Voilà plus de 7 ans que Dimps n'a pas sorti un jeu avec la licence DBZ sur console de salon. Le dernier en date est une master piece : Infinite World (2008, PS2).
Qui est Dimps ?
Dimps, c'est DBZ en jeu vidéo. Certes avant Dimps il y avait les Super Butoden, et Hyperdimension (SNES). Si on exclu des Ovni conceptuels comme Densetsu (PSX); tout le reste est devenu désuet le jour où Dimps a sorti la série Budokai. Dimps va définir tout un concept autour de la licence contrairement à tous ses prédécesseurs (Densetsu exclu once again!). Des jeux qui restaient trop ancrés dans la culture baston par leurs codes ludiques.
a) Des movesets préétablis
b) "un mode versus 1v1" en "core gameplay".
Budokaï premier du nom implémente les transformations en plein match pour allier le ludique à une thématique majeure de la licence, et ajoute de la customisation de stats et de movesets par un système d'équipement. Dimps dit "DBZ, ça n'a rien à voir avec Street Fighter, et si tu avais des doutes jusqu'alors, tu n'as plus aucune raison d'en avoir On a mis des éléments RPG dedans !".
Budokai 2, Budokai 3 et Infinite World. Chaque épisode va pousser le système de customisation plus loin, le ki management plus loin, parce que DBZ mérite une métagame qui tourne autant autour des fighting systems que des power buildings (power level ?).
N'importe quel individu qui connaït DBZ sait que les "talent martiaux" ont leurs limites dans ce dessin animé. Souvenons nous de ce pauvre Tenshinhan, s'entrainant sans relâche avec la certitude de ne jamais pouvoir coller une droite à Goku, devenu demi dieu à force d'approcher la mort et de réssuciter. Dimps rompt avec le sacro-saint équilibre de Street Fighter II, et permet au joueur de "power builder" les personnages afin de coller à la thématique qui a guidé l'animé DBZ pendant des années. (Budokai 3, Dragon Arena).
"I'm neither Kami nor Piccolo, I haven't train at all since the last time we've met. I've just fused with Kami and this match will be over before you know".
De nombreux combats de l'animé se gagnent avant même qu'ils ne commencent (ie: Friezer vs Vegeta). Il en va de même dans les jeux DBZ Dimps (et même dans ceux de leurs successeurs Spike). Un power building plus malin que celui de l'adversaire peut suffire à outmatch un joueur de même niveau martial. This is the key here !
Battle System:
Faire un système de customisation ne fait pas tout, encore faut il avoir un bon battle system qui reprends bien les codes de la licence. Dimps aime profondément la bastonnade, cette compagnie a développé un énorme savoir faire en battle system mêlée. Ce studio a été convié par Capcom pour travailler sur Street Fighter 4. Infinite World et Shin Budokai sont sans nul doute les battle system 1v1 les plus aboutis et complexes jamais fait pour la licence.
Xenoverse simplifie son battle system pour le rendre beaucoup moins obscurs (95% des joueurs de budokai ne connaissent pas les mécaniques de jeu...), beaucoup plus accessible et beaucoup plus cohérent vis à vis d'un format 3v3. Effectivement, les jeux qui cherchent à forcer le team play limitent volontairement les options martiales afin de pousser les joueurs à créer des synergies d'équipes (BTU I'm looking at you! League of Legends aussi !) .
Xenoverse :
C'est la deuxième mutation des jeux DBZ et là encore, elle est signée Dimps. Un jeu qui centre son expérience non pas sur la customisation des personnages de l'animé, mais sur la customisation de notre propre personnage issu du "multiverse". Un personnage qui peut potentiellement apprendre toutes les techniques existantes de l'animé. Un personnage pouvant bénéficier des caractéristiques physiques et psychiques des races majeures de l'animé (saiyens, nameks, humain, majin).
Un parti pris ludique qui permet au joueur qui aime la façon de se battre de Tenshinhan de ne pas être condamné à jouer un sous personnage. Un parti pris ludique qui permet à un joueur qui aime la façon de se battre de Goku de ne pas s'avantager par le simple fait de jouer Goku.
Un jeu qui empêche le joueur de customiser les personnages de base pour sanctionner celui qui ne serait pas créatif tout en respectant les power level de l'animé. Il existe plusieurs presets pour différents personnages majeurs afin de refléter leur movesets sur différentes périodes (Arc Sayans, Arc Freezer, Arc Androids,etc)
Un parti pris ludique qui pousse le joueur à faire son propre "et si Piccolo et Majin Buu avait formé un étudiant en commun ?".
Xenoverse, c'est le début d'une nouvelle ère pour les jeux DBZ. Une ère où plus personne n'en a rien à faire d'incarner Gohan, Cell, Freezer ou Vegito. Non dans Xenoverse, on préfère se mesurer à eux (pour looter du stuff et des skills! ^^) avec notre propre création issu de notre imagination fertile. Vicieuse, martialement parfaite, et aussi spectaculaire que fourbe. Ah, et si cet enfoiré de Cell nous donne du fil à retordre, on appelera notre meilleur pote pour le prendre 2v1 comme des petites baletringues sans honneur ! ^^ (Final Fight mes amis !)
Conclusion:
Dans quelques années, sortira Xenoverse 6 et un papy racontera à son petit fils "il fut un temps, les jeux DBZ étaient classé jeu de combat pour des raisons obscures mais après Xenoverse, la presse a fini par reconnaître que le terme MMO BTU était nettement plus adapté pour cette série vu la gueule de sa métagame. Une méta où tout le monde customise son perso façon Guild Wars, et où les meilleurs amis du monde Ganks façon League of Legends !."
Xenoverse est une formule moins excluante que les précédentes formules, moins injuste que le matériau source, mais toute aussi respectueuse du dessin animé. Les personnages du canon ont les power level qui vont bien, et peuvent les assumer pleinement sans avoir à justifier pourquoi "Apple est plus faible que Cell". Dimps annonce fièrement par le biais du scouter offert en début de partie : "Vegeta SSJ4 est lvl 80 et il t'emmerde violent !"
Xenoverse est une formule plus expressive, plus créative, plus fidèle et plus généreuse que les simulateurs de combat qui l'ont précédé. Street Fighter II (jeu de combat) a quasiment tuer le genre BTU. Je pense que Xenoverse (MMO BTU) va finir par tuer l'ancien modèle de jeu DBZ (simulation). Je trouve ça dommage qu'un genre doit en exterminer un autre, mais je pense que la logique mercantile qui fait vivre le jeu vidéo force ce genre d'uniformisation nuisible pour la culture.
La formule de Xenoverse est loin d'être parfaite pour le moment, mais quand on voit le travail abattu entre Budokai 1 (2002) et Infinite World (2008), nos yeux ne peuvent que briller d'espoir. A dans 6 ans !
PS: quoi j'ai pas fait de blabla technique ?
Tiens mange ta soupe copain !
https://www.youtube.com/watch?v=wIYEMfvIJtU&list=PL_oJohos0w3v2V7jyQOM8_Jb9ObiDtG6t&index=1