle. On notera un certain manque de variété dans la progression liée au statut du jeu cependant Dead Cells reste malgré tout l’un des meilleurs jeux indé de 2018 et on ressent tout l’amour des développeurs pour le soft au fur et à mesure que l’on progresse et ce même dans les petits détails inutiles mais tellement indispensables. Puis surtout, le jeu s’accorde parfaitement avec la Switch en mode portable et sa politique liée aux petites sessions de jeu. On peut passer des heures d’affilées sur Dead Cells, comme on peut choisir de ne faire qu’un seul run de temps en temps, chacun y trouvera son bonheur !

Iblis
8
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le 29 août 2018

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Iblis

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