Cette sorte de beat them all bac à sable au pitch scénaristique non sans rappeler celui d'un certain film de Romero est jouissif comme pas deux ! Ce fut un gros coup de coeur pour moi à l'époque et c'est d'ailleurs le jeu qui m'avait fait acheter la 360 à noël 2006. C'est un immense défouloir bien burné et gore assez difficile d'accès avec des mécanismes de jeu old-school mélangeant BTA/Survival/Rogue-lite/Hack and slash donnant tout son charme à ce titre inclassable.
La variété dans l'armement est énorme et était peut être l'argument marketing principal du titre. Les boss sont mémorables (mention spéciale au clown psychopathe qui jongle avec ses tronçonneuses ou au mec sanguinaire à la machette dans le magasin de jardinage). J'aime bien le fait qu'on sente que ce sont tous des gens ordinaires qui ont complètement péter les plombs... D'autant qu'ils ne sont pas placés aléatoirement dans la malle, ils occupent tous un rôle et une fonction propre en rapport à l'endroit où ils sont.
Il y a du challenge avec ce gameplay assez rigide en soi mais très riche et évolutif avec ce côté RP. Nous avons donc un Frank West de plus en plus réactif et rapide au fil de la progression, ce qui donne au jeu un vrai sentiment d'accomplissement. La rigidité de la jouabilité fait aussi que ce jeu était assez stressant par rapport à ça et au fait que l'on était timé et qu'on pouvait donc louper des missions intéressantes dans le jeu. C'est pas mal comme idée et ça renforce la rejouabilité. D'ailleurs cet impératif de temps nous oblige aussi à bien assimiler et apprivoiser ce très bon level design du centre. Donc c'est vraiment une bonne idée à tous les niveaux.
Aussi je trouve que c'est un jeu avec une ambiance particulière assez inimitable que l'on ne retrouve pas ailleurs avec sa petite musique d'ascenseur, son côté old school dans son gameplay, sa mise en scène et son écriture corosive satirique/parodique vraiment réussie, sa difficulté, ce savoureux mélange de stress et de chill, sa DA que j'aime particulièrement avec ces couleurs chaudes et son chara design particulier... Tout ce cocktail d'idées et d'influences nous rend un jeu avec une vraie identité et c'est sans doute la raison pour laquelle il m'a autant marqué. On a le sentiment de jouer à une oeuvre de Romero croisée avec du Evil dead ou même avec un soupçon de Brain dead. On est vraiment dans cette vibe là avec ce jeu et je n'en vois pas 50 des jeux de ce style aussi réussis.
J'aime bien la mécanique qui consiste à prendre des photos sensationnalistes pour gagner de l'expérience et monter en niveaux. C'était assez original et drôle.
Par ailleurs les capacités de la Xbox 360 étaient déjà bien développées avec ce jeu qui pouvait afficher des centaines de zombies simultanément à l'écran le tout avec une fluidité exemplaire. Mémorable !
Au rang des seuls vrais défauts que j'ai trouvés au jeu il y a l'I.A des PNJ vraiment perfectible et les combats de boss en eux mêmes qui ont très mal vieillis au niveau gameplay. Pour tout le reste pas grand chose à reprocher au jeu mise à part ces temps de chargement trop longuets...Il y a peut être aussi le fait que l'utilisation des armes à feu n'est pas viable du tout mais ça j'ai l'impression que c'est voulu pour te forcer à te servir des autres armes comme les armes blanches...
Bien plus qu'un simple défouloir bac à sable c'est un jeu trop rare plein d'auto-dérision et dénonciateur de pas mal de choses. Dénonciateur de la société de consommation du Pays de l'oncle Sam, du côté sensationnaliste de la profession journalistique... Chaque boss dénonce un travers et un maux propre aux États unis. Le bûcheron parle du stress post traumatique des vétérans de la guerre du Vietnam, le trio de snipers le fanatisme et le patriotisme exacerbé de la famille américaine moyenne, le gourou de la secte le sectarisme religieux, la flic lesbienne obèse l'abus de pouvoir des forces de l'ordre, l'armurier barbu à la gâchette facile quant à lui la libre circulation des armes, l'anti-communisme primaire de pas mal de boss de la licence... Il faut lire entre les lignes dans Dead rising. C'est un jeu beaucoup plus fin et subtil qu'il n'y paraît.
C'est un excellent huis-clos avec une vraie liberté d'approche dans l'exploration du centre commercial (le game-design évite au maximum les scripts à la con). Une pure oeuvre ludique avec un degré d'interaction dingue et un moteur physique fendard et très poussé pour son époque. Un jeu souvent incompris et sous-estimé qui n'aura pas eu un succès (critique comme commercial) assez important au vu du niveau qualitatif du machin et du fun qu'il procure.
N'écoutez pas les critiques de ceux qui saquent le jeu alors que c'est avant tout leur niveau bidon qui est à remettre en cause. Ce n'était pas du tout un jeu casual et c'est ça qui fait sa grande force. Le jeu est largement jouable et beaucoup critiquent certains points qui font pourtant la force de ce jeu, comme le système de sauvegarde old-school qui ajoute pourtant une vraie oppression inhérente à un survival en huis-clos. Beaucoup ne se sont pas rendu compte du travail colossal abbatu par les équipes de Capcom sur cette petite perle.
L'un des jeux le plus important de ma vie de gamer.