Matriochka
La mythique poupée russe, qui ne cesse de dévoiler, étape après étape, les merveilles qui la contiennent. Finesse des dessins, richesse des couleurs, douceur de la sculpture. Et tout ce vide à...
le 5 mars 2015
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J’ai pas mal joué et beaucoup apprécié Dragon Age Origins, premier épisode de la série, pas du tout joué à Dragon Age II vu ses notes très moyennes alors que du même studio Mass Effect retenait toute mon attention, c’est donc avec curiosité que je me suis replongé dans la saga quand j’ai vu que celle-ci avait enfin droit à un épisode bien apprécié, bien que The Witcher III ait placé la barre très haut en RPG occidental de la 8ème gen. Comme le dirait Léliana, « let’s see what we have. ».
La critique étant plutôt longue, je vous conseille ce fan cover que j'appécie beaucoup pendant la lecture : https://www.youtube.com/watch?v=awGKY8i7krQ
Comme tout bon RPG, Dragon Age Inquisition propose différentes classes à jouer, 3 classes principales au combien originales (guerrier, mage, voleur) elles-mêmes subdivisées en 3 spécialisations possibles pour un total de 9 classes et le jeu comprend comme par hasard 9 personnages jouables en plus de notre avatar, chacun correspondant à une classe en particulier bien entendu. Le rôle que l’on joue dans la bataille change bien selon notre classe et tout le génie que je reconnais à Dragon Age c’est la possibilité de switcher entre les personnages entre les combats mais même pendant qu’ils se déroulent, on peut faire toute l’aventure en contrôlant un compagnon et non notre personnage si ça nous chante.
On peut donc incarner à tour de rôle un mage qui fait tomber la foudre, puis un assassin qui devient invisible pour infliger un coup de poignard dans le dos, puis un guerrier à bouclier qui provoque un ennemi dangereux, puis un mage qui dresse une barrière magique absorbant les dégâts pour sauver un barbare avec sa grosse massue en danger qui est en train de ravager la zone... Comme le gameplay repose à 99 % sur ses combats très nombreux (le 1 % qui reste c’est des petites énigmes sympathiques), changer de façon de jouer à la volée et la composition de notre équipe de temps en temps permet de tromper efficacement la monotonie qui pourrait facilement se dégager du titre vu sa durée de vie.
Car si comme moi vous comptez faire le jeu à 100 % ou presque, c’est une centaine d’heures de jeu qui vous attends facilement, sans compter le potentiel de rejouabilité, la difficulté max, les extensions, le multijoueur... Un autre point fort de Dragon Age Inquisition c’est sa possibilité de choisir de jouer à un Action-RPG, un Tactical-RPG ou un mélange des deux, c’est selon notre bon vouloir avec la difficulté choisie. Plus l’option de jeu est difficile plus la pause active est nécessaire, on ne cesse de figer le temps pour optimiser chaque seconde du combat en donnant des instructions précises à notre personnage comme à nos alliés, ce qui peut donner un aspect tactique très poussé en allant jusqu’à désactiver la possibilité pour l’IA alliée de prendre une quelconque initiative.
Sinon tout se fait en temps réel sur les réflexes et comme on peut basculer d’un personnage à l’autre sans interrompre le temps ça peut être très dynamique, le jeu nous laisse choisir la façon de jouer qui nous convient plutôt que de nous l’imposer. Combien de jeux peuvent se vanter d’en faire autant ? C’est vraiment un point que j’apprécie beaucoup. Les puristes reprocheront les tactiques de l’IA alliée simplifiées par rapport au premier épisode, c’est vrai et compréhensible, moi perso je préfère ce système un peu plus accessible parce que dans Origins c’était vraiment prise de tête de tout paramétrer comme il faut.
L’aspect exploration du titre souffre par contre d’un petit défaut récurrent, sa carte n’est pas très clair, j’ai du mal à différencier ce qui est franchissable de ce qui ne l’est pas et ça m’a souvent joué des tours pour tout récupérer dans une zone, mais c’est un détail qui n’embêtera que le joueur complétionniste que vous n’êtes probablement pas (je dis ça par rapport au faible taux de réussite de succès qui demandent justement de tout fouiller). Ce détail mis à part, le gameplay est très complet, bien équilibré, parfaitement fonctionnel... je ne vois pas grand chose à lui reprocher.
Dragon Age Inquisition a souffert d’un défaut majeur avant même sa sortie, c’est d’avoir été constamment comparé à The Witcher 3 qui à la base auraient dû sortir en même temps et qui semblait, et fut, bien plus beau que son confrère (même après le downgrade graphique). C’est vrai que techniquement le jeu fait pâle figure, il est tout à fait correct il y a pas de soucis mais le niveau de détail des textures mêmes au max ne vole pas très haut, la distance d’affichage pure n’est pas très élevée alors que les environnements ne fourmillent pas de petits éléments graphiques ici et là comme dans les royaumes du nord chez Geralt, mais ça reste correct, c’est juste que la comparaison se fait naturellement et ne met pas en valeur ce Dragon Age.
Si je compare au premier Dragon Age (qui commence quand même à dater) : les visages sont beaucoup plus expressifs, notre personnage est doublé pendant les dialogues (on a même le choix entre deux doublages), la mise en scène est beaucoup plus travaillée avec pas mal de cinématiques très bien foutues avec le moteur du jeu et également pendant les dialogues à la manière d’un Mass Effect, j’ai beaucoup apprécié cette évolution qui sert beaucoup la narration sur laquelle on reviendra plus tard (sachant que je ne sais pas ce qu’il en était pour DA 2).
La personnalisation de notre QG, si on peut l’appeler comme ça, est très poussé, beaucoup de choses s’y trouvent, c’est vaste tout en proposant les repères pour ne pas s’y perdre, c’est utile à bien des égards... comparé à MGS V qui une année après proposait un environnement bien plus vaste mais beaucoup plus vide de sens et d’intérêt (je ne parle que du housing évidemment) Dragon Age Inquisition fait fort (céleste) et prouve la volonté des devs de proposer du contenu autant de qualité que personnalisable jusque dans les moindres détails, il y a qu’à voir le hall resplendissant avec certaines décorations purement facultatives.
L’OST est de qualité avec notamment plein de chansons (dont certaines dans la langue française en VO, ce qui est super appréciable) mais elle est un peu trop discrète quand on explore les environnements ou quand on combat, ça se compense facilement en mettant soit même des musiques type héroïc-fantasy tout en jouant mais ça reste un peu dommageable pour le jeu. Les temps de chargement sont excessivement longs (on atteint parfois les 3 minutes montre en main) mais ça s’explique par des environnements très vastes et les devs ont eu l’intelligence de nous laisser lire une partie du codex pendant ces temps de chargement donc ça passe.
Par contre, le cycle jour / nuit et la météo sont fixes pour chaque zone et on ne peut pas explorer une même zone sous différentes formes, c’est vraiment dommage. En contrepartie, les zones sont quand même très différentes les unes des autres en plus d’être vastes et souvent réussies, mention spéciale à l’emprise du lion, mon environnement préféré. En somme, la partie graphique, autant d’un point de vue technique qu’esthétique, est correct mais c’est le point le plus faible du jeu à mon sens et encore une fois ça souffre de la comparaison avec The Witcher III.
Le point de départ du scénario est le suivant : à la tête d'une élite hétéroclite, un héros ou une une héroïne doit lever une armée en conciliant différentes factions contre une menace de plus grande ampleur, quête prétexte à (re)découvrir un univers aux multiples facettes, histoires et intrigues sur lequel nos convictions et choix impacteront. Très exactement ce que j’aime, puisqu’un tel déroulement fait que les enjeux sont prenants, l’univers bien exploité, les choix réels, les personnages variés...
Ces personnages comprennent des anciens pour le fan-service mais pas seulement, certains sont particulièrement réussis à l’image de Léliana dont j’adore l’évolution, mais beaucoup de nouveaux sont au programme, après « seulement » 9 sont jouables donc il y a forcément quelques petits regrets mais l’équilibrage est fait de telle manière que ça reste compréhensible et excusable. D’autant que chacun des personnages a ses petits dialogues sympathiques et quêtes annexes pour nous permettre d’en apprendre plus sur lui si le joueur le veut et cela donne l’occasion de renforcer, ou de détériorer, notre relation avec lui, encore un choix auquel j’adhère parfaitement d’autant que certaines de ces quêtes donnent vraiment une personnalité propre et forte aux personnages en question.
Les quêtes principales sont très travaillées, puisqu’en plus de bénéficier d’une certaine mise en scène, elles sont très différentes selon les choix opérés, 2 cycles de jeu sont nécessaires pour en voir l’essentiel. Mais si ces quêtes sont réussies, j’apprécie également que les opérations aient fait l’objet d’une scénarisation assez conséquente alors qu’il s’agit de quêtes non jouables, on aura quasi systématiquement le choix entre 3 approches (espionnage, diplomatie ou force armée) pour résoudre nos problèmes, épargnant au joueur un quelconque manichéisme.
Sans avoir fait Dragon Age 2, et étant depuis longtemps passé à autre chose après Origins, j’ai pourtant vite compris les enjeux et il m’a suffit d’un petit passage dans le codex pour rattraper mon retard sur différents points importants, la narration étant exemplaire ça ne pose pas un grand problème même si je vous avoue que jouer à ce troisième épisode m’a presque donné envie de me refaire toute la trilogie depuis le début, ce qui est bien sûr l’idéal, mais c’est un tel mange-temps que je crains ne pouvoir aller jusque là, mais qui sait ?
Les doublages VO sont d’une grande qualité, selon les origines des personnages ils auront des accents particuliers et reconnaissables, dont un accent français très marrant, là où la VF ne comprend que quelques bons doubleurs pour sauver le tout mais c’est très en deçà du doublage VO disponible en DLC, que le créateur en soit remercié, gratuit. En somme, comme pour le gameplay j’ai pas grand chose à reprocher à ce scénario, si ce n’est la colossale durée qu’il exige pour l’apprécier pleinement, mais en fait c’est plutôt un gage de qualité.
Dragon Age Inquisition est l’application pas forcément innovante mais très efficace de tout ce qui fait un excellent RPG occidental moderne à mes yeux. Le gameplay offre une multitude de possibilités, le contenu est conséquent, le scénario retient efficacement l’attention, l’univers est riche et bien exploité, les personnages sont variés, les choix sont réels et nombreux... Il a des défauts, notamment une réalisation simplement correcte, mais il a très bien répondu à ce que je pouvais en attendre et devient donc en toute logique un de mes jeux préférés de ces dernières années.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes E3 2014 : les jeux les plus marquants, Les meilleurs jeux vidéo des années 2010, Les meilleurs jeux de rôle (RPG), Les meilleurs jeux de la 8ème génération de consoles et Les meilleurs jeux vidéo de 2014
Créée
le 22 juil. 2016
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