Cranky en 3D est toujours aussi grincheux.
Depuis les fameux "Donkey Kong Country" sur SNES, Rare s'était emparé de Donkey, ce personnage tout droit sorti d'une borne d'arcade (oui, je sais, comme Mario, taisez-vous).
Plus jeune (et plus gros), le primate lançait des tonneaux, dans les productions Rare, il EST lancé par des tonneaux. Et il bouffe des bananes. Et il se trimballe un macaque sur le dos. Et c'est fun.
Je n'ai jamais été un fan absolu de la saga "Country" sur SNES, mais il faut avouer que le concept est original, que le personnage a bien été recyclé et que Rare lui a donné un bel univers.
Ce qui nous intéresse dans cette critique, c'est de savoir comment s'est déroulé le passage du cravate-monkey à la 3D.
À mon sens, le voyage n'a pas été trop difficile.
S'agrémentant de quelques nouveaux membres, la famille Kong suit les traces de Mario 64 (1997) et de Banjo-Kazooie (1998) en proposant un jeu de plateforme largement axé sur l'exploration. Ainsi, il ne s'agit pas de finir les niveaux de manière linéaire mais d'en découvrir les moindres recoins pour dénicher quelques objets.
Pour ce faire, vous aurez besoin de cinq Kong au total, chacun possédant ses propres capacités (pouvoir magique provoqué par une potion, instrument...), ses propres armes, et mêmes ses propres bananes. C'est l'une des grandes forces de ce jeu à mon goût : vous pouvez le redécouvrir plusieurs fois avec chaque personnage disponible. Et cela n'est jamais vraiment rébarbatif.
Je crois avoir lu quelque part que Donkey Kong 64 est le jeu contenant le plus d'objets à récolter de l'histoire du jeu vidéo.
Il faut dire que pour terminer le jeu à 100%, vous devrez vous transformer en collectionneur chevronnés : morceaux de plans, bananes normales, bananes d'or, pièces spéciales, fées à photographier... la liste des items est particulièrement longue.
Du coup, la durée de vie est très correcte.
Ne vous inquiétez pas, le jeu ne s'arrête pas à une série de fouilles archéologiques ; vous devrez aussi participer à des mini-jeux, combattre des créatures en tout genre, brandir votre lanceur de cacahuètes, anéantir des boss menaçants... L'aventure est variée, bien que certains lui aient reproché d'être répétitive.
En effet, par exemple, les mini-jeux originaux sont assez rares et se déclinent tout au long du jeu. À vous de savoir si vous préférez ce type d'évolution ou un changement constant comme dans "Banjo Tooie".
Bien évidemment (on est chez Rare...), le jeu est soigné artistiquement. Les décors sont magnifiques, les niveaux sont admirablement construits. Les musiques, comme d'habitude (on est chez Rare...), peuvent s'avérer d'une grande beauté.
Là où les choses sont sujettes à controverses, c'est au niveau du gameplay : le changement constant de Kongs que nous avons mentionné au départ, la part (très) belle faite à la récolte d'objets que nous avons expliqué tout à l'heure et le délassement de la plateforme pure ont pu en rebuter certains. C'est sans parler de l'obligation de finir "Donkey Kong" premier du nom, qui peut s'avérer très frustrante et qui peut bloquer votre progression dans le jeu !
Aimer Donkey Kong 64 est donc une question de choix ; le jeu n'a pas que des défauts, au contraire, mais ne peut pas forcément faire l'unanimité.
Je mets un 8 parce que moi j'ai aimé, je l'ai fini à 100%, et je ne serais pas contre recommencer un jour.
P.S : Je rejoins l'autre personne qui a fait une critique sur ce jeu : le mode multijoueurs est vraiment très sympa.