Les voies de l'Outsider sont impénétrables... Daud, lâché sur les traces de Delilah, remonte la piste avec ferveur dans une ville qui s'écroule de plus en plus. Devenu encore plus blasé qu'avant, il souhaite en finir avec cette vie d'assassin, de magie et de sang. Un dernier combat pour la route, un chef d’œuvre d'assassin et un duel pour sauver l'Empire... voilà sa mission avant d'enfin dire au monde et à ce bâtard aux yeux noirs d'aller se faire voir ailleurs.
Au niveau du gameplay, on reste sur les bases solides de La Lame de Dunwall à quelques exceptions près (ajout mineur des charmes d'os corrompus, système des faveurs un brin amélioré et plus influent sur les missions, ajout des sorcières en antagonistes).
La vrai différence qui rend ce DLC aussi bon, si on exclue ces légères modifications et une histoire plus entrainante que le précédent, reste à mon sens des niveaux beaucoup plus travaillées. La prison, carte certes connue mais aux défenses ici renforcées, prend une saveur incroyable à infiltrer sous un costume de superviseur - en mode Hitman. On se ballade avec appréhension dans les couloirs, on ouvre les cellules en douce, on salue les gardes... bonheur d'infiltration que cette mission! La mission suivante nous plonge dans l'anarchie d'une guerre de gang, et le jeu utilise honorablement les possibilités que cela offre. On se confronte enfin aux sorcières, on bouge énormément tant la carte parait gigantesque, avant finalement d'embarquer sur son bateau. Arrive alors le clou du spectacle avec ce troisième niveau au manoir Brigmore... cerbères qui vous collent aux basques, raclures d'eau à chaque coin d'arbre, sorcières dont les rondes s'effectuent en téléportation, piège à chaque pièce, possibilité de rentrer par la grande porte ou en douce par les catacombes, corruption financières d'une des sorcières... Le niveau se révèle passionnant dans ses possibilités et son évolution. Il offre enfin un final dans le grand vide plutôt sympathique, ou la méthode bourrin propose un boss à la hauteur, tandis que la subtile permet de lâcher un rire démoniaque devant la fin de Delilah.
A noter une très belle épanadiplose dans la narration du jeu : commençant sur le combat en rêve contre Corvo, on boucle sur Corvo qui choisit ou non de nous assassiner.