Rétrospective DK par Rare : 5/8
Nous sommes en 1996. Tous les développeurs de Rare ont migré vers la Nintendo 64 et s'attellent à créer de nouvelles licences adaptées à la 3D. Tous ? Non, un petit groupe d'aficionados de la SNES résistent encore et toujours à la sirène aux 64 bits. Leur travail accouchera de Donkey Kong Country 3, l'un des derniers jeux first-party de la SNES... Et l'épisode le moins populaire de sa trilogie.
Plusieurs mois après la défaite de Kaptain K. Rool, Donkey et Diddy partent en voyage vers le Krémisphère Nord. Plusieurs jours plus tard et sans nouvelle d'eux, Dixie débarque dans la région pour découvrir ce qui leur est arrivé. Elle croisera par hasard Funky Kong, qui lui refilera son petit cousin Kiddy sur les bras. Voilà donc Dixie obligée de mener son enquête tout en faisant du baby-sitting.
Parlons peu, parlons gameplay : Dixie et Kiddy sont les personnages jouables de cet opus, et c'est à mon sens le duo qui fonctionne le mieux. Si Dixie conserve ses aptitudes de DKC2, Kiddy hérite des caractéristiques de Donkey dans DKC1, tout en ajoutant quelques variations. On retrouve donc un duo agile/puissant qui marche mieux que celui de Donkey et Diddy autrefois.
On peut pester sur le fait que Rare ait encore créé un nouveau personnage au lieu de simplement reprendre Donkey Kong, mais j'aime bien Kiddy. Il a l'air bien con mais il fait le ménage avec une efficacité qui ferait rougir son prédécesseur. Et puis je réserve ce genre de critiques pour les deux derniers jeux de la rétrospective.
Manette en main, on retrouve donc un plateformer dans la lignée des deux précédents, qui tente d'introduire de nouveaux gimmicks dans chaque niveau. Et pour le coup on peut applaudir Rare qui est parvenu à créer plus de 100 niveaux en 3 jeux où presque chacun a une mécanique unique.
Cela dit, c'est probablement l'épisode de la trilogie qui contient le pire niveau, à savoir Rapides Ruées... Qui est d'ailleurs le tout dernier niveau du jeu, donc de toute la série sur SNES. Disons que clôturer une trilogie de plateformers avec un niveau où on est coincé dans une fusée nulle, ça laisse une mauvaise image en tête.
On notera également que ce remake GBA inclut un monde inédit, Pacifica. Les 6 nouveaux niveau ne font pas tâche au milieu des anciens et introduisent à leur tour quelques nouvelles idées.
Graphiquement c'est toujours très joli et détaillé, c'est d'ailleurs probablement un des jeux les plus beaux de la GBA. Seul bémol, les niveaux aquatiques ont une fâcheuse tendance à être très sombres, je me suis pris à plusieurs reprises des ennemis que je pouvais à peine voir. Peut-être est-ce moins gênant quand on joue sur DS (qui a de meilleures options de luminosité), mais en tout cas sur GBA SP j'étais assez surpris de ce manque de lisibilité.
Le remake GBA est également le seul parmi les trois DKC à avoir bénéficié d'une OST entièrement réécrite, au lieu de se contenter d'adapter les musiques originales (de ce que j'ai compris, les musiques de DKC3 SNES étaient trop graves et c'était trop chiant à reproduire sur GBA). Si je me garderai de comparer les deux, je trouve que la bande-son de ce remake est très oubliable, aucun morceau ne m'ayant particulièrement plu lors de ma partie.
J'en profite pour parler des effets sonores que je trouve absolument insupportables (les crocodiles qui font le bruit de Waluigi quand on les écrase, quel malade mental a eu cette idée ?), mais rendons à César ce qui lui appartient, c'était déjà très chiant dans DKC2 (les capacités sonores de la GBC étant ce qu'elles sont, je ne reprocherai au moins pas ça à DKC1).
La plus grosse nouveauté de cet épisode est l'apparition d'une carte explorable entre les différents niveaux. Cette carte contient de nombreux secrets à découvrir et s'ouvre petit à petit au fur et à mesure de votre progression.
J'aime beaucoup l'idée sur le papier, ça permet de donner un peu de vie à cette toute nouvelle région. Malheureusement, ça plombe pas mal le rythme du jeu, surtout qu'aucune possibilité de voyage rapide n'existe. Pour passer d'un monde à l'autre, il faut donc revenir à pied au début du monde, en sortir, monter dans un bateau et se déplacer vers un nouveau monde. C'est pas gravissime parce que la carte reste assez petite, mais c'est relativement chiant, déjà que les avions de Funky dans les deux premiers Country étaient contraignants...
L'avantage de cette approche, c'est qu'on peut explorer certains mondes dans le désordre (on peut faire le monde 6 avant le 4 par exemple), et j'aime bien quand un jeu offre ce genre de possibilités.
Enfin, la version GBA ajoute quelques mini-jeux qui sont obligatoires pour terminer le jeu à 103% (contrairement aux mini-jeux de la version GBC de DKC). Si les jeux de Cranky et Swanky sont inoffensifs, ceux de Funky sont extrêmement exigeants. Encore une fois, c'est étrange qu'un jeu de plate-forme exige d'un joueur une excellente maîtrise d'un bateau, moi je veux juste sauter de liane en liane.
Enfin, dommage aussi que la true ending ne se débloque qu'avec ces fameux 103%. Dans DKC2 on avait juste besoin de battre le true last boss pour voir la cinématique de fin (et elle était vachement mieux, accessoirement).
Tout ça fait beaucoup de commentaires négatifs sur DKC3. Pourtant, malgré ses défauts, j'ai beaucoup aimé y rejouer. J'en avais de mauvais souvenirs, mais force est de constater qu'ils étaient infondés : le jeu est dans la lignée de ses prédécesseurs et est vraiment créatif. Il est même beaucoup plus simple que ce dont je me rappelais, les niveaux bonus sont moins bien cachés que dans Country 2 par exemple (notez que ce n'est pas un défaut, C2 était par moment absurde) et je suis mort beaucoup moins souvent en général.
Bref, même s'il ne m'a pas marqué au fer rouge, c'est un bon jeu qui se prend sans doute une vague de haine un peu disproportionnée, la faute à deux premiers jeux qui ont tellement innové qu'il était difficile de passer après.
En fait, les pires moments que j'ai passés sont essentiellement sur le contenu rajouté ou modifié dans cette version GBA. Donc si vous avez la possibilité de jouer à l'originale, je ne vois aucune raison de vous décourager de le faire !