La lame de Dunwall respecte son contrat en tant qu'extension : proposer avec les mêmes mécanismes de jeu, une poursuite de l'aventure Dishonored, avec ce qu'il faut de nuances inédites pour plaire. En cela, elle ne trompe pas le client et mérite de figurer au rang des bons DLC. Mais guère plus...
Au niveau du positif, les développeurs ont bien intégré le fait que l'approche subtile / sans meurtre / aka quand tu n'es pas d'humeur psychopathe, possédait moins d'options que l'approche sanguinaire. Ainsi, on trouve ici quelques nouveaux gadgets non létaux, au rang desquels des magnifiques mines paralysantes ou de la poudre de perlimpinpin. L'intelligence du jeu est également de proposer des situations plus compliquées que le jeu de base, pour lesquels on trouvera une solution élégante et non léthale précisément avec ces nouveaux outils.
Le concept des faveurs fait également plaisir, de même que la fluidité du passage d'une mission à une autre, sans avoir à se déplacer physiquement pour refaire le stock de matériel. En celà, Dishonored puise encore davantage dans la fluidité des deux premiers opus de Thief ; de même que le second niveau du DLC nous ramènera à cette époque bénie de Garett roi des funambules, prince des voleurs, quand nous nous baladerons de toit en toit en plein milieu de la ville avant de mettre le bazar dans un luxueux manoir.
Concernant Daud, l'intention de proposer un héros avec davantage de personnalité, parlant, rongé par ses choix moraux, était intéressant. Mais concrètement il s'agit d'un coup d'épée dans l'eau tant il manque de charisme. Tout au plus retiendra-t-on le dilemme final, seul alternative réellement intéressante parmi ce qu'on nous propose, et seul moment où Daud s'affirme enfin.
L'antagoniste avance dans l'ombre, cachée par ses statuts, protégée par un amas opaque de mystères. Delilah a surement un grand avenir mais on sent bien qu'elle ne gagnera en intérêt qu'à l'avenir.
Dans les gros points négatifs qui handicapent cette extension et m'empêche de pleinement m’enthousiasmer pour elle : une première mission soporifique une fois parvenue au hangar (il s'agit toujours des mêmes pièces avec deux ou trois bouchers à étrangler discrètement) et une troisième guère plus encourageante sur une map paresseuse. L'ensemble manque d'ailleurs d'idées originales à proposer, de nouveau challenge et seule la seconde dégage vraiment une atmosphère qui lui est propre.
Bonne extension mais la séparation des DLC de Daud en deux morceaux nuit grandement à cette première partie, moins osée et prenante.