Chaque moment d’étourderie, chaque fugue de l’esprit, pendant deux semaines je les ai noyés dans Dungeon of the Endless. Plusieurs heures d’un coup, ou picorant du jeu ça et là, en fenêtré, l’espace d’un moment. Finissant toujours par interrompre le reste de mes activités, rattrapé par la difficulté croissante et la taille de plus en plus conséquente des étages. Sans oublier ce hasard punitif qui conditionne si superbement le genre. Pas de quoi me dissuader toutefois. Jusque tard le soir, sans ressentir la moindre once de lassitude, je lançai groupe après groupe dans le donjon. Arpentant les couloirs à la recherche de la sortie. Ouvrant salle après salle dans l’espoir d’y trouver quelque chose. N’importe quoi.
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Bien qu’il hérite de mécaniques similaires aux rogue like, où les aventuriers sont le plus souvent solitaires, courageux et bien équipés, Dungeon of the Endless va plus loin en faisant d’eux des choses désespérément fragiles. Même au sein d’un groupe leur survie n’est pas assurée. L’aide des machines, qui font d’eux des surhommes, combattent à leur côté, ralentissent les ennemis, leur est donc indispensable. Une tricherie qui ne suffit parfois qu’à peine, les monstres étant en quantité et l’appétit du donjon sans fin. Dans les tréfonds, au plus fort du combat, l’action est à ce point intense qu’à l’écran tout se confond dans un gloubi-boulga coloré. Hommes, monstres et machines ne semblent alors plus faire qu’un. Le seul paramètre qui importe encore étant les jauges de vie de nos héros, qui tressaillent brutalement d’un bout à l’autre. Ici, ils ne sont ni morts, ni vivants. Si j’appuie trop tard, sur la croix verte, ils sombrent. Mais je veille, je tiens bon. Ça tient, ça va tenir. Rocher à la mer, contre lequel les vagues s’écrasent. Ça tient, ça va tenir. Le cristal est attaqué, le cristal est attaqué. C’est bon, on s’en est sorti. On est toujours là. Une porte, une dernière porte ?
(Tiré de : http://johnnysgamelogs.fr/intoxique-dungeon-of-the-endless/)