Dead Space 2 est loin d'être un mauvais jeu.
L'intro, déjà, est dingue. Sans doute l'une des plus frénétiques de ces dernières années. L'interface, toujours aussi bien gérée (les hologrammes pour la sélection des armes, l'apparition des messages audios ou écrits venus de Bioshock) ne perturbe pas l'immersion. Par rapport au premier volet, Clarke se fait plus maniable - ce qui est peut être gênant puisque la rigidité du personnages contribuait grandement au sentiment d'infériorité face aux Nécromorphes.
N'empêche, la déception est - pour ma part mais je sais que certains seront ravis - énorme.
La licence, qui avait réussi à redonner au genre survival/horror ce que les ténors (Silent Hill, Resident Evil) avaient oubliés, commet les mêmes "erreurs" que ses mentors : tendre vers l'actionner.
Attention, en tant que jeu d'action Dead Space 2 est assez bon. On a du script à la Half-Life, on pille sans vergogne l'esthétique de Bioshock, la réalisation est impec'. Ca marche du tonnerre une bonne partie du jeu.
Mais les amoureux du premier peuvent passer leur chemin : ils n'éprouveront pas ce sentiment d'étouffement, la peur viscérale d'être un futur steak potentiel tentant de se tailler d'un vaisseau condamné. Le bon Isaac est devenu un putain de gun fighter, certes névrosé comme pas deux, mais investi d'une quête foutant en l'air toute empathie.
Choses plus énervantes : le fan service (vas-y que je te resserre du Ishimura), le calque trop parfait sur Half-Life et Bioshock ( ce qui était, dans le premier, davantage de l'ordre de l'inspiration, commence ici à pomper l'air) et un level design atroce. Qu'est donc devenu Dead Space, bordel à cul ? Un simple enchaînement de couloir. Une porte, des streums, une porte, des streums, une porte, un décor, des cons d'humanoïdes tellement nombreux qu'ils en deviennent banales, une porte, des streums vraiment méchants, une sauvegarde. Ultime preuve de mauvaise direction, la scène finale, par ailleurs archi pompée à droite à gauche, le doigt collé sur la gâchette droite.
Merde, c'était si bon d'être faible.