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Dynasty Warriors 5: Empires
6.7
Dynasty Warriors 5: Empires

Jeu de Omega Force et Koei (2006PlayStation 2)

Il est relativement aisé, quand on ne connaît/n'aime pas ou peu la série de Koei, de la descendre, avec nombre d'arguments. Certains pointent du doigt la plastique peu flatteuse, avec notamment ce brouillard cache-misère masquant bien maladroitement les limites techniques des softs. D'autres peuvent avoir à redire sur l'IA pas toujours très fine, notamment les trouffions de base, qui bien souvent quand ils nous frappent, semblent l'avoir fait par accident… Et pourquoi ne pas également évoquer ce gameplay "simpliste", à première vue bourrin et répétitif ? Bref, ce Dynasty Warriors 5 – Empires paraît n'avoir aucun atout pour lui. Et pourtant…


La réalisation tout d'abord, a fait un grand pas en avant. Sans être non plus mirobolante (forcément, avec tous les pnj que le jeu a à afficher), on note un léger mieux par rapport à DW4, mais surtout un brouillard sensiblement atténué, la taille des maps revues à la baisse (d'environ un quart, mais il y en a désormais deux fois plus) aidant sans doute pas mal. L'IA par contre, n'a pas vraiment progressé, étant (quelquefois) capable du meilleur comme (souvent) du pire. En fait, il faut vraiment mettre le jeu au moins en DIFFICILE pour avoir un vrai challenge contre les généraux, ainsi que des soldats qui cherchent enfin un minimum à faire semblant de vouloir se battre…


Ensuite, le gameplay sur le champ de bataille s'est une fois de plus affiné. On peut par exemple donner des directives simples aux officiers alliés, comme attaquer ou défendre une base, se regrouper ou tout simplement fuir, qu'ils suivront avec plus ou moins de jugeote. La gestion de la jauge Musou revêt désormais un vrai intérêt stratégique. À la limite de la mort, on peut déclencher la "véritable attaque Musou", même sans l'item adéquat. Cependant, une jauge pleine est nécessaire si on veut parfaire ses combos, et donner jusqu'à neufs coups en un enchaînement… Combiné avec la possibilité d'alourdir ou d'alléger son arme, ou encore de lui associer des orbes élémentaires (orbe de glace qui gèle les ennemis, orbe de lumière qui ignore la défense, orbe de feu qui inflige des dégâts supplémentaires…), on obtient une profondeur de jeu assez conséquente…


Et l'ajout du mode Empire ne fait que renforcer ce constat. Dans ce mode, on administre entièrement un territoire plus ou moins étendu, et le but ultime est comme d'habitude d'unifier toute la Chine. Grâce à un système de cartes pas trop mal foutu, on doit apprendre à gérer le fragile équilibre entre nouer des alliances vitales et attaquer des provinces stratégiques, tout en développant intelligemment sa région et restant à l'écoute du peuple. En étant un bon souverain, on progresse lentement et les ressources sont relativement limitées, tandis que se comporter en connard despotique permet d'acquérir rapidement hommes et pognon (grâce à diverses taxes et l'enrôlement de force), mais la populace pourra en contrepartie accueillir à bras ouverts l'ennemi lorsqu'on sera attaqué, voire même se retourner contre nous !!


Il est également possible de déléguer si vous n'avez pas la fibre d'un décisionnaire… Mais pourquoi avoir pris la déclinaison Empire, dans ce cas ?… En revanche, obtenir le soutien de nombreux généraux se fait obligatoirement par soi-même, principalement en capturant des officiers ennemis sur le champ de bataille (c'est malheureusement aléatoire). Toutefois, ils n'acceptent pas toujours de rejoindre nos troupes, si bien qu'on peut alors soit les relâcher (et espérer les convaincre plus tard), soit les exécuter purement et simplement. Sachez pour l'anecdote qu'ils peuvent aussi mourir de vieillesse, même si c'est très rare, et intervient surtout quand une campagne s'éternise plus que de raison (genre une quinzaine d'années).


Notons enfin la disparition "regrettable" des gardes du corps (j'utilise des «» car ils ne servaient pas à grand-chose à haut niveau), alors qu'il est maintenant possible d'incarner un officier "mineur" (dans le sens peu influent, pas dans le sens "enfant-soldat"). On pourra même faire face à des menaces peu orthodoxes, comme des animaux, des marécages empoisonnés ou des ennemis versant un peu dans la sorcellerie. Mais le plus dur finalement, et ce, même pour un habitué de la franchise, c'est de débloquer tous les scénarios, car il faut provoquer certaines batailles à des moments-clés d'une campagne donnée. Si déclencher la bataille de la porte de Hu Lao ou celle de Chi Bi est plutôt simple, la bataille de Yi Ling ou le siège du château de He Fei l'est beaucoup moins…même avec l'aide de l'encyclopédie interne du jeu, pour sa part toujours aussi complète.


On obtient ainsi une durée de vie immense, jugez plutôt : 7 chapitres à débloquer, 25 provinces à unifier, et 48 généraux très hétéroclites pour y arriver. Et si ça ne suffit pas, il est possible de paramétrer entièrement une campagne fictive, en attribuant à n'importe quel officier le statut de général, la région de son choix ainsi que ses hommes de confiance, genre Meng Huo siégeant à Luo Yang soutenu par Lu Bu et Guan Yu ou encore Cao Cao administrant les marais du Nanman, appuyé par Dong Zhuo et Yuan Shao…Fuck la réalité historique (même si c'est déjà un peu le cas, puisque Dynasty Warriors est une retranscription vidéoludique de l'œuvre fictionnelle de Luo Guanzhong, qui a déjà bien romancé la période).


Pour conclure ma prose, un petit mot sur l'ambiance sonore de ce Dynasty Warriors 5 – Empires. Par chance, on a échappé à la VF monstrueuse(ment drôle) qui sévissait dans le troisième opus, avec à la place une VA d'assez bonne facture, même si perso je regrette un peu que le jeu ne soit pas directement en mandarin, pour plus d'authenticité. Pour la musique, mélangeant toujours avec un certain brio guitares saturées et instruments traditionnels, Koei a eu la bonne idée de piocher une centaine de thèmes parmi les opus 2 à 5…et par chance, mes trois morceaux préférés en font partie !!


En bref, si la recette s'est effectivement bien vite essoufflée en ce qui concerne la série "principale", cette déclinaison Empire bien plus stratégique relance indéniablement son intérêt. À condition bien sûr d'aimer le genre, le bourrinage un minimum, et de jouer le jeu en haussant la difficulté et accepter l'idée de pouvoir se prendre quelques roustes "injustes" et monumentales…

Wyzargo
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le 9 avr. 2016

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