Sorti un an après le premier du nom, Doom II fait partie de ces suites qui étendent juste le matériel de base : quelques améliorations graphiques, quelques armes supplémentaires qui ne changent pas grand choses à la recette (le super-shotgun remplaçant le shotgun devenu "trop faible") quelques ennemis supplémentaires (dont certains sont des chieries, je déteste l'Arch Vile et le mob avec sa mitraillette m'a souvent demandé de recommencer des niveaux) des nouveaux upgrades (on peut monter l'énergie et l'armure à 200%) et plus de place pour foutre tout ce bordel.
Car s'il y a une différence notable entre Doom et Doom II, c'est surtout la grandeur des maps. Finies les petites missions qui se bouclent en 10 ou 15 minutes. On est sur de la carte géante qui vont vous prendre entre 30 et 45 minutes. Certaines sont plus labyrinthiques, d'autres sont juste ultra-bourrines et vous demandent d'affronter des grosses vagues d'ennemis. Certaines, assez rares, sont à concept (celle avec les tonneaux par exemple.) Et comme d'habitude, la difficulté est étrangement très très mal dosée avec des cartes impossibles suivies de challenges trop faciles.
Autre différence : on a plus vraiment de "boss de fin de niveau." Mis à part un boss de fin de jeu (qui est symboliquement intéressant, mais pas des plus excitant à vaincre) le jeu sera une enfilade de missions. Mais bon, les Archvile sont des boss en eux-même et à vrai dire, je ne regrette pas ces missions barbante de cache-cache contre un ennemi ayant des milliers de points de vies.
A vrai, dire, niveau scénario, ils se font même plus chier à faire des cutscenes : toutes les huit ou neuf missions, on a un ou deux paragraphes expliquant la situation du héros. A vrai dire, ça permet juste d'expliquer le changement de décors (devenant de plus en plus cauchemardesque, remplis de lave et de cadavres empilés) et la hausse de difficulté. En gros, l'enfer s'est déversé à nouveau sur Terre, et notre héros devra sauver les derniers terriens (dans les cutscene) puis entrer en enfer et y purger tous les démons.
Et il va réussir à le faire, au point que le carton final nous explique que l'enfer y a été vidé.
Je vous rassure, l'Enfer va se rétablir, vu qu'il sera à nouveau rempli dans Doom 64.
Le jeu est idéal pour mes sessions de nuits : un ou deux niveaux au lit lors de mes insomnies. Je ne sais pas si ça m'aide à dormir, mais lire l'actualité ne m'est pas d'une grande aide pas non plus. Le portage Switch en tout cas est vraiment sympathique : si la visée n'est pas des plus optimale, c'est intuitif et on peut sauvegarder et recharger en un instant si comme moi, vous êtes plus dans l'optique "je bute les ennemis depuis un point safe et je sauvegarde ensuite" que "je fonce dans le tas."
Niveau jouabilité, ça reste pareil. Après, le fait que la croix devienne rouge lorsqu'on vise un ennemi ainsi que le compteur d'ennemi restant sur la carte étaient des options dans le premier... dans celui-ci ce sont des indices cruciaux sur ce qui nous attends. (J'ai commencé Doom 64 et je déplore cette disparition.)
Bon, je m'aperçois tout en écrivant, que j'ai pas fait les 20 niveaux supplémentaires inclus dans cette version. Ça me fera ça en plus à faire lors de mes insomnies.
Jeu fini en 20h en niveau de difficulté moyen.
Mon avis sur les Master Levels :
Un petit addendum pour dire que j'ai fini les 20 niveaux des Master Level, ce qui rajoute mine de rien, un bon tiers au jeu, surtout que certains d'entre eux m'ont demandé trois gros quarts d'heures à finir, soit à cause de leur grosseur soit à cause de leur côté labyrinthique de l'enfer. Autant le dire, ils sont assez inégaux, et la courbe de difficulté est complètement pété. (le pire niveau étant le 15eme sur 20.)
A noter que j'ai du m'obliger à regarder des solutions sur internet pour certains niveaux sinon j'aurais jamais trouvé comment ouvrir les portes. Mais au delà du côté éprouvant de certains niveaux, certains sont franchement ingénieux et hyper bien construit, avec de vrais énigmes, une idée de gameplay ou d'autres délires à l'image du vingtième sous forme d'un ascenseur empilant 8 niveaux. (Il faut se souvenir que le moteur de Doom 2 n'autorisait pas de faire des étages, ce qui pousse la prouesse assez loin.)
Bref, ça m'a bien occupé certaines de mes nuits.
C'est ma 100e critique consacré à un jeu-vidéo. Youpi !!