Rétrospective DK par Rare : Bonus/8
Vous allez sûrement me dire que j’ai donné un titre très bizarre à cette critique. Et pourtant, regardez votre calendrier : Donkey Kong premier du nom a 40 ans aujourd’hui ! Il n’est donc pas aberrant de penser que le gorille le mieux cravaté de l’Histoire nous a désormais quittés, ce qui explique probablement l’absence d’un nouveau jeu à sa gloire depuis 7 ans.
Qu’à cela ne tienne, en guise d’anniversaire et d’éloge mortuaire, replongeons dans son aventure la plus emblématique. Et cette fois-ci, point de Game Boy Color ou Advance, c’est bien la version SNES que je ressors des cartons !
L’anecdote est connue : l’entreprise Rare, cherchant à se rapprocher de Nintendo, investit dans un ordinateur Silicon Graphics (le même que celui qui a créé les dinosaures de Jurassic Park) et promet à la multinationale nippone de produire des jeux ultra-réalistes sur SNES en échange d’un soutien financier. La firme kyotoïte, impressionnée par l’ambition des citoyens de la Perfide Albion, accepte et leur prête un personnage de leur choix pour produire le premier jeu du partenariat. Ce sera Donkey Kong, la précédente mascotte de la firme, en hibernation depuis le milieu des années 80.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le succès qui s’ensuivra (DKC est le troisième jeu le plus vendu de la console) est amplement mérité. Country premier du nom est un jeu de plate-forme maîtrisé de bout en bout, proposant un level-design parfaitement adapté aux capacités de Donkey et Diddy et offrant un magnifique terrain de jeu aux joueurs de tous niveaux : les occasionnels, les petits frères (grâce au mode co-op), les afficionados de Mario, les speedrunners…
Si le niveau est forcément plus relevé à la fin de l’aventure, je pense que le jeu est assez accessible pour tout le monde, et vous devriez voir la vilaine caboche de King K. Rool après quelques Game Over tout au plus. Eh oui, sans le screen crunch de la GBC, c’est beaucoup plus simple de terminer Ascenseurs Antiques du premier coup, figurez-vous !
La seule difficulté se situe dans le système de sauvegarde qui peut s’avérer punitif pour qui ne connaît pas bien le jeu : on ne peut sauvegarder qu’à un point précis de chaque monde, qui n’est pas toujours accessible dés le début. Même dans les mondes avancés, vous pouvez parfois vous retrouver à faire 4 ou 5 niveaux avant d’avoir le droit de sauvegarder. Dans ces moments-là, les erreurs se paient cash, d’autant que retourner dans le premier monde farmer des vies est tout aussi contraignant. On va dire que ça compense la simplicité des boss.
Graphiquement, le jeu est plutôt agréable à l’oeil et propose des moments de toute beauté. J’adore les 2 ou 3 niveaux où le Soleil se couche à mesure que les Kong progressent, ça donne une atmosphère calme et apaisée.
En revanche, je trouve que les sprites de Donkey, Diddy et des ennemis tranchent parfois un peu avec le reste du décor, ils ont l’air trop éclairés. C’est un détail bien sûr, mais le mélange est plus réussi dans les suites.
Enfin, la musique est une grande réussite de cet opus. La playlist est moins fournie que dans les autres DKC, mais chaque morceau est très marquant et a pu donner à la série son identité musicale qu’elle a encore de nos jours. Je maintiens que j’ai une préférence pour les sonorités 8-bits complètement sous-cotées, mais j’avoue qu’entendre Aquatic Ambiance dans une bonne qualité m’a fait quelque chose, elle a une sérénité que la puce sonore de la GB ne pourra jamais reproduire. Nul doute que cette musique aura réconcilié de nombreux joueurs de plateformers avec les niveaux aquatiques.
Que conclure ? Que ce soit sur GBC ou sur SNES, Donkey Kong Country est un monument du jeu de plate-forme. Il propose une aventure avec une ambiance folle, dont le seul défaut est peut-être d’être trop courte (bouclée en 3h de mon côté). Et contrairement à ses successeurs, DKC s’embarrasse peu de gimmicks dans ses niveaux, ce qui lui donne un côté plus pur et cohérent qui plaira sûrement à beaucoup (même si je lui préfère toujours DKC2). A l’ère de Sonic 3, Mega Man X ou Yoshi’s Island, le produit des Britanniques parvient à s’imposer comme un chef et est, encore aujourd’hui, l’un des meilleurs jeux de plate-forme de l’Histoire.
Si vous aussi vous voulez rendre hommage au gorille grabataire en ce jour anniversaire, vous savez ce qu’il vous reste à faire ! (ça fait beaucoup de mots en -aire)