Une légende

Comme il est bon d'avoir connu cette période faste du jeu vidéo, où tout évoluait si vite. Où la vérité de 1990 n'était pas celle de 1991. Où l'on assistait à la naissance de concepts, car la technique n'était pas encore parfaite. Les jeux vidéos ne pouvaient pas faire semblant d'être bons. Ils l'étaient ou ne l'étaient pas. Et Dune II...
Dune II est indestructible, indémodable. Tout à été dit sur son caractère précurseur, je ne reviens donc pas dessus. Tous les cinq ans, je me refais une session complète, en jouant avec les trois maisons. Bien sûr il n'est pas parfait, et lancer une attaque massive en sélectionnant et en dirigeant véhicule par véhicule risque de vous faire stresser un peu. Mais ça fait tout le charme !
Et quelle joie, quelle satisfaction quand on détruit une tourelle à roquette ennemie, grâce à une attaque proprement coordonnée ou à un saboteur surgissant de côté...

Découvrir ce jeu aujourd'hui n'a guère de sens : c'est comme penser refaire mai 68 chaque fois qu'il y a une manif d'étudiants, ou acheter une 205. Eh non, c'est trop tard ! En plus, il serait difficilement apprécié à sa juste valeur par ceux qui sont nés avec des jeux plus magnifiques, rapides, maniables et riches. Mais pour les autres, c'est un plaisir et une nostalgie infinie, aux possibilités de renouvellement qui apportent toujours quelque chose de nouveau.

Si je ne lui ai pas mis 10 étoiles, c'est uniquement parce que je regrette qu'il n'y ait que 9 niveaux !

Et puis, oui, Dune II est au RST ce que Bach est à la musique occidentale. Ce n'est pas rien.