Imparfaite diablerie

Devil May Cry 3: Dante's Awakening [Special Edition] (qui constitue en réalité une préquelle : les événements se déroulent avant le premier jeu) est un bon beat'em all, mais loin d'être sans défaut.

Les cutscenes sont ultra réussies, avec des scènes d'action qui envoient du lourd. Le charisme de Dante, qui devient avec cet épisode le frimeur ultime aux frontières de la malaisance (il était beaucoup moins exubérant dans le premier et carrément impassible dans le 2ème) porte le jeu sur ses épaules. Le gameplay est satisfaisant et agréable, c'est un plaisir de jongler avec les vagues de démons et la difficulté est parfaitement dosée. La caméra laisse parfois à désirer mais rien de trop gênant, ce n'est globalement pas un problème. Il y a plusieurs styles de combat disponibles, mais je suis resté avec le style du Trickster toute la durée de l'aventure. Le port Switch sorti en 2020 offre la possibilité de changer de style à la volée en plein combat, mais ce n'est pas possible avec les versions précédentes.

La dernière partie du jeu souffre de problèmes de rythme en prolongeant artificiellement la durée de vie, notamment avec un chapitre boss rush totalement redondant (je déteste quand les boss déjà vaincus sont flemmardement recyclés), tandis que certains ennemis (les pièces d'échec) ne sont pas franchement très intéressants et font plus office de sacs à PV qu'autre chose. Certains environnements sont également un peu trop recyclés tout au long de l'aventure.

Le boss qui précède le boss final est carrément laid et n'est pas très intéressant non plus, heureusement le vrai boss de fin est réussi. La musique que l'on entend pendant les combats (hors boss) est la même pendant presque tout le jeu, elle est uniquement remplacée pour les derniers chapitres par "Divine Hate", un morceau qui possède une deuxième partie sublime à partir de 2:52, mais que l'on n'entend jamais étant donné que les combats se finissent en général avant.

Après avoir fait les 3 premiers titres, je dirais que jusqu'ici Devil May Cry est une série expérimentale qui se cherche, avec de très bonnes choses mais également un manque de finition et de cohérence globale qui empêche d'en faire quelque chose d'incontournable.