Dragon Quest VII
7.8
Dragon Quest VII

Jeu de Heartbeat et Enix (2000PlayStation)

80 €, ça ne se trouve sous le sabot d’un cheval ! Ou alors c’est qu’il vient de participer à un braquage de banque, et que du coup la personne qui l'a laisser entrer était ou de mèche ou très bête, mais je m’égare...


80€ en import US sur PS1 !!! C'était en 2001/2002, il y a quasiment 25 ans, un ami m'explique à l'aide de superlatifs combien j'ai tort d'aimer Final Fantasy et combien "Dragon Quest c'est mieux" et encore "Quand tu vois le succès populaire de ce jeu, qui a sauvé Enix de la faillite, c'est que derrière il y a forcément un bon jeu". Allez, avouez, c'est des bons arguments ? Non ?

Je lance donc le jeu après m'être acquitté de la dite somme, et là ça fait mal. Ça fait tellement mal je n’ai pas pris la peine d’écrire quelque chose de sérieux sur ce jeu pendant 25 ans. Mais là je me dit un quart de siècle plus tard, tentons d’expliquer pourquoi ce jeu me sort par les yeux.


NB : L'avis qui suit se base sur les souvenirs de mon ressenti d'époque.


Commençons par le commencement. La cinématique d’ouverture est calamiteuse. La modélisation 3D est laide, les végétaux ont l'air d'être en plastique et couleurs ne sont pas bien choisi. La mise en scène évite intelligemment de représenter les personnages, de toutes façons l’équipe en est incapable...

Pareillement quand il s’agit de représenter le monde, c’est consternant. Que vous aimiez ou non Toriyama, vous ne verrez pas vos héros ! Seul les ennemis sont visible, tous fait en Pixel Art, mais du gros pixel le genre qui se compte à l’écran avec le pouce… du pied… d’un Troll !! Je suis très tolérant sur les graphismes mais j'avoue avoir été choqué par la laideur du jeu. Ce n'est pas juste une question de technique, le design est hideux. Jetons un voile pudique sur leur incompétence dans le graphisme et méditons sur la beauté intérieur des choses, recentrons nous sur le système.


Système

Le système donc, la colonne vertébrale d’un jeu, la mécanique bien huilé, l’horloge parfaite, qui fera dire au joueur qui ne dort plus depuis trois semaines et aux yeux injectés de sang : Oui j’en veux encore ! Donc, le système il est, hé bien… il est… il est pas très beau, même si cela est subjectif, disons qu’il est radical, austère, monacal ! Déjà les boites de dialogue : elles sont noire cerclées de blanc : Less is more ! Oui, le système du jeu est raide, archaïque, antédiluvien… A ce niveau on se demande encore comment le Papy DQ arrive à marcher... Jugez plutôt : pour parler appuyez sur le bouton qui ouvre le menu, puis sélectionner l’option talk… Si l’idiot d’interlocuteur s’est déplacé, la boite de dialogue vous fera remarqué que vous parler dans le vide… Oui, c’est con. Acheter une arme : aller dans le menu, mémorisez vos stats ou le nom et aller chez l’armurier, le jeu ne vous dira pas si l’arme est plus ou moins puissante que ce que vous avez équiper. Et d’ailleurs, s’équiper d’une arme : ouvrir le menu, sélectionner l’arme et c’est tout. De toute façons, lors des combats vous ne verrez pas votre personnage, alors, de quoi vous vous plaignez.


Histoire

L'histoire, hé bien... elle est pas original. Le principe : le héros, appelons le Toto, un aventurier, vit sur une petite île, isolée dans un océan géant ou tout le monde lui rabâche qu'au delà de ce lieu il n'y a rien. Et c'est vrai que quand on regarde le monde du jeu c'est vide, mais vraiment vraiment vide. De la flotte de tout les côtés un donjon, un château, un bled et c'est fini. On peut comprendre que l'envie de bourlinguer soit si présente chez le Toto. On pourrait se dire : « Prend un bateau ! Part à l'aventure, il y a peut être un truc qui se cache », mais non, vous ne connaissez pas le JRPG dans ses travers les plus durs. Il va falloir le mériter le raffiot ! Alors Toto il explore la seule ruine de son île et v'la t'y pas nom de dieu qu'il découvre... un fragment de carte ! qui, comme de par magie se place dans un artefact magique qui fait apparaître une île sur la carte ! Vous êtes content hein ?

« - C'est enfin le début d'une grande aventure » se dit joueur ! - Reste calme mon bonhomme... » lui dit Yuji Horii.


Parce que, oui, la deuxième île est petite. Mais VRAIMENT petite, hein ? Genre : que si tu mets un sprite de Street Fighter 2 devant, tu la vois plus... Et le malheur c'est qu'il va falloir tourner sur ces morceaux de terres pendant des plombes pour espérer faire avancer l'histoire ou faire progresser ses personnages. Alors, Toto et ses potos, ils vont devoir encore crapahuter dans des ruines moisies pour trouver… un fragment de carte et ainsi de suite. Au final le joueur est censé recréé un monde complet, rempli d’îles, de continents, etc.


Le jeu est lent, mais vraiment très lent et répétitif. Les ennemis ne sont pas variés et le peu de lieux à parcourir finit par me convaincre que comme Toto je suis prisonnier, sans doute d’un Papy sadique qui se plait à me raconter le plus lentement possible toute sa vie dans les moindres détails. C’est ça, ou je suis maudis pour avoir offensé une marmotte qui prédit le printemps…


Musique ?

Je jette ici un avis sur la musique. La musique n'est jamais très original dans les Dragon Quest, Sugiyama a toujours été en décalage avec sont temps. C'est un musicien d'une autre époque... Vous me direz c'est pas grave, ça peut même être une qualité, mais là il s'est dépassé. Parfaitement au diapason avec la direction artistique du jeu, tendance "Papy fait de la résistance sur Nes", les harmonies sont pauvres, les sonorités bloqués à l’époque de la Nes et tournant en boucle. Et attention, ne vous attendez pas à des variations quelconques au fil du temps : vous êtes bloqué 10 heures sur une île, c'est la prison ! Il y a un thème pour les Donjons, un thème pour les villes et un pour la carte et c'est tout !


Conclusion

Dragon Quest VII est un jeu très long mais ça je ne le savait pas à l’époque : Greg dans un Gaijin Dash annonce 250 heures pour le finir. Au bout de 50 heures de jeux (et d’ennui), mon personnage le plus avancé est au niveau 27-28, avec une carte du monde à peine remplit (il y a bien un continent avec un volcan mais c’est tout). J'ai tenu 50h00, à la recherche d'une ébauche d'implication. J'ai tenu tout ce temps parce que j'y ai perdu de l'argent. Au final de ces 50 heures, j'étais en colère. Plus que mon argent, j'ai perdu mon temps.


Divagation 

Aujourd’hui je suis bien plus vieux (j’ai 42 ans), si j’admets m’accrocher à des jeux de l’époque PS1 et tenter de convaincre mes enfants qu’ils s’y trouve encore des jeux qui tiennent la route, je ne pourrais décemment pas leurs conseiller ce jeu et à personne d’autres non plus d’ailleurs.


En repensant à ce jeu, je suis malgré tout submergé par une vague de nostalgie. Je me souviens de cette époque, ou il y avait des magasins de jeux-vidéos à Rennes. Je me souviens que nous parlions longuement en regardant les jeux dans les vitrines. Je me souviens en particulier d’un magasin, rue de la Baudrairie à Rennes : Planète Loisirs. Dans ce magasin, où j’ai acheté Dragon Quest VII, Valentin le vendeur, avait aussi mis en vitrine d’autres jeux import, que je n'ai pas acheté et qui aurait été une bien meilleur affaire que DQ7 : Parasite Eve, Legend of Mana, Brigandine. Et surtout, je repense à toi, François, mon ami, qui m’a dit tant de bien de ce jeu. Nous étions, alors, des étudiants à l’École d’Architecture et nous parlions de films, mangas, jeux-vidéos, des geeks quoi… Je sais que tu es bien mal en point aujourd’hui, je te souhaite le meilleur.


PS : J'ai essayé la version 3DS du jeu, c'est plus beau, mieux rythmé mais ça reste un jeu trop long, je le déconseillerai donc quand même à mes enfants...


Scopini
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il y a 4 jours

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