J'ai fait avec ce Devotion la même erreur qu'avec Detention, celle de m'attendre à un survival-horror (bon pas non plus à un Resident Evil, mais je pensais que ça allait être un truc du genre Amnesia ou similaire), alors qu'en réalité c'est à nouveau quelque chose de beaucoup plus tourné sur le narratif, et avec l'horreur seulement comme thème et non comme mécanique de gameplay (y'a bien quelques objets à utiliser mais bon, c'est anecdotique).
Bref, maintenant qu'on sait qu'on est ici beaucoup plus dans un "Gone Home" que dans un "Outlast", qu'est-ce que ça vaut ?
Pour ma part, sans aller jusqu'à dire que je me suis amusé (ça reste de l'exploration de pièces d'appartement hyper basique à rythme d'escargot ^^), j'ai trouvé qu'arrivé au bout, ce que voulait faire ce jeu fonctionnait.
Car au début je me disais "pff c'est quoi ces fantômes à deux balles, ils peuvent me faire mal ou pas ? Faudrait savoir ^^... Mais du coup quand on se rend compte au fur et à mesure qu'on est pas là pour les affronter mais plutôt simplement pour témoigner de l'esprit tourmenté d'un personnage, ça va du coup je passe l'éponge sur le coup des fantômes-jumpscare dégueulasses, car ils sont dans ce cas présent justifiés.
Je trouve que l'ambiance est très bien rendue, le scénario qu'on découvre au fur et à mesure est intéressant, j'ai bien aimé aussi se retrouver immergé dans une histoire qui se passe à Taïwan (car j'en ai pas fait beaucoup, même si je vous avoue que ça reste extrêmement proche de ce qu'on pourrait avoir dans d'autres pays asiatiques), et les personnages sont bien amenés...
J'aime bien les thèmes qu'ils ont pris. On peut se dire que ça coule de source ou quoi, mais pour le coup j'ai trouvé que ça s’emboîtait bien, d'avoir la femme comme ancienne actrice à succès, le mari comme écrivain acclamé, mais maintenant en manque d'idée (et donc toujours à la maison), et leur fille logiquement ils veulent qu'elle réussisse qu'elle devienne une superstar, et donc tout ça se complète bien avec le thème de l'abus dans la dévotion, le refus de voir la réalité en face, la mélancolie/dépression, etc...
Bref pour moi ça a marché, notamment aussi grâce à la musique qu'ils ont mis, "Lady of the Pier", qui comme les autres moments où l'on assiste à une scène plus réaliste, je trouve participent vraiment à l'attachement qu'on a avec les personnages, on comprend bien à chacun leur point de vue, et même le personnage principal qu'on incarne et qui ne se le cachons pas est plutôt un con, même lui on le prend un peu en pitié.
Après je pense que certaines personnes qui accrocheront moins trouveront ce jeu sans doute peu intéressant voire chiant, donc ça sera selon les sensibilités de chacun.