Après être tombé amoureux de Frog Detective, je ne pouvais pas manquer l'occasion de tester un nouveau de jeu d'enquête animalière, et c'est donc dès sa sortie que je me suis précipité sur Duck Detective comme un canard sur une cuvette de toilettes.
L'emballage de Duck Detective: The Secret Salami est absolument charmant. Avec ses adorables décors aux couleurs acidulées, un doublage bienvenu, et le rendu plat et statique de ses personnages transforme une limite technique en un parti pris artistique qui fonctionne étonnamment bien. Artistiquement, le jeu est un réel succès.
Maintenant, parlons de tout le reste, qui oscille entre le moyen et le médiocre :
■ Le gameplay est à mi-chemin entre le point & click traditionnel et The Case of the Golden Idol. Si vous ne connaissez pas ce dernier : on vous présente une scène de crime parsemée d'indices et de suspects et vous devrez nommer chaque personne présente, reconstituer la chronologie des évènements et établir les faits tandis que le jeu vérifie par un système de texte à trous que vous avez bien tout compris.
The Golden Idol était un peu trop corsé à mon goût, surtout vers la fin, donc je me réjouissais à l'idée d'en trouver une version édulcorée pour le jeune public que le jeu semble cibler. C'était sans compter sur le design maladroit des enquêtes durant lesquelles on vous donne des objectifs peu clairs, des textes à trous hors sujet et des raccourcis logiques obligeant à spéculer sur des bases nébuleuses ou lacunaires.
Ajoutez que la collecte d'indice est loin d'être aussi limpide que dans The Golden Idol, puisque ça se fait 'à la Lucas Art' en cliquant sur des trucs et en parlant à des gens. Cela vous oblige à sillonner les mêmes 4 pièces à de multiples reprises durant l'aventure et parler 15 fois aux mêmes personnages à la recherche de l'indice manquant, au cas où ils auraient quelque chose de nouveau à vous dire.
■ L'écriture est loin d'être aussi drôle et affutée que dans un Frog Detective. Alors oui, on a des calembours un peu rigolos, des références animalières ici et là, mais à moins d'être très bon public, le jeu ne vous arrachera pas plus que quelques sourires durant ses 2-3 heures laborieuses.
Les personnages sont un autre maillon faible, car ils ne se révèlent jamais être plus que le cliché établi à leur première apparition. Le chat névrotique qui travaille trop est juste un chat névrotique qui travaille trop, le crocodile socialement inapte ne prendra aucune épaisseur et... c'est juste ni très intéressant ni très drôle.
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Avec son adorable présentation et sa faune d'animaux anthropomorphes, Duck Detective avait tout pour me charmer, mais son écriture faiblarde et ses enquêtes laborieuses ne lui permettent jamais d'approcher ses modèles.
À mi-chemin entre Frog Detective et The Case of The Golden Idol, il est loin d'être aussi drôle et attachant que le premier, et encore plus loin de l'intelligence et la finesse du second.
Ça n'en fait pas pour autant un mauvais jeu, et un joueur plus jeune et moins regardant pourrait y trouver son compte, mais j'aurais bien du mal à le recommander quand il y a tellement mieux à jouer.