L'aboutissement (temporaire ?) de l'immersive sim.

Avec quatre ans de retard (et un jeu acheté il y a au moins deux ans) je boucle enfin ce Dishonored 2 ; ce n'est pourtant pas faute d'avoir aimé son prédécesseur.
Le premier contact est aussi le plus pénible : une introduction abrupte et peu convaincante et la (re)prise en main d'une maniabilité pas tout à fait irréprochable (mais satisfaisante une fois acquise). Dishonored 2 me semble perfectible sur trois aspects :
- principalement le scénario et la narration 'hors jeu', insuffisamment travaillés, avec pour conséquence une ambiance moins prenante que dans le premier opus,
- quelques approximations et bugs de scriptage (un peu) et d'IA (déjà plus fréquents) mais rien de spécialement rédhibitoire, sauf à s'attaquer à une partie en mode 'fantôme' ou 'non létal' (il manque d'un indicateur en jeu car c'est assez pénible de devoir attendre la fin de mission pour découvrir que quelque chose n'a pas fonctionné comme prévu),
- de menues imperfections d'interface de de jouabilité,
[- une version française dont j'aurais aimé qu'elle soit mieux écrite et doublée (même si ça reste satisfaisant dans l'ensemble).]
Mais il me semble que le jeu est tellement réussi que ses rares scories apparaissent d'autant plus regrettables.
Car pour le reste c'est un sans faute :
- la réalisation est enfin solide et la direction artistique toujours aussi séduisante (même si, effet de surprise en moins, elle sidère moins que dans le premier opus),
- le level design est une vraie merveille, avec des niveaux vastes et ingénieusement conçus (autant dans l'architecture que sur le plan ludique), parfaitement scriptés le plus souvent, et qui autorisent une grande variété d'approches (discrétion totale, éliminations discrètes, éliminations violentes, utilisation des divers pouvoirs ou non, exploration, solutions alternatives ou ruée sur l'objectif). Sur ce plan Dishonored 2 s’inscrit parmi les meilleurs, voir est le meilleur,
- la narration 'en jeu', même perfectible, est sans doute la plus réussie du genre (mélange assez vivant d'audiologs, de documents variés à lire, de détails à découvrir dans l'environnement et de discussions entre PNJs à surprendre),
- et une idée ludique vraiment très réussie vient agrémenter le niveau du manoir de Stilton, venant enfoncer le clou d'un jeu qui sinon ne serait qu'un copier-coller (certes encore affiné) de son excellent prédécesseur.
Dishonored 2 est à n'en pas douter un très grand jeu, digne héritier d'un genre ludique trop rare (et qui peine parfois à innover et s'aventurer au-delà de ses modèles fondateurs).

Créée

le 12 févr. 2020

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bunnypookah

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