Don't Starve par pisse-froid
Il y a un an, j’avais voulu vous parler de ce titre génial. Je ne l’avais pas fait, certainement pour une raison valable, mais aujourd’hui, après avoir remis la main dessus, je me sens obligé d’en faire un article. Je ne décroche plus depuis 3 jours.
Don’t Starve signifie « Ne pas mourir de faim ». Don’t be killed by hounds, don’t fight against spiders ou don’t become insane auraient pu être des titres alternatifs, car il ne faudra pas s’occuper que de votre estomac si vous voulez survivre.
Ce jeu est dans la veine des Minecraft ou encore Terraria. Des titres à côté desquels je suis littéralement passé à leur sortie et même après. Pourtant, j’ai essayé, mais je n’ai pas du tout accroché.
Là, dans Don’t Starve, je me suis tout de suite dit « Oui, j’achète ». Et d’autant plus lorsque je l’ai relancé un an plus tard. Déjà, pour un studio indé, on ne se tape pas de gros pixels dégueulasses « rendant hommage aux années 90″. Comprendre « Notre stagiaire designer s’est barré pour un gros studio, donc c’est Michel de la compta, qui a repris la partie graphique. Il bricole des petits jeux à la con chez lui le week-end ». Ici, c’est plutôt joli, même si pas à couper le souffle. Ça a le mérite d’être original sans être transcendant. Et puis finalement, on s’en fout !
L’histoire, on s’en fout un peu aussi! En gros, vous vous réveillez dans un monde inconnu avec un type qui nous conseille de trouver un truc à bouffer avant la tombée de la nuit. Et c’est tout.2014-08-04_00002
FFS
Survivre, c’est ce que vous allez devoir faire… Car votre mort est irrémédiable. Pas de « Je sauvegarde avant de taper cette bête là« . Pas question non plus de noter les coins à champignons, car les mondes sont générés aléatoirement. Le moindre faux pas est fatal. Pour éviter la grande faucheuse, vous allez donc avoir les yeux rivés sur les trois jauges suivantes :
Jauge_Dont StarveLa folie : Dès qu’il fait nuit, vous avez peur. Certains aliments, comme les champignons, peuvent également vous déprimer. Au fil des nuits, n’ayant pas de prozac sous la main, vous allez commencer à voir des illusions vous suivre. Puis passé un seuil, elles ne se contenteront pas de vous suivre. Elles vous attaqueront. Plusieurs moyens vous permettront de redevenir sain d’esprit, par exemple en mangeant certains aliments, en cueillant des fleurs, ou en vous confectionnant des chapeaux de fleurs.
La faim : Elle diminue au fur et à mesure de la journée. Pour la remplir, il faut cueillir des baies, ramasser des graines, déterrer des carottes ou chasser et manger votre butin. Faites cuire vos aliments, et ils rempliront plus votre jauge et pourront se garder plus longtemps. Ces aliments peuvent également vous redonner de la santé et du moral. Plus vous avancerez, et plus vous aurez accès à de nouveaux éléments tels qu’un barbec, pour améliorer vos plats, des fermes, etc. Vous vivrez en entière autarcie.
La santé : Elle diminue rapidement quand votre jauge de faim est vide, lorsque vous vous faites taper par des monstres, ou encore quand vous mangez certains aliments. Evidemment, si vous passez en dessous de 0, vous mourrez. Éloignez-vous de votre feu de camp en plein hiver, et idem, vous finirez mort…
Hunger Games
Un autre élément va être déterminant pour votre survie : l’éphéméride. Le jour, vous êtes peinard. Vous faites ce que vous voulez. Le soir, la température baisse, mais vous y voyez encore assez clair. En revanche, la nuit, restez dans le noir plus de 10 secondes, et votre nom apparaîtra dans la morgue rapidement.
La nuit, il faudra toujours que vous ayez une source de lumière à proximité : torche, feu de camp ou déclencher un feu de forêt, sinon vous mourrez. Evidemment, au fil des jours, les saisons changent si bien qu’en été, les journées seront plus longues, et les phases de nuit, plus courtes. En hiver, ça sera l’inverse. Du coup, vous aurez moins de temps pour aller chasser, de plus, l’agriculture ne fonctionnera pas, il sera donc plus compliqué de bouffer.
La journée, votre mission, Mister Bond, sera de récolter le plus de matières premières : du bois, des pierres, de l’herbe, des brindilles, de la bouffe. Avec ces éléments, vous allez pouvoir confectionner des objets : haches, lances, pelles. Avec ces objets, vous aurez accès à de nouvelles matières premières, pour créer des objets plus utiles, etc.
Une des premières difficultés va être d’installer votre campement à un endroit central. Il faudra que vous ayez à proximité (au minimum à moins d’une journée de marche) des arbres, de la bouffe et surtout des Beefalos. Ces bestioles ne vous sont pas hostiles, et lâchent de gros cacas. Ne riez pas. Leur crottin est une ressource essentielle. Ça sert d’engrais et de combustibles. De plus, ces Beefalos peuvent vous fournir de la laine, ou de la viande et vous défendre en cas d’attaque de bestioles belliqueuses.
Parfois, il faut faire du chemin avant de trouver une ressource…
Plus les jours passeront et plus vous serez rodé. Vous aurez une bonne agriculture, un beau campement. Vous aurez planté des arbres, des arbustes, installé des ruches, des fermes et vous n’aurez plus trop de problème de nourriture. Mais il faudra préparer l’hiver… et faire face aux imprévus. Comme par exemple ces putains de chiens qui peuvent arriver à n’importe quel moment. Et, à moins d’avoir bien barricadé votre base, il faudra courir vers les Beefalos, et ce, à tout moment, même la nuit (et donc crafter en speed une torche, mais il vous manque une brindille, car elle est dans votre coffre… La galère!!). Je suis pas mal mort à cause de ces connards, et je dois dire que je leur voue une aversion particulière… et aussi une grande peur. Ils tombent toujours au mauvais moment. Quand je viens de barricader ma base, quand il me reste 10 de faim et que ma bouffe va sortir du barbec ou quand je viens de déposer ma pierre chauffante à coté du feu en plein hiver… Relous !
Enculés de clébards.
Enculés de clébards.
Survivor
Mais vous aurez d’autres morts cons. Une qui arrive en tête de mes parties : le miss clic.
En effet, sur les monstres amicaux, comme les Beefalos, l’action principale du clic gauche est de les attaquer. Vous êtes donc en train de ramasser une merde de ces bestioles quand une de ces connes passe juste devant votre pointeur au moment où vous cliquer. Vous l’attaquez, tout le troupeau se met à vous tomber sur le râble et vous mourrez. Un peu énervant…
Restons dans l’énervant : il vous arrive de ne pas pouvoir ramasser d’objets car ils se situent en arrière plan d’autres objets. Cela arrive beaucoup lorsque vous coupez du bois dans les forêts. Impossible de le ramasser car un autre arbre cache les bûches. Du coup, vous recoupez un autre arbre… et voilà comment on en arrive à des situations comme en Amazonie. Il y a toujours une possibilité de tourner la caméra, mais je trouve cette solution vraiment galère.
Continuons toujours avec ce qui ne va pas : l’interface du menu de craft. Les menus sont mal foutus. Dès qu’on veut craft un truc, on ne trouve jamais ce qu’on souhaite… D’autant, que si on est proche ou non de la Science machine, des éléments supplémentaires peuvent apparaître. Du coup, on ne se souvient jamais dans quels sous-menus ils se trouvent, et on perd énormément de temps. Il n’est pas possible de consulter un sous menu en pause ou lorsqu’on jette un oeil à la map. C’est regrettable, d’autant que ça n’enlève pas l’esprit RP. D’autre part, au lieu d’utiliser la molette pour faire défiler les éléments, on doit donc cliquer de nombreuses fois sur un bouton, et c’est chiant!
Enfin, une fois ce menu de craft ouvert, il n’est pas possible de le fermer par échap. Pareil pour ne plus utiliser un objet. Cela met le jeu en pause. Si on fait un clic droit, cela fonctionne, mais pas tout le temps, et du coup on en vient à faire des actions non voulues… Ce n’est pas rédhibitoire, mais à la longue, ce manque d’harmonie et d’ergonomie dans les menus devient frustrant et énervant.
Dans les détails un peu plus pisse-froid, je trouve dommage que la disponibilité des objets à craft ne tienne pas compte des objets situés dans nos coffres à proximité. Qu’on soit obligé de les avoir dans notre inventaire pour les fabriquer, je le comprends et l’accepte bien volontiers, en revanche, que la recette soit indiquée comme non disponible, je ne suis pas fan. De même, j’aurais aimé un emplacement à l’écran « Craft en cours de réalisation », qui nous afficherait les objets manquants, à la manière de Dota 2. Enfin, après j’arrête de vous soûler avec l’interface, il eut été appréciable de faire une sorte de barre de raccourcis des objets que l’on crafte souvent. Ça éviterait à chaque fois d’ouvrir ce menu pourri et surtout de s’y perdre !
Seul au monde
Ce sont mes réserves sur ce jeu et c’est bien peu de choses par rapport à l’intensité de ce titre. Lorsque vous commencez à moins galérer pour trouver de la nourriture, que vous commencez à construire des objets que vous n’avez jamais vus, que votre base ressemble à quelque chose : ça devient top. Moins, lorsque vous mourrez comme une merde car vous avez oublié quelque chose. Car Don’t Starve est une jeu exigeant, ne tolérant aucun faux pas. La première fois que j’ai vu l’hiver, mon campement était top. Je venais de finir de poser des barrières de pierres partout. J’avais plein de bouffe, et je m’étais trouvé un coin super. J’étais très confiant. Il me manquait juste du crottin de Beefalos. Un missclic en ramassant une bouse et je deviens leur proie. A la limite, ce n’est pas trop grave, seulement, j’ai oublié ma pierre de chaleur alors qu’il se mettait à geler. Courir ne réchauffant pas, impossible de m’arrêter pour faire un feu avec les bébêtes me collant au cul : je suis mort de froid… Et c’est frustrant! Très frustrant même! Néanmoins, on a envie de relancer le jeu avec la ferme intention que ce qui vient d’arriver ne se reproduira plus. De plus, pour éviter le train-train du début de partie, vous pourrez le pimenter en choisissant un autre personnage, ayant des compétences en plus (une folle pyromane qui a toujours un briquet sur elle, une vieille érudit qui a déjà un niveau de technologie, etc.)
Ce que j’ai aussi aimé, c’est le nombre de choses qui avaient été pensées dans le jeu. Sans tout spoil, par exemple, en coupant des arbres, un arbre méchant peut apparaître, vous tuant en deux coups si vous ne fuyez pas. Pour le calmer, il faudra planter des arbres devant lui, ou le tuer. Certaines bestioles, plutôt difficilement atteignables au CAC pourront être tuées en leur faisant absorber des champignons d’une certaine couleur. Bref, vous allez découvrir de nombreuses choses au fil du jeu, souvent à vos dépends ou en lisant des tutos et autres wikis, et je trouve ça vraiment cool.
Treeguard
Je te survivrai
C’est donc vraiment un jeu que je ne peux que vous conseiller. Vous le trouvez très souvent en soldes sur Steam, et même pour 15€, vous pouvez sauter le pas sans problème, vous ne serez pas déçu! Perso, parmi mes 200 jeux steam, peu d’entre eux peuvent se vanter d’avoir une quarantaine d’heures de jeu au compteur (et surtout pas Stanley Parable). Donc allez-y !
Une extension est sortie, mais je ne l’ai pas testée. De ce qui ressort des critiques, c’est assez balèze, et plutôt réservé aux joueurs trouvant l’original facile (sic!). Vous l’aurez compris, ce n’est pas encore pour moi. Au menu des nouveautés, outre des monstres inédits, l’été n’est plus la période tranquille où on se gave de tout. La tâche devient aussi compliquée que l’hiver. Il faut se protéger du soleil à l’ombre des arbres, la chaleur peut cramer des arbres (donc votre base), etc. A mettre entre des mains averties.
Pour terminer, si j’ai réussi à vous convaincre et que vous galérez, les mecs de Canard PC (ces génies!) ont créé il y a déjà un petit moment, ce site, avec pleins de tutos pour appréhender au mieux vos jeux préférés. Voici celui pour Don’t Starve : http://www.biendebuter.net/dont-starve/
Dans un prochain article, je vous filerai une sélection des meilleurs mods pour ce titre, et notamment ceux gommant quelques problèmes de cette fichue interface.
Malgré son ergonomie à revoir, ce jeu doit figurer dans votre bibliothèque Steam. C'est facile à prendre en main, même si plus ardu qu'il n'y parait. C'est ultra prenant, même si parfois ingrat, mais ce sentiment de triomphe quand vous passerez votre premier hiver, avec une belle base, que la bouffe abonde, est génial. De plus, à ce prix-là, vous auriez tort de vous en priver...