Disgaea est l'ultime T-RPG.
Normalement, avec une affirmation aussi sentencieuse, soit vous avez envie de me savater les gonades pour m'apprendre la vie, soit simplement de passer votre chemin. A moins que ça vous intrigue, qu'on puisse affirmer des trucs comme ça, de façon aussi bourrine. Si en plus vous me connaissez un peu, vous savez que généralement, je manifeste mon enthousiasme de façon plus mesurée.
Pourtant, je l'affirme, Disgaea est bien l'ultime T-RPG.
Oh, ce n'est clairement pas dans les premières heures de jeu qu'on le remarque. Parce qu'à vue de nez, on a un bon petit T-RPG bien foutu, avec un sens de l'humour qui a tendance à faire mouche, un charadesign en place pour qui aime le coté manga de la chose, mais c'est pas non plus beau à crever.
Alors on suit le tutoriel, on remarque que les maps sont pas très lisible dès qu'elles sont trop en relief, mais bon, ça reste joli.
Et bon, le système est carrément bien foutu. Par exemple, quand deux persos sont un à coté de l'autre, ils peuvent faire une attaque groupée. Et il y a le truc des géosymboles. Certaines cases du sol sont colorées. Si un géosymbole (une petite pyramide de couleur) est posé sur une case disons rouge, ça va donner une caractéristique à toutes les cases rouges de la map. Cool. Mais si le géosymbole est bleu, et qu'il est sur une case rouge, en détruisant le géosymbole, non seulement on transforme toutes les cases rouges de la map en cases bleues, mais en plus, tous les persos, ennemis comme alliés, sur des cases rouges se prennent des dégats pendant l'opération. Pas mal, pas mal. Si en plus on peut faire des réactions en chaine (un géo bleu et un géo vert sur les cases rouges, je pète le bleu, les cases rouges deviennent bleues et font mal à tout ce qui se trouve sur les cases concernées, mais du coup, ça fait mal aussi au géosymbole vert qui se trouvait là, qui va à son tour transformer toutes les cases bleues de la map en cases vertes... clair, non ?),ça tend vers le puzzle game, et ça donne des bonus (et mal à la tête aussi un peu).
Bon, c'est déjà pas mal, non ?
Ok, je sais, ça ne justifie pas mon affirmation.
Non, c'est une fois qu'on s'est balladé un peu, qu'on a passé quelques maps, qu'on a fait un tour dans la boutique (en remarquant au passage que les articles changent à chaque passage, de façon aléatoire, un peu comme dans un hack'n slash), qu'on a été parler à Pleinair, un perso qui fait partie de votre staff au chateau, votre QG, qui fait office de ville avec son hopital, ses deux boutiques, sa porte interdimensionnelle vers les maps. Pleinair est votre contact avec l'assemblée des démons, où vous pourrez créer des nouveaux persos, passer des examens de rang qui débloqueront des options et aptitudes, proposer des lois à cette assemblée, la convaincre par la force si les démons s'opposent à vos propositions, et plein d'autres trucs... dont la transmigration.
Déjà là, ça commence à interloquer. Parce que trasmigrer, c'est en gros se réincarner pour pouvoir à la fois apprendre de nouvelles aptitudes, revenir au niveau 1 pour pouvoir réévoluer beaucoup plus rapidement, cumuler les aptitudes des différents métiers, entre autres. Là, on s'interroge, est ce que ça vaut vraiment le coup, cette histoire, revenir au niveau 1, puis on essaie timidement avec un perso qu'on n'aime pas trop, en lui claquant un équipement bien lourd pour qu'il survive un peu à ce niveau ridicule, et là, on remarque que oui, ça vaut carrément le coup, non seulement il évolue vachement plus vite qu'au début, mais en plus, à niveau égal, il est bien plus fort qu'au début. Alors on se prend des envies de farmer...
Rien que là, on a déjà du beau contenu, non ?
Mais il y a un lieu dont je n'ai pas parlé. Au bout de quelques missions, la gardienne de la porte interdimensionnelle vous dit que vous ne pouvez pas avancer tant que vous ne possédez pas un objet de niveau 10.
C'est quoi cette histoire ? Les objets ont des niveaux ? Ah oui, ils ont un niveau de rareté, et des niveaux. Tiens, ils ont même des stats, comme des personnages... Bizarre. Et c'est quoi ces points gris ? Tiens, ça représente des habitants qui boostent les capacités des objets ? Ouuula, ça a l'air compliqué cette histoire...
Mais non, c'est simple, c'est vertigineux, c'est fou : chaque objet, de la plus grosse arme à la plus petite potion, contient un monde composé de 40 à 100 niveaux (chaque niveau correspondant à une map), peuplé de méchants, et d'un nombre défini d'habitants, dont la liste est consultable à tout moment, pour n'importe quel objet.
Pour y accéder, il faut aller parler à la gardienne du monde des objets. Et là, vous pouvez entrer dans n'importe quel objet. Si vous croisez des habitants, vous leur mettez la fessée, et ceux-ci deviennent vos alliés.
Concrètement, les Sentry, par exemple, boostent la défense des objets et équipements. Si vous entre dans le monde d'une épée, que vous y croisez un sentry et que vous le battez, il vous appartient. Vous pouvez ensuite le placez dans n'importe quel objet de votre choix pour booster sa défense. Alors déjà que le simple fait d'aller dans les objets et de passer les niveaux booste les caractéristiques de l'objet, qui devient plus puissant, mais en plus avec cette histoire d'habitants les possibilités deviennent vertigineuses.
Donc en gros, vous allez passer du temps à vérifier la liste des habitants squattant dans vos armures, vos potions, vos épées, vos haches, repérer ceux qui vous intéressent, aller dans le monde des objets histoire de les soumettre pour ensuite surbooster les capacités de vos armes et armures en les blindant d'habitants savamment choisis!
Là je vous crache tout comme ça, d'un bloc, mais j'ai eu la chance de découvrir tout ça au fur et à mesure. heureusement, parce que je n'aime pas les trucs trop compliqués. Mais c'est là la vraie force de Disgaea : chaque élément, pris à part, est relativement simple à capter, mais ce sont les applications qui donnent le vertige. Et quand on a plusieurs éléments aux possibilités folles, qui en plus se complètent parfaitement, on a quoi ?
Un jeu infini ? Oui, virtuellement. Un jeu parfait ? Ben, pas loin en fait, pragmatiquement parlant...
Mais surtout, on a... L'ultime T-RPG!
(quand je vous le disais, hein ?!)
Alors si en plus, la version PSP nous offre, outre les voix originelles japonaises, la possibilité de faire l'aventure avec Etna, entre plein d'autres bonus de folie, c'est bien simple, ça devient la version ultime du T-RPG ultime, et ça, c'est juste übercool!