Article réalisé à partir d’une clé Xbox fournie par Koch Media.
C’est acté, il y a désormais plus de 12 millions de bonnes raisons de ne plus qualifier Dark Souls (et tous ses dérivés) de franchise destinée à un marché de niche. La mayonnaise a maintenant bien pris, même auprès du grand public qui n’hésite dorénavant plus à partir explorer des terres inhospitalières et éprouver le grand frisson du masochisme. Le try hard étant entré dans les mœurs, il est logique de voir de nombreux studios tenter de se tailler une part du gâteau. C’est aujourd’hui au tour de Massive Work Studio, développeur brésilien, de tenter l’aventure, mais de façon un peu différente. Exit les dragons, démons et autres créatures putréfiées, coucou les aliens et les insectes géants. Son approche nuancée permet-elle à Dolmen de disposer d’assez d’arguments pour séduire ou n’est-il qu’un mimic à l’affût de la crédulité des joueurs encore sous le choc de leur périple en Entre-Terre ?
Dans l’espace, personne ne vous entend périr
Dans un lointain futur, l’humanité est parvenue à coloniser de nombreux systèmes stellaires grâce aux avancées de la génétique, lui permettant de s’adapter à toutes les situations, et à la mise au point d’une nouvelle technologie de voyage spatial. Ce dernier exploit est notamment dû à la découverte et la maîtrise des propriétés d’une nouvelle forme d’énergie, le Dolmen, prenant la forme de cristaux récoltés sur la planète minière de Revion Prime. Autant dire que lorsque l’astre tout entier se met à émettre des radiations étranges, suggérant l’existence d’autres dimensions, c’est un peu la panique, poussant la Zoan Corp. à dépêcher sur place son meilleur élément pour investiguer. Parvenu à destination, notre héros découvre rapidement qu’il arrive largement après l’heure du dessert et que la catastrophe s’avère bien plus ample que prévu. Les cristaux de Dolmen sont entrés en activité, les dimensions ont commencé à se chevaucher, risquant à tout moment de déchirer notre réalité et invitant dans notre monde un flot monumental de créatures aussi hideuses que malveillantes. La journée va être longue pour notre protagoniste, qui va alors partir à la recherche d’éventuels survivants et d’un moyen d’enrayer le processus.
Dolmen, l’oncle Souls
Durant la décennie 2010, plus connue sous le nom de “Grande Ère de la Darksoulisation”, nombreux sont les titres qui se sont revendiqués de cette jeune mouvance, prétendant mériter notre sang et nos larmes. Pourtant, tous ne sont pas parvenus à justifier leurs influences. Pour ce qui est de Dolmen, Massive Work n’a pas fait les choses à moitié et a clairement potassé sa copie. Dès les premiers pas dans la zone de départ, une décharge envahie de créatures arachnides, le jeu lui-même revendique son appartenance. De l’interface globale à la prise en main rigide, avec sa gestion d’équipement sur la croix directionnelle et l’utilisation de ses armes sur les boutons de tranche, en passant par les checkpoints qui font repop toutes les créatures mineures occies et la perte de son expérience (ici, des nanites) à chaque mort, tout y est. Même les bestioles horribles planquées derrière un mur et qui attendent sagement leur heure de gloire. Pas de monde ouvert, Revion Prime est structuré en un dédale de couloirs linéaires, et si le titre nous donne bien quelques occasions de traverser des zones plus vastes et de sortir ponctuellement des sentiers battus, l’aventure laisse peu de place à la digression. Moins démesuré que son homologue, Dolmen est aussi moins labyrinthique, et propose des zones séparées par des chargements, le privant par la même occasion de l’effet “Wow” d’un level design à la FromSoft. Compte tenu de son budget beaucoup plus modeste, il aurait été malvenu d’en exiger autrement, ceci dit. Mais heureusement, ce que le bébé de Massive Work n’a pas en moyens, il compte bien le compenser sur d’autres aspects.
« La baston, c’est son Dolmen »
Classique sur sa structure, Dolmen se distingue toutefois en apportant quelques nuances à une recette désormais connue. La plus évidente étant sa direction artistique SF, évoquant parfois un Dead Space qui aurait fait des câlins à Metroid. Couplé à ses environnements confinés, le travail fourni sur l’atmosphère s’avère efficace, distillant un sentiment d’oppression sans verser dans l’horrifique. Les autres différences se situent au niveau du gameplay, notamment sur le segment des combats. On ne découpe pas seulement des xénomorphes à la hache, on les gèle, brûle, dissout, provoquant des dégâts supplémentaires suivant les affinités et appliquant des effets secondaires (ralentissement, diminution de défense, …). Bien sûr, le risque de subir le même traitement est tout aussi réel. Le titre met également l’emphase sur le combat à distance, en proposant toute une panoplie de pétoires laser. Aux habituelles jauges de vie et d’endurance s’ajoute une barre d’énergie, ponctionnée temporairement par certaines armes, définitivement par d’autres. Rien qu’une batterie de secours ou une régénération à un point de passage ne puisse résoudre, sauf que petit hic, cette barre d’énergie sert également de réserve de soins. Garder un œil dessus devient vite impératif, surtout dans les situations les plus tendues. Dernière entorse à la recette, dans Dolmen, on ne trouve pas de nouvel équipement prêt à l’utilisation, on le fabrique à partir des matériaux glanés sur le terrain. En découle donc un penchant plus prononcé pour le farming que chez la concurrence, y compris chez les boss, qu’il faut combattre plusieurs fois en les faisant réapparaître grâce aux cristaux de Dolmen pour obtenir le matériel nécessaire à la confection de leur équipement.
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