Branlette statistique, vous avez 37,5% de chance de ne pas aimer.
C'est le genre de jeu tellement attendu, qu'à l'avance on a déjà en tête les lieux communs des critiques, « AAA », très jargon d'analyste financier, ça fait pro, sérieux, sec, du spécialiste qui connait son sujet, « peâûfinéé », là il faut l'avoir entendu au détour d'un JT de Jean-Pierre Pernaut et avoir été subjugué par sa sonorité, « mécanique réglé au millimètre ou aux petits oignons » selon que vous soyer plus Shumi ou Jean-Pierre Coffe, « LE Jeu », ça fait un peu pédant intello les inrocks, ou un plus sobre « attendu » Telerama. Enfin bon.
On aura tout eu avant sa sortie, la vidéo épique, monumentale qui sépare l'acte II et III, impressionnante de CG, mais aussi creuse que celles du film Final Fantasy (les mêmes monstres au bras unique hypertrophié, l'héroïne pleurnicheuse, Leah/Aki). On a eu aussi les vidéos de gameplay bourrin. Les polémiques en carton « How it should be ! » ou plus problématique comme la connexion obligatoire. Et puis le jeu est sorti.
Alors on joue, on tente de retrouver ses marques, avec un nécromancien, enfin on tente, on se retrouve avec mamadou sorti de sa savane et féticheur, plein de sagesse africaine et de bons conseils simples et raisonnables que les esprits lui ont soufflé. Très bien joué, très réussi, mais ne collant pas du tout avec un combattant qui passe son temps à faire revivre des cadavres ou à invoquer des tas de chairs pour les faire exploser. Ça ne colle pas, et c'est pareil avec chacun des personnages, plutôt que d'avoir un héros neutre qu'on personnalisera, dont on choisira l'équipement et les compétences on se retrouve avec des persos complet déjà formé, avec un passé, un style, et une progression déjà écrite, même le style de son équipement est déjà choisi. Ah si, on peut choisir la couleur.
L'acte I est un remake de Diablo, on y retrouve tous les éléments jusqu'au Boucher. L'acte II de Diablo II, jusqu'ici tout se tient, l'acte III on défend un poste de garde, dernier rempart devant les avancer des armées du Mordor... HEIN ‽‽‽ S'inspirer ok, je peux comprendre que le médiéval fantastique ça reste un genre étroit ayant une forte paternité, mais quand même. Heureusement l'acte IV nous amènera un peu d'originalité avec la découverte de la résidence des anges, c'est à dire tout beau, tout blanc, et identiques à tous les palais qu'on a visité avant. Pas une seule seconde cette impression de déjà vu qui colle à la peau depuis le début, depuis même avant la sortie du jeu ne disparaîtra.
On visite continuellement les mêmes cartes, contenant les mêmes donjons ou caves, générés pseudo aléatoirement avec de grosses briques duplo dont on a vite fait le tour avant même d'avoir fini le jeu pour la première fois. On "loot" les mêmes pièces d'équipements inutiles qui forcent rapidement à se tourner vers l'hôtel des ventes, pilier du nouveau modèle économique de Blizzard pour faire passer à la caisse une nouvelle fois les joueurs, encore virtuellement aujourd'hui bientôt pour de l'argent réel. Très vite on se rend compte de la logique de casino derrière le gameplay, les stats vous sont défavorables quoi qu'ils arrivent. Vous n'aurez jamais l'intelligence, la force ou la dextérité pour affronter seul ce dernier Boss, vous devrez passer à la caisse, comme vous savez qu'à chaque crevasse d'une cave d'Aranoch vous aurez 80% de chance de voir surgir 4 chauve-souris, puis 12,5 m plus loin le même vers des sables croisé 50 m avant, etc.
Tout est à la fois prévisible, frustrant et plat. Où est le plaisir de jouer ?
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